chapitre 47

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( PDV Yaniss )

00h12. Ça fait deux heures que je tente en vain de m'endormir. Le message d'Anthony m'a fait vomir. Littéralement. Je n'en ai pas parlé à mon frère, que pourrait-il y faire de toute façon ?

Assise dans mon lit, j'attends. Quoi ? Je ne sais pas. Je sens que je suis bien partie pour une belle nuit blanche.

Je souffle et me lève pour sortir de ma chambre, le plus discrètement possible, afin de ne pas alerter Hugo.

Je descends prudemment les escaliers et arrive bientôt devant la porte d'entrée. Ma gorge se noue de peur. Mon ventre se tord et de petites larmes se forment aux coins de mes yeux.

J'ai peur qu'il soit là, tapis dans l'obscurité, à attendre pour me porter le coup fatal. Je me sens faible. Sans le moindre courage. Dans les films, les filles sont toujours hyper fortes, très courageuses, elles se relèvent à n'importe quel coup. Qu'est ce que je ne donnerai pas pour être aussi tenace qu'elles.

Pétrifiée, je reste sur le seuil quelques instants, les jambes tremblente, la tête qui tourne. Puis, après avoir soufflé un grand coup, j'attrape un manteau très épais et je sors dehors. Je referme la porte derrière moi et m'y adosse, appréciant la fraîcheur de la neige qui tombe doucement, tel du coton glacé.

Je m'assoie sur le sol enneigé, les yeux fermés, la respiration saccadée.

- Yaniss ?

Je rouvre brusquement les yeux et pousse un petit cri. Je pousse un soupir de soulagement en découvrant Enzo, devant moi, l'air visiblement inquiet.

- Tu m'as fais peur ! m'exclamais-je tendis que mon cœur reprend un rythme régulier.

- Désolé, dit-il, qu'est ce qui ne va pas ?

Je le regarde quelques secondes. Il est emmitouflé dans un manteau, des cernes soulignant ses yeux noisettes. Que fait-il là, dehors, dans le froid ? Aurait-il une insomnie lui aussi ?

- Je te retourne la question, dis-je d'une voix éteinte.

Il souffle et s'assoit à mes côtés, collant sont corp au mien.

- Je n'arrive pas à dormir, dit-il. J'ai rêvé... De la mort de mon père.

J'ai l'impression que mon cœur se brise un peu lorsque je remarque malgré l'obscurité qu'il a les yeux rouges et gonflés. Il a sûrement pleuré. J'aurais presque envie de le prendre dans mes bras. Il me fait de la peine...

- Je suis vraiment désolée pour toi Enzo, dis-je d'une petite voix. Je suppose qu'il te manque beaucoup.

Il hoche la tête silencieusement. Il redresse ensuite la tête.

- Et toi, alors ? demande-t-il. Que diable préoccupe Miss Johannsen ?

Je baisse la tête. Dois-je lui dire ? Peut être. La dernière fois que j'ai "omis" de parler d'Anthony, je me suis retrouvée à l'hôpital. Peut être que Enzo pourrait m'aider ? Il m'a défendu à deux reprises tout de même...

Je souffle et passe mes mains sur mon visage pâle et froid.

- Je... Anthony me menace par message, murmurai-je en espérant intérieurement qu'il n'ait pas entendu.

Peine perdue, il ouvre de grands yeux.

- Tu veux dire que ce connard à encore contacte avec toi et qu'il te fait du mal, même à distance ? s'exclame-t-il.

Je baisse la tête, évitant à tout prix sin regard. Qu'est ce qui m'a pris de me confier à lui ? Je suis vraiment une conne !

- Écoute, Yaniss, ce mec est en pension ! me rassure Enzo. Et je ne le laisserai plus jamais te faire du mal ! Tu as ma parole.

Je lève la tête et croise son regard sombre. Un larme coule sur ma joue. Qui aurait cru qu'un jour, Lorenzo Alvarez me ferait la promesse de me protéger ? Pas moi en tout cas. Pourtant, je sens mon cœur s'accélérer et une deuxième larme roule. Il la chasse d'un revers du pouce et tout d'un coup, sans prévenir, sans même que je m'y attende... Il pose ses lèvres chaudes sur les miennes.

Je ferme les yeux, désorientée. Son visage contre le mien, il intensifie notre baisé en passant un main derrière ma nuque et son bras à ma taille, rapprochant toujours plus mon corps du sien.

Il demande alors accès à ma bouche, que je cède, en position de faiblesse. Mon cœur explose dans ma poitrine et des milliers de sensations affluent dans mon bas ventre, tel une brûlure douce et agréable. Je tremble de tout mon corps, mais non de froid.

À bout de souffle, Enzo s'écarte légèrement de moi, stoppant notre baisé et pour pose son front sur le mien, les yeux toujours fermés. Sa main qui était sur ma nuque viens caresser mes cheveux longs tandis que son second bras resserre un peu plus sa prise sur ma taille, comme s'il avait peur que je parte.

J'essaie réguler ma respiration saccadée, tandis qu'un incontrôlable sourire niais prend place sur mes lèvres. Ça y'es, je l'ai vécu. Mon premier baisé. Sous la neige, avec une personne que je prétendais récemment détester.

Il s'ecarte ensuite complètement de moi et scrute mon visage, un vague sourire sur les lèvres. Il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille puis dépose un petit baisé sur ma joue.

- Je suis là Yaniss, murmure-t-il tout bas, je serai toujours là...

Puis il se lève et me tend la main pour m'inciter à faire de même. Je m'exécute, les jambes tremblantes. Une question prend alors forme dans mon esprit. Que sommes nous l'un pour l'autre. Je prends mon courage à deux mains et lui demande :

- Enzo ? On est quoi tout les deux ?

J'ai parlé si bas que je doute qu'il m'est entendu. Pourtant, un grand sourire s'empare de ses lèvres rougis.

- Tu m'appartient et je t'appartient ! dit-il comme si c'était une évidence. Au fond, ça a toujours été un peu comme ça, entre nous.

Je souris. Je lui appartient et inversement. Je me retourne pour rentrer chez moi après lui avoir fait un grand sourire qui parle à ma place. Un sourire qui veut tout dire. Je crois que je t'aime...

Alors que j'allais passer la porte d'entrée, il m'interpelle.

- Yaniss ?

Je me retourne et l'interroge du regard.

- Me ferais tu l'honneur d'être ma cavalière pour le bal d'hiver ? demande-t-il d'un air gentleman qui lui va plutôt bien, je dois l'avouer.

Mon cœur bat un peu plus vite et je souris.

- J'en serais ravie, répondis-je. Bonne nuit Enzo.

- Bonne nuit Princessa...

Je referme la porte derrière moi. Princessa. Un petit rire s'échappe de mes lèvres tandis que je remonte les marches ded escaliers, l'esprit ailleurs. Mon téléphone vibre dans ma poche lorsque je referme silencieusement la porte de ma chambre. Je regarde le message sans y porter grande importance.

Inconnu :

Wouah, quel beau couple ! Voilà qui contrecarre quelques peu mes plans. Mais je te l'ai dis, poupée, je te surveille...
                                              Anthony

Je lâche le téléphone. Comment sait-il ça ? C'est impossible ! Regardant d'un air inquiet par la fenêtre, une réponse surgit dans mon esprit. Anthony n'est pas en pension. Il est là, tapis dans l'ombre, et il veut que je souffre.

Je suis là, Yaniss. Je serai toujours là. J'espère que tu seras là Enzo. J'ai plus besoin de toi que jamais...

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