Alix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...
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J'arpente les rues de Londres plongées dans la pénombre, faiblement éclairées par les réverbères. Je marche avec précipitation, non pas que je sois vraiment pressée, mais je déteste être seule de nuit, ça me fout la trouille. Après un certain temps, j'arrive enfin au croisement de leur rue. Je me relaxe un peu et ralentis le pas.
Devant leur porte, je prends un petit temps pour souffler. Je me sens hyper nerveuse depuis le train. J'appréhende un peu les retrouvailles avec Josh... Cela fait trois semaines que l'on ne s'est pas vus physiquement, depuis qu'il ait débarqué chez moi la dernière fois.
Par contre, on s'est appelés deux fois très longtemps, mais c'est tout. On a voulu laisser de l'espace à l'un et l'autre, pendant ce laps de temps. Grace à ça, on a réussi à calmer la tension et les non-dits qui règnent entre nous, mais je sais qu'on doit encore parler de certaines choses.
J'inspire profondément, puis expire longuement. Mes mains sont moites, alors j'essaye de me détendre tant bien que mal. Je donne trois coups sur la porte et patiente. Aussitôt, la tête de Curtis apparaît dans l'entrebâillement, tout sourire. Il me fait immédiatement une accolade chaleureuse, puis me laisse entrer. Dans le salon, un apéro dînatoire est déjà prêt à être dévoré.
Je m'assois dans le canapé, mais je suis intriguée de ne pas voir Josh. Et comme si Curtis lisait dans mes pensées, il m'indique qu'il est dans sa chambre. Je sens le stress encore plus me gagner. Je m'excuse auprès lui, puis m'en vais vers le couloir. Devant sa chambre, je frappe deux fois. Aucune réponse. Je retente. Toujours rien. J'ouvre délicatement la porte et découvre allongé de dos sur le lit, les yeux fermés. Je m'avance vers lui, puis m'assois sur le rebord du lit. Il a l'air si paisible, que je n'ai pas envie de le réveiller.
Je passe doucement ma main sur son front pour lui dégager une petite mèche et lui caresse la joue tendrement. Instantanément, il semi-ouvre les yeux, en fronçant les sourcils. Quand il se rend compte que je suis là, il les ouvre complètement, puis les plisse en me regardant, comme gêné par la lumière de sa guirlande. Lentement, il se redresse sur ses coudes. Ses traits sont très tirés, il a l'air sans énergie.
— Merde... Alix. Ça fait longtemps que tu es là ?
— Non, je viens d'arriver, ne t'en fais pas.
— Je suis tellement désolé, Kurt devait me réveiller, mais...
— Est-ce que ça va ?, demandé-je en penchant la tête, soucieuse.
— J'ai attrapé une migraine de fou tout à l'heure, soupire-t-il en passant une main dans les cheveux. J'ai dû quitter le boulot avant, tellement ça a du mal à passer.
