— Qu'est-ce que tu penses d'Elijah ?
Comme presque tous les soirs depuis des semaines maintenant, Josh colle son oreille contre mon ventre, ses mains délicatement posées tout autour, pour chuchoter des choses au bébé. C'est fou comme il s'est pris de passion pour ce genre de moment, c'est devenu son petit rituel.
Les expressions de son visage sont tellement... concernées dès qu'il le sent bouger contre lui, que parfois je ne peux m'empêcher de retenir un rire. Cela dit, à chaque fois qu'il enveloppe mon ventre, j'ai la sensation que notre bébé ressent l'immensité de l'amour que j'éprouve pour son père, car il réagit presque tout le temps à son toucher.Actuellement, son sourire est tellement contagieux, que je ne peux m'empêcher de sourire aussi. D'un coup, ses yeux sont plissés, la mine concentrée, je sens qu'il va encore me sortir des prénoms improbables.
— Pourquoi pas Jacques ?
Je ris. Dans le mille !
— J'aimerais vraiment bien qu'il ait un prénom français, ajoute-t-il.
— Alors là, non ! Je t'ai déjà dit que je veux qu'il soit anglais. Et Jacques est la traduction française de celui de ton père.
— Mais notre enfant va naître ici, il sera déjà anglais. Ce serait bien qu'il ait un peu de toi aussi. Qu'il ait quelque chose de français.
— Eh bien il aura mes origines, ça suffira amplement, dis-je en replongeant dans mon livre.
Il grommelle contre mon ventre et son souffle me chatouille la peau.
— Franchement on ne va jamais trouver. À ce rythme-là il va naître sans nom le pauvre.
— On a encore un peu le temps, le rassuré-je.
Cela dit, après réflexion, pas tellement. À un mois et demi du terme, on en est toujours au point mort. Aucun prénom ne me transporte, alors que Josh en aime à la pelle, sans tenir compte des terribles prénoms français qu'il ne cesse de me sortir.
— Harrison. J'aime bien Harrison. Tu en penses quoi ?
— M'oui... C'est joli. Mais tout le monde l'appellera Harri, donc non.
— George ?
Je lui fais un signe de négation de la tête.
— J'aime bien Josh, dis-je au bout d'un petit instant en passant mes doigts dans ses cheveux.
Il fronce les sourcils.
— Hors de question qu'on l'appelle Josh junior. La honte à l'école.
J'éclate de rire. Il est tellement premier degrés parfois.
— Hum, pourquoi pas Billy ? Ou... Aaron ? Andrew, peut-être ? Ou non, Colin !
— Bof. Bof. Bof. Et bof.
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The Love We Stole
RomanceAlix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...