1 - Red Eyes - Alix

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Le salon baigne dans une semi-obscurité, éclairé par diverses sources de lumière disséminées dans la pièce

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Le salon baigne dans une semi-obscurité, éclairé par diverses sources de lumière disséminées dans la pièce. Assise en tailleur sur le canapé en velours côtelé, l'ordinateur posé sur mes genoux, mes doigts pianotent sur le claver, mais mes yeux peinent à suivre. Je me frotte les paupières et secoue la tête, comme pour chasser la fatigue. La semaine a été réellement pénible, mais Dieu merci, on est vendredi soir !

Dans ces moments de solitude, je me demande si un jour j'ai déjà été épanouie dans ma vie professionnelle. Depuis des mois, je me sens de plus en plus désintéressée de mon travail et m'ennuie profondément. Mon quotidien est devenu banal, une routine monotone, qui me transforme en cette personne complètement déconnectée et renfermée, tout ce que je ne suis pas aux premiers abords...

Au travail, je masque habilement mon désintérêt en affichant un sourire de façade face à mes collègues, mais tente de me montrer concernée par les échanges sur les objectifs à accomplir, alors que j'en ai strictement rien à foutre ! Plus rien n'a aucun intérêt pour moi ces derniers temps. Ma seule motivation de la journée réside dans le fait de travailler avec mes plus proches collègues et amis : Louis et Noor. Et le seul moment de la journée assez agréable, est lors de notre pause déjeuner ensemble.

J'ai donc passé cette semaine comme les précédentes ; c'est-à-dire, pleinement désintéressée de tous les projets, mais en faisant machinalement mes tâches afin de rentrer dans les délais. Cependant, Louis a remarqué mon manque d'engagement et ma démotivation au fil du temps ; si bien qu'il m'a convoquée un midi en début de semaine dans l'un des bureaux prévus pour les réunions, dans un cadre non conventionnel.

— Bon, tu comptes me dire ce qui se passe ?, demande-t-il en refermant la porte vitrée du bureau.

Je m'assieds sur l'accoudoir du canapé, l'air las.

— C'est Pierre qui t'a envoyé pour me toucher deux mots ?

— Pas du tout. Bien que, qu'il m'ait demandé si tu allais bien, admet-il à moitié. Je m'inquiète pour toi, c'est tout.

— J'en peux plus Louis, vraiment. J'ai envie de tout lâcher ! Je suis à deux doigts du bore-out.

Il croise les bras, tout en s'asseyant sur le rebord de la table.

— Moi je dirais plutôt que t'es dans une phase de brown-out. Enfin, si on peut appeler ça une phase... Ça fait des semaines que tu n'es plus là physiquement, Alix. T'es complètement ailleurs.

— Je sais, soufflé-je. Je n'y arrive plus.

— Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Des soucis perso ?

Je secoue la tête.

— Non, non. Je suis juste épuisée. Épuisée de ce boulot. Je sature des tâches répétitives, j'ai l'impression d'être dans une boucle infinie de lassitude.

Louis se penche en avant, soucieux.

— Je vois. Je ne vais pas te cacher que les managers ont remarqué ton manque de motivation dernièrement... Il va falloir que tu te reprennes.

The Love We StoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant