Alix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...
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Mais quelle conne ! Quelle conne, quelle conne, quelle conne ! Je frappe mes cuisses avec mes poings, rongée de frustration. Qu'est-ce que j'ai foutu, putain ?! Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Si j'avais su ce matin en me levant que je me retrouverais sans boulot à la fin de la semaine, je me serais ri au nez !
Cette semaine a été un enfer ! Tout m'a irrité pour rien, même mes collègues devenaient insupportables. Et puis, Pierre a annoncé les entretiens individuels. Je me suis retrouvée face à Benji, sans Pierre, évidemment. Malgré tout, il n'y avait plus vraiment de malaise avec lui, même si je pouvais toujours sentir dans ses yeux qu'il n'avait pas complètement tourné la page.
Benji m'a donné son avis sur mon travail : correct, mais sans être exceptionnel. Un travail moyen et ordinaire dans l'ensemble. Un simple « peut mieux faire ». Ce qu'il disait m'importait si peu que j'avais juste hâte d'une chose : partir. Mais genre, vraiment partir. Alors, quand il a demandé si j'avais quelque chose à ajouter, j'ai laissé échapper ces mots : Je démissionne. Il a dû me prendre pour folle ; d'abord un sourire puis son visage a rapidement changé quand j'ai gardé le silence. Pour être honnête, une part de moi espérait presque qu'ils me licencieraient. Cette mascarade dure depuis trop longtemps, je suis à bout.
Et voilà où j'en suis. Ça fait plus de trente minutes que je tourne en rond dans le salon, ma tête est en ébullition ! Depuis que je suis rentrée chez moi, la panique m'a submergée ! J'ai l'impression d'avoir commis une grosse connerie et mon cœur bat à mille à l'heure à cause de l'angoisse. J'ai un besoin urgent de voir Josh. J'ai tellement besoin de le voir maintenant, de le sentir. Il n'y a que lui qui puisse autant m'apaiser et me réconforter, comme personne d'autre. Trois semaines se sont écoulées depuis notre dernière rencontre et son absence me pèse terriblement. Il me manque à en crever ! C'est fou comme notre séparation devient de plus en plus difficile à supporter. En fait, je ne la supporte même plus, cette distance. J'essaie de ne pas le montrer, mais ça me déprime à chaque fois que nous devons nous quitter.
J'hésite à l'appeler ou lui envoyer un message, mais je sais qu'il est à un événement de boulot ce soir. J'ai pas envie de le déranger, et en même temps, tout mon être n'aspire qu'à être à ses côtés. Bordel ! Rien à carrer, j'y vais !
* * *
— Alix !, s'étonne-t-elle. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais là ?
Phoebe a les yeux ronds, visiblement surprise de me voir ici.
— Viens, vas-y, entre !, s'empresse-t-elle d'ajouter en voyant la pluie tomber derrière moi.
Nous rentrons toutes les deux aussitôt et je dépose mon manteau dans l'entrée.
— Est-ce que tout va bien ?, hasarde-t-elle en me dévisageant. Josh ne m'a pas dit que tu venais...
— Euh, je ne l'ai pas prévenu à vrai dire. Il n'est pas au courant que je suis ici. J'ai pris le premier train sur un coup de tête.
