51. Lundi 19 Février - Calypso

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~ you should see me in a crown - Billie Eilish ~

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Je passe les portiques de l'entrée, espérant de tout cœur ne rien recevoir, comme la semaine dernière.

Je préfère largement quand il n'a rien à me dire, bien que la situation dans l'ensemble reste stressante.

-Salut Calypso, m'interpelle Jules, chaleureusement. Tu as encore du courrier aujourd'hui.

Il me regarde, l'air taquin, pensant toujours que c'est un échange amoureux.

Si seulement.

Je le remercie, ne laissant rien voir, voulant paraître au monde parfaitement sereine.

C'est une simple lettre, donc je peux l'ouvrir ici.

Ça risque de commencer à être suspect de ne plus rien recevoir.

Mais Bertrand ne considère pas mon affaire comme quelque chose de grave, Asmodée ne pense pas que ce stalker existe réellement et Valéria...

Je ne sais pas comment faire avec elle, bien qu'en soit, lui révéler les lettres ne serait pas très grave...

J'y réfléchirais.

Je déchire l'enveloppe, craignant de nouvelles insultes.

Mon cœur s'accélère, près à me déchirer la poitrine à chaque instant.

Mi amor,

Je suis désolé de m'être emporté ainsi la dernière fois.

Tu n'as rien fait de mal, je suis persuadé qu'il t'a manipulé.

J'ai vu les efforts que tu as fournis pour me prouver que c'était moi, que tu aimes, et pas ce guignole au cutter.

Mais ne t'en fais pas, je te pardonne.

Je t'aime toujours et c'est ce qui compte. J'attends juste le bon moment pour te rejoindre à jamais, comme on l'a toujours voulu.

Je sais que sans moi, tu es facilement perdue, mais l'important est que tu m'écoutes quand je te remet sur la bonne voie.

Affectueusement tiens,

Tu amante.

Je mets la lettre dans mon sac, et sort un dernier sourire lasse à Jules, qui n'y voit que du feu.

J'emprunte les escaliers, ma respiration déjà saccadée par l'angoisse.

Je suis écœurée par ses sous-entendus.

Ma tête me fait mal, et je ne sais pas si je vais réussir à garder mon petit dej.

Lorsque je débarque dans l'open space, je tombe en premier sur Valéria, qui, à mon teint pâle, sent qu'il y a un problème.

Ça me fait tout de même plaisir de la voir, étant donné qu'on ne s'est pas beaucoup parlé pendant ses deux dernières semaines.

Elle était beaucoup prise, et la dernière fois que j'ai pu la voir en privée, c'était pour lui expliquer pour mon père.

-Tout va bien ma belle? me demande-t-elle, en plaçant deux doigts sous mon menton, pour m'inspecter.

Je résiste à l'envie de lui enlever ses doigts, puisque ce geste est juste une marque affective.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant