25 - Days Like This - Alix

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J'observe le tarmac à travers le hublot, une jambe agitée par le stress

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J'observe le tarmac à travers le hublot, une jambe agitée par le stress. En bas, le personnel charge les bagages dans les soutes, pendant que les passagers prennent place à leur siège. Il fait un temps absolument merdique, gris et pluvieux à la fois. Totalement en adéquation avec mon état d'esprit actuel.

Cette fois, Josh ne me tient pas la main pour me rassurer, comme il l'a fait lors de notre départ. Son regard est fixé sur la fenêtre de l'autre côté de l'allée. Depuis qu'on a quitté le cottage, on s'est à peine échangé un mot. Le trajet de Renvyle à Galway, a été si long et pénible. J'ai regardé à travers ma vitre tout le long, pendant qu'il conduisait. Nous avons rendu la voiture et gagné l'aéroport aussitôt. Sans un mot.

Depuis que nous sommes assis, nos corps sont tournés dans des directions opposées. Nos têtes et nos jambes ne cherchent pas à se rapprocher, tout comme nos mains. Pourtant, je sens la proximité de sa tension. Depuis notre dispute, il est nerveux et son visage traduit un mélange d'émotions contradictoires. Je ne veux pas savoir ce qui se passe dans sa tête. Je suis tellement désemparée que notre voyage se termine ainsi. Et tellement en colère ! J'ai constamment envie de pleurer depuis hier soir et si j'ose ne serait-ce que le regarder, ma bouche sortirait des choses très méchantes, dont je n'ai pas envie. J'aimerais juste pouvoir claquer des doigts et être chez moi. Il est hors de question que je reste à Londres aujourd'hui.

L'avion avance en direction de la piste de décollage, s'élance progressivement pour accélérer. Je ferme les yeux et repose ma tête contre le siège, tentant de respirer calmement, mais une boule d'angoisse se forme dans mon estomac. À ce moment précis, contre toute attente, je sens la main de Josh se poser doucement sur la mienne, encore crispée sur l'accoudoir. Sur le coup, je reste figée. Jetant un coup d'œil discret vers lui, je le trouve regardant l'allée. Et même si je suis en colère contre lui, j'apprécie son geste réconfortant. Pendant l'heure et demie qui suit, je feins de dormir, tout en écoutant de la musique.

Nous arrivons à l'aéroport d'Heathrow, et patientons dans le hall après nos bagages. Le temps me paraît extrêmement long, tandis qu'on se regarde à peine. Nos valises apparaissent sur le tapis, les récupérons au vol et sortons. De là, Josh m'informe que nous allons prendre le métro pour regagner leur appartement qui se situe qu'à une trentaine de minutes d'ici.

— Je ne viens pas avec toi, lâché-je dès qu'il a le dos tourné.

Il pivote pour me faire face, l'expression confuse.

— Comment ça tu ne viens pas ?

— Je ne rentre pas avec toi, Josh. Je vais à la gare prendre mon train pour rentrer chez moi.

Il fronce les sourcils.

— Tu rentres chez toi ?

— Oui.

Il mordille sa lèvre inférieure, contrarié.

— Je pensais qu'on parlerait de tout ça une fois chez moi...

— Tu m'excuseras, mais je n'en ai pas la force.

Il s'impatiente, les mains sur les hanches.

— Alix, bon sang !, rouspète-t-il entre ses dents. On ne va pas se quitter comme ça sur le quai de l'aéroport ! Il faut qu'on règle cette histoire.

— Tu as dit vouloir du temps pour réfléchir, je te le donne, dis-je tendue.

Un silence tombe entre nous, pendant lequel il me regarde, mauvais. Puis :

— Alors, c'est tout ? Tu abandonnes ?

— Oh pitié ! Arrête de toujours remettre la faute sur moi ! C'est beaucoup trop facile. Remets-toi un peu en question !, râlé-je.

Alors que j'achève ma phrase, quelques regards nous dévisagent autour de nous. J'essaye de me reprendre. Lui, souffle.

— Tu sais quoi ? Moi non plus je suis pas d'humeur à ça. Peut-être que tu as raison, on devrait se séparer ici.

J'ai envie de hurler que c'est un putain de connard ! CONNARD !

— Au revoir, Josh !, fulminé-je en tournant les talons.

Il me met hors de moi ! Il n'est même pas capable de comprendre qu'il m'a fait du mal et que je suis furieuse contre lui ! Pourquoi est-ce qu'il remet toujours la faute sur moi ? C'est insupportable ! Putain, je le déteste !

J'arrive à la gare de St. Pancras, au bout d'une cinquantaine de minutes. Je ne sais même pas s'il y aura un train de disponible, surtout que ça va me coûter un bras d'en choper un à la dernière minute. Néanmoins, il y en a qui part dans un peu moins d'une heure et il reste des places. J'achète un billet. Outch, 144 €. Ça fait cher la séparation.

The Love We StoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant