Mon dos me fait un mal de chien après trois heures à passer le rouleau de peinture sur les murs du bureau. Pour l'instant, la chambre ressemble plutôt à un débarras. Les cartons sont toujours au même endroit où ils ont été déposés, intacts.
De l'autre côté du couloir, la voix d'Alix fredonne et je souris. Elle décape le mur de la chambre pour enlever la tapisserie. Je suis étonné de voir à quel point rien ne lui semble insurmontable concernant les petits travaux d'aménagement à faire. Je la savais manuelle et bricoleuse, mais j'avoue qu'elle me surprend à entreprendre d'une main de maître les tâches à faire, alors que moi je suis plutôt du genre à rechigner.
Je décide de faire une petite pause, descends à la cuisine et sers deux verres de limonade fraîche qu'Alix a préparée ce matin. Je remonte et la trouve en train de chanter, bougeant doucement les hanches en appliquant la spatule sur le mur. J'ai envie de la prendre par la taille et de l'embrasser, mais je me retiens. Elle me repousserait en me disant que je ne pense qu'à ça. Ce qui n'est pas totalement faux.
Je pose un verre sur la table pliante, prends une gorgée et m'appuie contre la fenêtre. Elle me remercie d'un sourire en buvant elle aussi.
— T'avances vite, constaté-je tout en balayant la pièce du regard. On dirait que t'as fait ça toute ta vie.
Elle sourit.
— N'oublie pas que je suis fille de décoratrice, ponctue-t-elle d'un clin d'œil.
Elle s'assoit sur l'échelle métallique et étire son cou, puis soupire. Je m'approche et lui tends la main. Sans un mot, elle la prend, et je l'entraîne jusqu'au lit. Je place mes mains sur ses épaules, et commence à pétrir lentement ses épaules. Elle se détend peu à peu sous mes doigts, et laisse échapper des petits gémissements.
Son corps se relâche un peu plus, et je ralentis mes mouvements, effleurant doucement sa peau comme pour prolonger ce moment de calme. Une fois terminé, je lui dépose un baiser dans le creux de son cou et je sens sa main me parcourir l'arrière du crâne. Si on ne s'arrête pas là, j'ai bien peur que la pause ne s'éternise sur ce lit.Alix baille et je la force gentiment à s'allonger. En un instant, elle se blottit contre moi, puis ferme les yeux dans la seconde. Je lui caresse le visage et l'embrasse sur la tempe, profitant de ce moment de calme. Je sais qu'elle aime quand je lui cajole tendrement la peau, par de petits gestes délicats pour la détendre, et moi j'aime être aux petits soins pour elle.
Ça fait deux mois qu'on a déménagé, et Alix est épuisée. Ces derniers temps, elle peine à se lever le matin, et elle s'endort souvent sur le canapé le soir. Peut-être à cause du boulot, du déménagement, ou de tous les changements récents. Il faut dire, que je ne l'ai pas ménagé. Après avoir quitté la colocation, on a fait un aller-retour en France pour récupérer ses affaires chez sa mère. Une fois revenus, nos amis nous ont aidés à tout installer ici, et je sais qu'on y serait jamais arrivé sans eux.
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The Love We Stole
RomanceAlix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...