21. Mardi 12 Décembre - Calypso

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~ Right Here - Chase Atlantic ~

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Je me jette dans la bouche de métro en profitant d'une affluence.

On a décidé de se réunir avec Léo en début d'après-midi, puisque c'est lorsque le plus débutant des gardes prend son service.

Pour le légiste comme pour moi, ce sera plus facile de les semer.

Le pauvre, il va en voir de toutes les couleurs.

J'arrive à me glisser entre les portes juste à temps, et je regarde le pauvre policier, coincé derrière la vitre.

Il tape frénétiquement sur la paroi en verre en appuyant sur le bouton pour ouvrir les portes.

Mais c'est trop tard.

Je lui lance un regard désolé, avant de reculer à petit pas jusqu'à ce que mon dos rencontre un des poteaux qui sert à se retenir.

Lorsque le wagon démarre, il est déjà en appelle, sûrement avec Valéria.

J'espère qu'il n'aura pas trop d'ennuis à cause de moi.

Je tourne un peu la tête, pour scanner la rame presque vide qui m'entoure.

Je ne vois qu'une mère qui rigole avec son fils, trois amis d'à peu près mon âge qui discutent à l'autre bout, une femme âgée au téléphone et un homme quarantenaire.

Ce dernier me toise, l'œil désireux, et mes tripes se tordent instantanément d'angoisse.

Je ne le connais pas, donc ça ne peut pas être le stalker.

Mais malheureusement, il existe bon nombre d'autres dangers dans ce monde.

L'homme se rince l'œil, bien que je porte une robe épaisse sur des collants, recouverte par un lourd manteau.

Je me décide à rester debout près de la porte mais je le voie se lever, et il se rassoit dans un meilleur angle pour me mater.

Ne rien montrer.

Tout cacher.

Ma respiration se saccade, mes jambes s'engourdissent et un mal de tête m'étourdit.

Dans une tentative de garder de l'intimité, j'attrape les rebords de ma veste ouverte pour les tirer devant moi.

Je tente tant bien que mal de respirer correctement, serré dans mon manteau, quand il fait mine de refaire ses lacets, son téléphone à la main.

Le flash s'active.

En réprimandant une envie de vomir, je réfléchis à toute vitesse.

De l'autre côté, à seulement quelques sièges, je serais plus en sécurité.

Mon instinct crie à mes jambes de s'activer, sortant de leur engourdissement, alors je traverse le wagon pour rejoindre la femme et son fils.

Lorsque je passe devant lui, je retiens ma respiration, avant de sentir un frôlement sur mes fesses.

Le geste semble durer une éternité, s'intensifiant.

Dans ma vision périphérique, sa main retombe derrière moi, satisfaite.

Un frisson me parcourt, j'accélère le pas, et remarque les trois garçons se lever.

Ils se dirigent vers l'homme pendant que je m'assoit, prête à m'évanouir.

La mère de famille me demande si tout va bien, mais je suis incapable de la rassurer.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant