Alix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...
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Allongé sur le canapé du salon, les jambes croisées et la tête reposée sur mon avant-bras, je fixe le plafond. Quelle soirée de merde, putain ! Jamais je n'aurais imaginé qu'on en arriverait là. Alix n'a pas quitté la chambre depuis que je suis parti et c'est mieux ainsi. Je suis dans une telle rage, que je préfère rester seul pour tenter de me canaliser. Seulement, j'ai le cerveau en ébullition, et je me sens extrêmement triste par le déroulement des événements. À deux doigts de l'effondrement, tellement tout est parti en vrille.
Je ferme les yeux et laisse échapper un long soupir, essayant de m'apaiser. Je pense à Alix. Alix et sa révélation. Elle attend un enfant. Notre enfant. Ça me bouleverse rien que d'y penser. Mais elle... elle était terrifiée. Cette nouvelle semblait la briser. Ça m'a fait mal, vraiment mal, de la voir comme ça.
Je suis peiné qu'elle ne prenne pas conscience de tout l'incroyable bonheur dans lequel nous sommes. On est chanceux. Follement chanceux de connaître une telle plénitude au quotidien. Je l'aime tellement que je pourrais en crever. Je n'ai jamais connu un lien si fort entre deux personnes. Tout est beau, intense avec elle. Nos fous rires, nos échanges animés en particulier sur la musique, nos chamailleries, nos moments de folies, mais aussi nos désaccords sur certains sujets et nos moments d'intimité.
Je suis persuadé qu'un bébé ne peut qu'apporter encore plus d'amour au sein d'un foyer. Pourquoi ne le voit-elle pas ? Il faut que je trouve les bons arguments, qu'elle sache que je suis prêt à tout pour nous, même si elle finit par trancher pour nous deux. Au fond, je pourrais peut-être même envisager de comprendre son choix, quitte à ce que ça me déchire les tripes. Car je n'ai besoin que d'elle. Elle seule. Mais je sais que quand ses angoisses la tétanisent et prennent le dessus, je ne peux rien y faire. Ils vont la bouffer jusqu'à temps qu'elle arrive à gagner la partie, que j'intervienne ou non.
Une lumière s'allume dans la cuisine et je rabats mon regard en direction de la pièce. Phoebe et Curtis sont rentrés. Je les entends chuchoter.
— Je ne dors pas, les préviens-je.
Je me redresse dès qu'ils arrivent vers moi. Phoebe s'assied sur la table basse, pendant que Curtis prend un pouf.
— Giu n'est pas avec vous ?
— Non, il voulait rester avec ses potes. Et apparemment il passe la nuit chez une fille.
J'arque un sourcil, surpris.
— Est-ce que tout va bien ?, demande doucement Phoebe, une main posée sur mon genou. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Son geste me fait frissonner et m'arrache une larme.
— Oh, Joshy, qu'est-ce qui se passe mon beau ? Tu veux bien nous parler ?
Elle se rapproche de moi et m'entoure de ses bras. Je n'ai plus envie de lutter, alors je m'abandonne contre son épaule.
