Affectionately Yours

40. Lundi 22 Janvier - Calypso

~ ...Ready For It? - Taylor Swift ~

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J'arrive un peu en retard ce matin, n'ayant pas réussi à sortir de mon lit.

Comme souvent en ce moment.

Je passe dans l'accueil rapidement, pour avoir le temps de préparer ma journée correctement avant l'arrivée de mon premier patient.

Lorsque je pose le pied sur la première marche d'escalier, je me fais interrompre.

-Docteur Ferra, excusez-moi? me demande Jules.

Je me retourne, me souvenant brusquement du jour que nous sommes.

Son interjection fonctionne comme un rappel à l'ordre, puisque j'avais presque oublié la situation dans laquelle j'étais.

Je ne m'attendais pas à recevoir de lettres, puisque ça fait deux semaines que c'est silence radio.

Je me rapproche du comptoir, sur mes gardes, alors qu'il me tend un rectangle de papier, sur lequel est inscrit mon nom.

J'accepte ce qu'il me tend, feignant toujours que c'est une bonne nouvelle.

J'opte pour la même tactique que la dernière fois, et l'ouvre ici.

Mi amor,

J'ai vu que tu avais suivi mon conseil, sage décision.

Cela dit, j'aimerais que tu reste sur cette belle lancée, et que tu ne te rapproches plus de lui à nouveau.

Ce que tu sembles faire depuis une semaine.

Je ne sais pas ce que tu veux, mais si tu essaies de m'atteindre, continue et tu seras servi.

Je te le ferais regretter

J'ai hâte que tu ne puisses plus jamais en voir d'autres.

Affectueusement tiens,

Tu amante.

Je range immédiatement la lettre, en déglutissant fortement pour reprendre contenance.

Je dois agir comme si c'était une simple missive... normale.

-Vous avez un amoureux secret, me demande Jules, avant que je ne puisse m'en aller.

Il pose ses coudes sur le bois, en soutenant son menton de ses mains.

Il imite une sorte de commère, les yeux battants pour m'amadouer.

Mais il ne croit pas si bien dire.

Sa question est légitime, il ne lit pas les journaux, donc ne sait pas l'affaire dans laquelle je suis.

Et les lettres que je reçois à répétition ressemble plus à une correspondance amoureuse qu'à ma déclaration d'impôts.

C'en est une... quelque part.

-Les échanges épistolaires c'est pas mon truc, dis-je pour me justifier. Je suis plus nouvelles technologies.

Je secoue mon téléphone dans ma main, en faisant quelques pas à reculons.

J'essaie de rendre la situation plus détendue, et ça marche pour lui, donc je m'en contente.

Je n'insiste pas trop et le salue avant de monter les marches quatre par quatre.