Alors qu'on était en pleine crise de rires dans le salon de la coloc, mon téléphone a sonné à plusieurs reprises. Je ne m'en suis pas tout de suite rendu compte, mais c'est Curtis qui m'a prévenu qu'il n'arrêtait pas de l'entendre vibrer sur le plan de travail de la cuisine. Merde. C'est Noor.
Dans son message vocal, son ton est pressé, empreint d'une urgence que je sens immédiatement dans mes tripes. Mon cœur s'emballe alors qu'elle m'annonce que c'est le moment, que notre enfant est sur le point de naître, que je dois impérativement être là. Instantanément, je l'ai rappelée, la prévenant que j'étais en route et que je faisais tout pour arriver le plus vite possible. Dans un premier temps, les gars n'ont pas compris ce qui se passait à en juger leurs têtes, mais me voyant m'affoler et m'agiter dans tous les sens, ils ont saisi l'urgence du moment.
À présent, la route défile sous mes yeux depuis un bon moment, dans un tourbillon flou. Les secondes s'étirent dans une éternité, comme une bataille contre le temps qui s'écoule. Mon esprit est en ébullition, rempli d'images d'Alix, de nous, de nos débuts jusqu'à maintenant, de notre enfant à naître, dont je dessine doucement le visage.
— Mia dit de se grouiller, car Alix a commencé le travail, mais elle est en train d'abandonner..., lance Antoine à mes côtés. Apparemment elle refuse de pousser tant que tu n'es pas là.
Putain ! Dieu merci, j'ai mon équipe de supporters avec moi, qui ne cesse de me rassurer et de me détendre tout le long du trajet. Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher de me dire que ce week-end était une mauvaise idée à l'approche imminente du terme. J'aurais dû être à ses côtés.
Finalement, l'hôpital se profile enfin devant moi. Je me gare à la hâte, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. Chaque seconde m'échappe et ça me rend dingue. Je cours à travers les couloirs, à la fois apeuré et excité au fur et à mesure que j'approche. Je m'arrête en plein vol au comptoir des renseignements pour qu'on m'indique la chambre. Ni une, ni deux, je m'empresse de prendre le chemin qu'on vient de m'indiquer.
En arrivant à proximité de la chambre, Roxanne et Mia se lèvent d'un bond et m'informent que Noor et Phoebe sont avec elle. J'expire, rassuré. Dans mon dos, les gars arrivent à notre hauteur, alors que j'ouvre doucement la porte. Enfin, je la trouve, là, sur le lit d'hôpital, impuissante et totalement perdue, prête à céder..., mais néanmoins entourée par une équipe dévouée et de nos fidèles amies.
Nos regards s'accrochent dès que je m'approche du lit. Le sien est empli d'une force que je n'aurais jamais crue possible et elle paraît si épuisée que ça me déchire le cœur de la voir dans cet état de souffrance. Je me précipite vers elle, Phoebe me laissant sa place dans un sourire, puis ma main cherche la sienne dans un geste de réconfort.
— Je suis là, mon amour, chuchoté-je en baisant sa main. Tout va bien.
— Josh, soupire-t-elle abattue, le visage rougit et transpirant. Je, je ne peux pas. Je n'en peux plus.
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The Love We Stole
RomanceAlix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...