Alix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...
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Bloquée devant la porte d'entrée, je prends une grande goulée d'air, anxieuse à l'idée de rentrer. Ça fait trois jours qu'on ne s'est pas vus et cinq minutes que je suis postée sur le paillasson, et je n'arrive pas à passer le pas.
Prenant enfin mon courage à deux mains, j'entre. Devant le miroir arrondi de l'entrée, je pose une main sur le haut de ma poitrine et expire longuement. Je m'arme de courage. Lorsque je quitte le mini vestibule, je me rends compte du calme régnant dans la maison. C'est tellement... vide. Je fais trois pas vers l'ouverture qui mène sur le salon et aperçois la tête de Josh dans le canapé. Je m'avance doucement, puis m'approche vers le fauteuil qui se trouve à quelques centimètres du canapé, installé à côté de la cheminée.
— Josh ?
— Putain !
Il sursaute fortement, portant aussitôt une main sur son cœur.
— Tu m'as fait peur !, souffle-t-il.
— Excuse-moi, je ne voulais pas t'effrayer, m'empressé-je de dire.
Il passe une main sur son visage et se reprend, comme s'il prenait soudain conscience que c'est bien moi, puis me détaille du regard.
— Comment t'es arrivée ?
— J'ai pris le train pour venir.
Il fait les yeux ronds, mais masque aussitôt son étonnement.
— Josh, dis-je en m'avançant d'un pas. Est-ce qu'on peut parler ?
Il hoche la tête et je le contemple un court instant. Qu'il est beau dans sa surchemise en velours côtelé marine et sa petite mèche rebelle sur le front... Je pourrais me liquéfier sur place. Décidément, cet homme fera toujours chavirer mon cœur quoi qu'il arrive.
Je soupire et viens m'asseoir à côté de lui, en laissant une petite distance entre nous.
— Tu m'as manqué, avoué-je timidement.
Ma phrase lui fait tourner sa tête et relever les yeux vers les miens. Je vois sa poitrine monter et descendre un peu plus fortement.
— Josh, je suis sincèrement désolée pour ce qui s'est passé et la façon dont je t'ai parlé. Si tu savais comme je m'en veux.
Il se pince les lèvres et tressaute au moment où je pose ma main sur la sienne.
— Avant que tu ne dises quoi que ce soit, j'aimerais que tu m'écoutes. Je t'aime. Et en te demandant ta main, je m'engage à respecter les bonnes comme les mauvaises périodes, même si ne nous sommes pas encore mariés. Alors, si tu n'es pas prête à avoir un enfant, soit. Je suis prêt à... te comprendre si c'est vraiment ce que tu souhaites, même si je ne suis pas certain de pouvoir le surmonter pour l'instant. Peut-être qu'il me faudra du temps, un certain temps, mais je t'aime et toi seule me suffit.
