Que la route est interminable ! Je n'en peux plus ! La nuit s'est doucement installée, le vent s'est levé, faisant onduler les arbres comme s'ils dansaient en rythme avec la pluie fine qui ne cesse de tomber. Les essuie-glaces vont et viennent mécaniquement, hypnotisant mon regard à travers le pare-brise. Pour m'apaiser de la route, je laisse mon esprit vagabonder au son entraînant et entêtant de Do You Remember The Times, d'ISLAND.
Lorsque je franchis enfin la porte de mon appartement, l'intérieur est plongé dans une semi-obscurité ; seule la lampe du salon diffuse une lueur. Je balance mon sac dans la cuisine avant de me laisser tomber dans le canapé à côté de Phoebe et Giuseppe. Elle est enveloppée dans un plaid polaire marron, une tasse de thé fumante dans les mains, tandis que Giu semble à moitié endormi devant la télé.
— Salut mon beau !, dit Phoebe avec un large sourire. Comment s'est passé ton week-end ? Tes parents vont bien ?
— Oui, tout le monde va bien. Ils vous embrassent.
Phoebe plisse les yeux, m'observant avec une lueur d'inquiétude dans les yeux.
— T'es sûr que ça va ? T'as l'air ailleurs...
— Oui... Kurt n'est pas là ? Vous regardez quoi ?, demandé-je, changeant habilement de sujet tout en m'asseyant.
— Oh, rien de bien intéressant, bougonne Giuseppe.
— Tu as mangé ? Il reste du gratin de chou-fleur dans le four si tu veux, propose-t-elle.
— Merci, mais j'ai pas vraiment faim. Je vais plutôt aller défaire mon sac. Je reviens.
Sac en main, je m'éclipse dans la chambre. À peine la porte entrebâillée, des murmures me parviennent du salon. Je me rapproche, puis tends l'oreille près de l'encadrement.
— Tu ne trouves pas qu'il est étrange ?, demande Phoebe.
— Hum, non, pourquoi ?
— Je ne sais pas, il a l'air... bizarre. Je suis sûre qu'il y a quelque chose d'autre, persiste-t-elle.
Merde. Si Phoebe l'a senti, c'est mauvais signe. Elle me connaît que trop bien.
Quand je reviens dans le salon, je m'étends de tout mon être sur le canapé. Phoebe passe la main sur le haut de mon crâne.
— T'es sûr que tout va bien ?, demande-t-elle une nouvelle fois, d'un ton affectueux.
Je lève les yeux vers elle, affichant un sourire rassurant.
— Oui.
— Comment va Iris ? Toujours avec son mec ?, interroge-t-elle.
— Apparemment oui. Mais je crois qu'ils ont eu une embrouille.
Phoebe donne un coup de coude à Giuseppe. Il la regarde avec interrogation. Je me lève, puis me dirige vers la cuisine. Giu me suit, traînant des pieds pour se servir un verre d'eau, tandis que j'attends mon assiette dans le micro-ondes.
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The Love We Stole
RomanceAlix, épuisée dans une routine sans saveur et frôlant le brown-out depuis un certain temps, obtient finalement quelques jours de répit auprès de son manager. Sur un coup de tête, elle choisit de s'éclipser quelques jours à Londres pour se ressourcer...