Un mois et demi. Cela fait un mois et demi que Elijah est né et qu'il nous inonde de bonheur depuis. C'est indescriptible. Jamais je n'aurai cru ressentir pareilles sensations. Je suis béni.
Alors que je le tiens dans mes bras, je suis submergé par un mélange de sentiments. La première sensation qui m'envahit est celle de la fragilité. Ce petit être empli de vie repose si délicatement contre mon torse et je sens une responsabilité immense peser sur mes épaules. Mais au-delà de la fragilité, il y a une profonde connexion qui s'établit. Ses légers et discrets ronflements contre mon épaule m'émeut. Je sens un lien se former, un lien qui dépasse les mots. Un amour inconditionnel.
La joie m'envahit également, une joie pure et brute. Le simple fait de le regarder, remplit mon cœur. Je suis émerveillé par sa perfection. De ses petits doigts et petits pieds. De sa bouche rosée parfaite et de ses cheveux noirs fournis. Pourtant, au milieu de cette vague d'émotions joyeuses, surgissent aussi des doutes et des peurs. La responsabilité de prendre soin de ce petit être fragile me terrifie parfois. Je n'arrête pas de me demander si je vais être à la hauteur. Si je vais...
— Je crois qu'il est endormi depuis une bonne demi-heure, tu peux le lâcher tu sais. Il ne va pas disparaître.
Cette voix moqueuse. Celle de la femme que j'aime et qui m'a offert le plus beau cadeau au monde. Et qui se moque de moi à chaque fois que je n'arrive pas à me détacher de lui. Je me retourne vers elle. Qu'elle est belle... dans sa jupe longue jusqu'aux pieds et d'un tee-shirt noir tout simple, ses cheveux négligés retombant sur ses épaules.
Elle arrive vers moi, passe une main sur le dos d'Elijah et lui dépose un baiser sur le haut du crâne. Ces petits gestes me comblent de bonheur et j'en viens à m'imager tout un monde de douceur et d'amour comme ça. Ses yeux se rivent aux miens et elle m'incite à le déposer dans son lit. Je le repose délicatement dans le berceau, puis Alix passe ses bras autour de ma taille et se blottit contre moi. Nous restons un petit moment à nous enlacer, tout en regardant notre petit chéri dormir paisiblement.
Alix se détache de mon étreinte, mais je la rattrape au vol.
— Où est-ce que tu vas comme ça ?, demandé-je en plongeant mes mains sur le bas de son dos pour lui attraper les fesses.
— Faire à manger. Je meurs de faim !
— Moi aussi, avoué-je avec un regard gourmand.
Elle étrécit les yeux et comprend tout de suite où je veux en venir. Sans attendre, je l'embrasse dans le cou et elle se cambre devant mon élan de désir.
— Alors là, n'y pense même pas !, râle-t-elle en repoussant mon torse d'une main.
— Alix...
Ça résonne presque comme une imploration.
— On ne fera pas l'amour, Josh.
— Les médecins avaient dit cinq à six semaines, c'est bon maintenant, chuchoté-je contre son front.
Elle me lance un regard noir.
— On ne couchera pas ensemble ! Pas question que tu me remettes un bébé là-dedans.
Je ris.
— On va faire attention cette fois. Promis. C'est même toi qui m'as reproché que je ne t'ai pas touché depuis plus de deux mois.
— À qui la faute !, me lance-t-elle agacée.
J'ai envie de rire, mais colle mon front contre le sien.
— Tu te rends compte ? 48 h. 48 heures et on est mariés.
— Si je dis oui, réplique-t-elle dans un regard de défi.
Je plonge mon regard malicieux dans le sien.
— J'aimerais beaucoup, beaucoup, faire l'amour une dernière fois à ma fiancée, chuchoté-je tout en écartant le col de son tee-shirt.
Elle avale sa salive dans un petit son désir, puis souffle comme si elle se résignait. Doucement, je prends son visage en coupe, lui dépose un tendre baiser et aussitôt elle lâche un soupir de satisfaction, tout en m'entourant la tête de ses bras. Je descends mes mains sur sa taille, puis les remonte jusqu'aux côtes, tout en intensifiant l'échange de nos baisers. En tenant sa taille, je nous guide vers le lit et la fait s'allonger sur le matelas. Je me positionne sur elle, et commence à l'embrasser sur la joue, le menton, puis la gorge. Seulement, je la sens déconnectée... ailleurs. Je remonte mes yeux vers elle et constate qu'elle a les siens vers notre fils.
— Alix, tu veux bien être avec moi s'il te plaît, dis-je en lui saisissant doucement le menton.
— Oui... oui, bien sûr. Excuse-moi.
Je reprends mon exploration de sa peau douce et sucrée, puis remonte ma main le long de sa cuisse. Sa main vient se perdre dans mes cheveux, alors que je lui relève le tee-shirt et que j'embrasse le haut de son buste. Nos respirations se font plus lourdes au fur et à mesure de notre progression. Seulement, encore une fois, je ne la sens pas avec moi. Je m'arrête et relève les yeux vers son visage. Elle regarde de nouveau vers le berceau.
— Alix..., grondé-je en mettant ma paume contre sa joue et lui faisant tourner la tête vers moi.
— Il, je l'ai entendu râler.
— Ce n'est rien, il dort. Il doit probablement rêver.
Elle expire en fermant les yeux.
— Est-ce que je peux continuer ou je remballe mon ardeur avec ma frustration ?, demandé-je dans un petit rire.
— Non, pardon, continue. Je te veux.
Ses mains se baladent sur mon dos, alors que je reprends où je me suis arrêté et cette fois, contre ma bouche, je la sens plus présente avec moi.
Notre étreinte est si belle, si tendre, comme si on se découvrait pour la première fois. La main d'Alix me réclame, alors je viens me coller à elle et nous nous embrassons passionnément, emportés par la dévotion de notre amour, le cœur gonflé à bloc.
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The Love We Stole
RomanceAlix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...