chapitre 25

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( PDV Yaniss )

J'émerge doucement du sommeil dans lequel je suis plongée. J'ai encore la migraine, à tel point que je peine à ouvrir les yeux. Je me redresse non sans mal sur mes oreillers. J'ai encore mal partout et mes yeux brûlent.

Ça fait six jours que je suis malade. Mon frère reste à la maison pour s'occuper de moi et mes amies passent tous les jours après les cours.

Anaïs et Vanessa se sont miraculeusement réconciliées et Lilia est plus pétillante que jamais depuis que mon groupe commence apparemment à traîner avec celui d'Alvarez. Mais je pense qu'un certain Alonso y est peut être pour quelque chose. Pitié, faites que j'ai tort !

Je n'en veux pas à Anaïs de sortir avec Mathias mais franchement... Pourquoi lui ? Certe, il est plutôt cool et Alonso est moins con que je le pensais... Mais quand même ! Ils sont débiles pour être potes avec Lorenzo Alvarez ! C'est le plus grand bouffon de l'histoire de l'humanité !

D'ailleurs, celui-ci n'est plus repassé chez moi depuis que mon frère m'a ramené à la maison. Je m'en suis plutôt bien sorti : une grosse grippe, une angine et une rhinopharyngite. Et tout ça juste en quelques heures sous la pluie dans le froid, allongée sur une trottoir tout aussi trempé. Bon, c'est vrai que dit comme ça...

Je tousse un peu et m'arrête brutalement. J'ai l'impression que mon crâne va exploser et ma gorge me fait atrocement souffrir.

Je m'enroule dans les couvertures et tente de me rendormir. C'est sans compter le raffut qui retentit soudain brusquement, me faisant sursauter.

- Putain... grognai-je tandis que ma tête me lance.

La lumière m'éblouit alors et quelqu'un rentre dans la pièce.

- Coucou Yaniss ! s'exclame une voix fluette tandis que la porte se referme.

Estella apparaît sous mes yeux et me fait un grand sourire tandis que je m'assoie dans mon lit avec un vague sourire en me tenant la tête.

- Salut Estella, murmurai-je comme ma gorge me le permet, qu'est ce que tu fais là ?

Une voix grave s'élève alors du côté de la porte en me surprenant :

- Elle a insisté toute la semaine pour venir te dire bonjour...

Je me retourne vers le propriétaire de la voix. Bah oui, bien sûr que c'est Alvarez, tu t'attendais à quoi, idiote ?
Je souffle légèrement et me tourne vers la petite, qui me regarde avec la tête penchée sur le côté.

- T'es toute pâle, dit-elle avec ses grands yeux marrons qui me scrutent. Tu as vraiment pas l'air bien, tu devrais éviter d'aller jouer sous la pluie !

J'ai déjà dis que cette enfant est beaucoup trop mature ? Sûrement parce que j'ai l'impression d'avoir une fille de douze ans en face de moi...

- Ne t'inquiètes pas louloute, je vais très bien, chuchotai-je avec un faible sourire.

Elle fait une petite grimace et répond :

- Hé bah, tu n'en n'as pas l'air.

Elle hausse les épaules et me fait un petit sourire innocent. Je sais pas trop comment je dois interpréter ce que cette gosse vient de dire... On va faire celle qui a rien compris.

- Elle a pas tort, t'es vraiment hideuse ! lance Lorenzo, que je m'efforce d'ignorer depuis qu'il est là.

Je me tourne vers lui et dis :

- Au moins moi, c'est seulement quand je suis malade, on peut pas en dire autant de toi, Alvarez.

Il esquisse un petit sourire et se redresse de la porte où il s'était adossé.

- Tu plaisante, dit-il, même malade je suis incroyablement beau et sexy !

Je hausse un sourcil et répond :

- Même un enfant de cinq ans sait qu'il ne faut pas mentir Alvarez...

Il pouffe un peu.

- Je ne cite que les faits, Johanssen ! dit-il, aller, tu ferais bien de la fermer...

Je me redresse un peu plus en m'efforçant d'oublier la douleur.

- Me dis pas ce que je dois faire, moucheron, dis-je.

Wouah. Moucheron. Mais quelle réparti de ouf... Buttez moi s'il vous plaît.

- Je te l'ai dis, Johannsen, dit Lorenzo en s'avançant à mon chevet, je vais t'apprendre le respect. Mais pour ça, il faut que tu sois sur pied, je me sens tellement plus grand sinon, que c'est moins drôle...

J'esquisse une grimace.

- Bouffon, dis-je.

- Idiote.

- Connard.

- Sale garce.

- Enfoiré.

- Emmerdeuse.

- Bâtard.

Estella lève les mains au ciel et roule les yeux.

- Et après, ils osent dire qu'ils sont pas amoureux ces crétins... dit-elle avant de quitter la pièce et de refermer la porte derrière elle.

Je repose ma tête sur les oreillers tandis que Lorenzo regarde encore la porte d'un air choqué. Estella a tort sur toute la ligne. Je déteste Alvarez. Je le hais, je le méprise, je le maudis ! Jamais je ne pourrai aimer ce type ne serait-ce que comme camarade de classe.

Un rire s'échappe de mes lèvres en pensant à la dernière phrase de la petite.

- Pourquoi tu rigoles, toi ? m'interroge Alvarez sans prendre la peine de me regarder.

Je hausse les épaules et répond :

- Parce qu'elle a pas tort.

Il se retourne brusquement vers moi et me regarde comme s'il voyait un fantôme.

- HEIN ?!

- Bah, elle t'a traité de crétin, dis-je en rigolant. Elle a carrément raison ta sœur, tu es un véritable crétin !

Ma voix se casse sur le dernier mot et je tousse un peu tandis qu'Alvarez pose une main sur sa poitrine comme si on lui disait que sa mère était sortie du coma ou un truc comme ça.

- Ha ouais, tu m'as fais peur ! s'exclame-t-il.

Je pouffe un peu.

- Je sais, c'est dur à accepter Alvarez, je ne serai jamais amoureuse de toi, mais ne t'en fais pas, tu t'en remettra...

Je lui fais mon plus beau sourire empathique ( bien faux ) et ferme les yeux en sentant la migraine me déchirer la tête.

- Entre nous on sait très bien que si une personne devait tomber amoureuse de l'un de nous, dit-il, se serait forcément toi...

Je rouvre brusquement les yeux et répond :

- Pardon ?!

Il hausse les épaules.

- Bah, oui, c'est bien connu, dit-il, vous les femmes, vous êtes des petits êtres sensibles et vous cherchez l'amour et la bonté partout où vous pouvez en trouver !

Des fois, j'aimerais lui coller des baffes... Non, tout le temps en fait, mais encore plus à cet instant. Espèce de sale macho aux idées sexiste et misogynes !

- Même pas en rêve ! m'exclamais-je en sentant de nouveau ma voix partir.

Il pouffe et se retourne.

- Aller, dors, Johanssen, tu n'es pas en mesure de m'affronter pour l'instant, on remet ça à plus tard...

Et sur ce... Bah il part. Je vais vraiment l'assassiner un jour, ce sale type !

Falling With You Où les histoires vivent. Découvrez maintenant