Garder le rythme

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《 Ma collocataire dit que je suis amoureuse, je ne sais pas quoi en penser...

Le boulot m'a tellement absorbé que je crois que je n'ai rien vu venir. 》Signée E.F.

Dimanche 4 octobre.

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— Tu es déjà levé ? demanda Julie.

    Celle-ci était surprise de voir son amie la tête dans son ordinateur à neuf heures du matin alors qu'elle avait fait une soirée la veille qui c'était fini assez tard.

— Oui.

— Tu fais quoi ?

— Je calcul les prix de nos récents achats.

— Viens courir avec moi au lieu de plonger dans ton travail.

— C'est important.

— Non, ce qui est important c'est de prendre soin de soi durant le week-end.

— D'accord. Après tout, courir ne me fera pas de mal.

— Non, c'est tout le contraire.

   Emmy ferma son portable et échangea ses chaussons pour des baskets de sport avant de sortir dehors avec sa collocataire qui elle, faisait des footings tous les week-ends. Mais Julie se calla sur le rythme sous entraîné de la jeune femme et toutes deux trotinèrent tranquillement en descendant le village.

    Puis, elles décidèrent de continuer vers les rues de New-York qui n'étaient pas si loin que ça d'où elles se trouvaient.

— Holala, comment j'avais oublié ce que c'était de courir !

— Et c'est comment ?

— Horrible.

— Toujours dans l'exagération.

— Je n'exagère pas, j'ai les poumons et les jambes en feu.

— Ce sont des choses qui se gère. Tout comme tu dois réussir à gérer ta vie professionnelle et ta vie personnelle.

— Comment ? Je suis productrice de mon propre film, il faut que j'encadre l'équipe lorsque je suis sur place et que je règle les problèmes lorsque je suis chez moi.

— En gérant ton temps et grâce à une bonne organisation, tu devrais pouvoir y arriver. Tu vas devenir folle sinon.

— Qui te dit que je ne le suis pas déjà ?

— Tu n'a jamais pétée les plombs au boulot, ni même à la maison.

— Jamais je ne ferais ça, c'est toute ma vie mon boulot.

— Ne jamais dire jamais.

— Ça va, je sais me contenir.

— Bien sûr. Je te donnerais quand même des conseils, j'ai du vécu en tant que chirurgienne.

— Si tu le souhaite.

    Emmy redécouvra les paysages de la ville de New-York. Elle avait certes du mal à respirer mais elle pouvait regarder ce qui se passait autour d'elle.

— Bon, maintenant que tu as compris ça, tu vas me parler de ce que tu souhaite me dire depuis quelques jours.

— Moi ? Je n'ai rien à te dire. Enfin, je ne crois pas.

— Tu es amoureuses de qui ? demanda cache Julie qui ne voulait pas tourner autour du pot.

— D'où tu sort ça ? Je ne suis pas amoureuse.

— Très bien alors parle moi de Scarlett.

— Scarlett... c'est quelqu'un de bien.

— Mais encore ?

— Pourquoi tu veux savoir ? Elle est bizarre ta question.

— Si tu la trouve bizarre c'est que tu es bizarre.

    Foster roula des yeux et continua de courir devant elle, en commençant à y réfléchir.

— Alors ?

— Scarlett... c'est Scarlett. Elle est gentille, attentionnée, drôle, intelligente, belle... Les mots ne suffiraient pas à la décrire.

    Emmy regarda les arbres et la vie qui s'écoulait devant elle, en guise de réponse ou de nostalgie. Alors Julie la laissa finir de répondre à sa question.

— Parfois je me perds dans ses yeux. Et en fait, ils ne sont pas bleus. Tout le monde dit qu'ils sont bleus. Mais en réalité ils sont presque gris, avec une touche verte et du marron près de la rétine. Quand elle pose ses yeux sur moi c'est comme si... comme si j'étais le diamant de sa vie. Je vois une lueur, une lueur qu'il n'y a pas chez les autres. C'est pour ça que j'aime tant la regarder, on croirait que je suis spécial pour elle. Et même si ce n'est peut-être pas le cas, j'ai envie de le croire. Mon cœur a envie d'y croire. Parce que... Scarlett c'est Scarlett.

— Tu devrais lui dire.

— Je lui dis souvent. Je veux dire, je la complimente quand je le peux.

— Je ne parlais pas de ça.

— De quoi parles-tu alors ? demanda Emmy en s'arrêtant pour reprendre son souffle.

— Tu devrais avouer à Scarlett les sentiments amoureux que tu lui porte.

    Pendant une durée indéterminée, Emmy laissa un vide planer autour d'elles. Son cerveau analysait tant bien que mal l'information que son amie venait de lui donner.

— Quoi ? Non, j'ai très bien compris. Je... Des sentiments amoureux, tu dis ?

— Oui.

— Mais... je ne suis pas amoureuse d'elle.

— Emmy, ce n'est pas de l'amitié ce que tu viens de me décrire. C'est beaucoup plus fort que ça. Et qu'est-ce qu'il y a après l'amitié ? L'am-

— L'amour, je sais. elle la coupa. Je ne suis pas une gamine de cinq ans alors ne vas pas m'apprendre ce que s'est.

— Excuse-moi d'en douter.

— On devrait faire demi-tour, je commence à fatiguer.

— Très bien.

    Une fois rentrées, la première chose que la jeune femme fait c'est de se déshabiller et d'aller sous la douche pour enlever toute la transpiration qu'elle avait accumulée en courant.

    L'eau était chaude, limite brûlante mais Emmy adorait ça. Elle coulait sur l'entièreté de sa peau et lui détendait les muscles, c'était agréable. Jusqu'au moment où ses pensées se dirigèrent vers la femme aux multiples awards. Julie n'avait pas souvent tort et en y réfléchissant un peu plus sérieusement, peut-être que Scarlett lui plaisait bien. "Est-ce bon ou mauvais ?" se demanda Emmy. L'amour est le meilleur sentiment qui puisse exister, il faut juste l'utiliser à bon essiant.

    Bien sûr, il peut être perturbant d'aimer une femme comme Scarlett. On peut se demander si nous avons réellement nos chances avec elle. Mais du moment où celle-ci nous regarde comme "le diamant de sa vie", c'est qu'il n'y a aucune crainte à se faire. Et puis, comme on le dit si bien : qui ne tente rien, n'a rien.

BREAKUP - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant