Affectionately Yours

38. Jeudi 04 Janvier - Calypso

~ BLA BLA BLA - Maneskin ~

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J'arrive au bureau ce matin, toujours au plus mal.

Depuis que le stalker est entré dans ma vie, tout est chamboulé, tout est compliqué, tout est triste.

Et je réalise également que je n'ai jamais vraiment vécu normalement.

Je me suis toujours mis une pression inutile, pour tout et tout le temps.

Donc maintenant que je dois réellement rester sur mes gardes, chaque chose est trop dure.

Ma vie d'avant ne me manque même pas, je veux juste réussir à trouver un équilibre, à l'abri de tout, pour pouvoir commencer à vivre.

Et ne plus juste survivre.

Il n'y a pas eu de lettre ce lundi, ce qui m'aurait apporté de la joie, si fuir Léandre n'était pas une des tâches les plus difficiles qu'il m'était donné.

Son odeur... son visage... sa voix...

Tout me colle à la peau au travail.

Si je m'étais laissée aller avant toute cette histoire, j'aurais eu des expériences, vécu des choses, et je ne serais pas là, à regretter mes trente ans passées sur cette terre.

Et même quand je suis chez moi, je ne peux pas me déplacer sans longer les murs, par peur d'être observée.

Ma vie est un véritable enfer, et je ne peux rien dire à personne.

Chaque seconde de ma vie est surveillée, calculée, millimétrée, dans l'espoir d'échapper au stalker.

A chaque pas que je fais vers la porte du commissariat, je vérifie les alentours, pour que personne ne puisse m'observer.

Mais s'il le veut, il le fera.

Quand j'approche du comptoir, d'où Isaac me sourit chaleureusement, je me décide à changer d'approche.

Je n'aurais jamais cru dire ça, mais les interactions sociales me manquent, depuis que je ne parle plus à Léandre.

Alors j'ai commencé à me rapprocher des gens, en écoutant quelques ragots et en m'arrêtant discuter à la machine à café.

Mais rien ne vaut une discussion avec Léandre.

-Bonjour, saluai-je, comment vas-tu?

Je profite que le blond à l'accueil ne soit pas occupé pour m'arrêter quelques secondes.

Ce n'est même pas quelque chose que je faisais avant, juste cette petite attention.

Qu'est-ce que je pouvais être détestable.

-Coucou, m'accueil Isaac, tout sourire. Un petit donuts pour démarrer ta journée.

Depuis que j'ai commencé à lui parler, j'ai appris que le jeune homme ramène régulièrement le petit déjeuner pour les collègues qu'il apprécie.

Et j'ai réussi à rejoindre son petit club privé il y a peu.

Parler aux gens a des avantages.

-Je veux bien, oui, acceptai-je, un tout petit sourire sur les lèvres.

Je fais aussi des efforts sur mes expressions faciales, bien que ce soit encore compliqué.

J'ai l'impression que c'est plus naturel de réprimer mes réactions, bien que ce soit normalement l'inverse.

Mais j'y travaille.