Alix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...
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J'étire les bras au-dessus de ma tête et baille de toutes mes forces. Je suis épuisé ! Je tourne la tête vers la gauche : Alix est toujours plongée dans un sommeil paisible, en position fœtale, ne laissant apparaître que le haut de sa tête sous la couette. J'ai envie de me coller à elle, mais je ne souhaite pas la réveiller. Mes yeux se perdent un instant sur le plafond, et je passe un bras sous ma tête. Dieu que cette nuit était agitée ! À la fois pleine de remords, de passion et d'affection.
Lorsqu'Alix m'a quitté sur le trottoir hier soir, j'ai été pris d'une soudaine culpabilité. Surtout après lui avoir balancé mon indifférence en plein visage ! Malheureusement, je sentais qu'elle était en train de m'échapper et j'ignorais comment y remédier. Parce que merde ! Ce qu'elle a fait hier dans ce pub... Jamais aucune personne ne m'avait fait ça de toute ma vie ! Personne ne m'a jamais proclamé autant... d'amour ?!
Enfin, de l'amour, je ne sais pas si on peut le nommer comme ça, mais ça en avait toute sa saveur. Que ce soit dans sa démarche, son intention, ses gestes, la chanson qu'elle ait choisie ; et dont chaque parole faisait écho à notre histoire. Elle révélait ses sentiments, de la façon la plus pure et brute possible. Sans artifices. Alors oui, sur le moment j'ai eu envie de m'enfuir. Il m'était impossible de la voir devant moi, exhiber son amitié avec Phoebe, mais ma colère et ma rancœur m'ont aveuglé. Elle était là. Elle était là pour moi. Prête à dire au monde qu'elle regrettait. Prête à ce qu'on entende qu'elle nous avait choisi.
J'ai tellement de choses à lui dire ! Tellement de choses à lui faire comprendre. Il faut que je lui dise à quel point son geste était magnifique, à quel point il est important et qu'elle était fantastique. Il faut juste que je trouve le bon moment.
En croisant Phoebe, j'ai à peine eu besoin de la supplier pour qu'elle me révèle dans quel hôtel se trouvait Alix. Elle a hésité, puis, face à mon air de chien battu, elle a cédé, mais en m'avertissant : Si tu la fais souffrir, Josh, je t'en voudrai vraiment.Ne merde pas. Mais, je t'aime. Va la retrouver ! J'étais à la fois un peu sidéré de voir à quel point elle tenait à elle en si peu de temps et puis à la fois pas si étonné que ça, car j'avais remarqué leur étrange et immédiate connexion pendant son séjour. Je n'étais pas surpris de voir à quel point elles s'étaient rapprochées.
Quand je suis arrivé devant la porte de sa chambre, l'angoisse m'a submergé. J'avais peur qu'elle ne veuille pas me laisser entrer après la façon dont je l'ai traitée. Quand elle m'a ouvert, je l'ai trouvée si vulnérable, que j'ai eu envie de la prendre dans mes bras. Mais ce n'était pas le moment. Néanmoins, dès que j'ai posé un pied dans la chambre, j'ai tout de suite su que j'allais y laisser une partie de mon être. La pièce était imprégnée de son odeur, et son tee-shirt trop grand pour elle me mettait dans tous mes états et ce short ! Bon dieu, ce short ! Mais nous étions tous les deux renfermés dans notre incompréhension mutuelle, au milieu de cette tension palpable et étouffante.
