Affectionately Yours

17. Lundi 04 Décembre - Calypso

~ Suck My Kiss - Red Hot Chili Peppers ~

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J'arrive à la hâte ce lundi, toujours dans l'attente d'une nouvelle lettre.

Ou colis.

Ça fait une semaine que l'on n'est plus sur l'enquête avec Léo, et le pire c'est que l'on avance tellement pas, qu'il n'y a pas de grande différence.

-Calypso Ferra? demande une voix. Comment vivez-vous votre harcèlement, avez-vous reçu de nouvelles lettres?

Un jeune homme apparaît derrière une des voitures garées sur le parking que je traverse.

Son visage est dans tous les rassemblements de journalistes depuis une semaine, et c'est le seul qui n'a pas encore abandonné.

Je l'ai toujours ignoré jusqu'à présent, mais je ne suis pas sûr que ça lui fera lâcher l'affaire.

Mais il faut qu'il abandonne, ça m'enlèverait un poids énorme.

-Excuse-moi, dis-je en me retournant vers lui pour la première fois.

Il semble surpris, s'attendant sûrement à ce que je l'ignore encore une fois.

Je prends donc le temps de l'analyser un peu mieux, et tous ses signes corporelles semblent montrer qu'il est anxieux.

Son buste est droit, un peu tiré en arrière, il respire fortement, et ses yeux sont plus écarquillés que la normale.

Il est jeune, et il n'a pas envie d'être là, donc je décide de le soulager du mieux que je puisse.

-Je suis désolée, avançai-je, mais je ne peux absolument rien livrer. Vous comprenez que je suis dans une position délicate, et les informations n'auraient pas dû être délivrées initialement, c'était une erreur.

Je minimise énormément la fuite dont j'ai été victime.

Mais en voyant l'air attristé du jeune journaliste, je ne peux m'empêcher de vouloir me venger à mon échelle.

-De plus, je ne suis pas en mesure de dire quoi que ce soit parce que je ne suis plus au courant de rien, exagérerai-je légèrement. Mais je connais quelqu'un qui pourrait te répondre, c'est le lieutenant Blanchard.

Je sais que Asmodée ne dira plus rien sur l'affaire, au risque de se faire virer.

Mais le savoir suivi par un stagiaire collant me remplit de joie.

Le jeune homme face à moi note rapidement le nom dans son téléphone, avant de relever la tête avec un petit sourire.

-Merci beaucoup m'dame, répond le jeune homme, tout excité. Tenez ma carte, si un jour vous pouvez livrer quelque chose, appelez-moi.

Je réceptionne le bout de carton, avant qu'il ne parte rapidement, dans un coin du parking.

Je suis légèrement attendrie par son enthousiasme, alors qu'il fait sûrement les tâches ingrates.

Dans le journalisme, se frotter aux flics est une aventure, puisque personne ne peut rien dire.

Alors son bureau l'a sûrement envoyé dans cette affaire afin de s'en débarrasser, pour un bon moment.

Mais en passant la porte du hall, je me promet de conserver sa carte, pour la conférence de presse qui se tiendra quand on aura résolu l'affaire.

Comme tant d'autres.

Comme toujours, Jules me montre les colis employés.

Une lettre.

Soulagement.