Affectionately Yours

32. Lundi 25 Décembre - Calypso

~ Reflections - The Neighbourhood ~

--

Une fois arrivée à ma porte d'entrée, je tourne les talons pour faire face à Léandre.

L'ambiance est à nouveau électrique, ce qui est sûrement engendré par l'obscurité du couloir.

Nos corps se rapprochent imperceptiblement, cachés par la nuit noir.

-Alors, murmure le légiste, merci de m'avoir accompagnée ce soir...

Son visage est proche du mien, sans que je ne puisse m'éloigner, collée contre la porte.

De plus en plus proche.

-Et... tu étais magnifique ce soir, continue-t-il.

Il ne veut pas que ce moment se termine...

...et je ne veux pas non plus.

Je sens sa respiration sur ma peau, ce qui me donne la chair de poule.

Tous mes sens sont en éveil, à la recherche d'un peu plus de lui.

-Et... Fais de beaux rêves, conclut Léandre.

Je veux tellement ressentir chaque recoin de son être, ce besoin est presque animal.

Le voire un peu plus...

Le sentir un peu plus...

L'entendre un peu plus...

Le toucher un peu plus...

Le goûter à nouveau.

Lorsqu'il s'éloigne de moi, avec sa chaleur, une pulsion de courage me fait lui attraper le bras, sans que je ne le contrôle réellement moi-même.

Il me regarde, interloqué et amusé.

Je ne sais réellement pas si c'est une bonne idée, et j'hésite très longuement.

Il y a environ une heure, sa tante elle-même m'a menacé... enfin... fortement déconseillé, de me rapprocher de Léandre.

Maïa ne souhaite pas que j'entre dans la vie de son neveu, me considérant comme une très mauvaise fréquentation.

Et puis...

C'est ton collègue.

Je fais taire cette petite voix qui me bride depuis toujours, tout en considérant que sa famille ne m'effraie absolument pas.

Je peux bien profiter un peu moi aussi.

Je vois dans son regard que Léandre sait.

Il sait parfaitement quelle guerre fait rage derrière mes yeux, rien qu'en me regardant.

Et ça ne m'effraie pas autant que ça le devrait.

Avec lui, montrer ou non mes émotions n'a jamais réellement compté, et je n'ai jamais su pourquoi.

Mais il faut que j'arrête de me voiler la face, puisqu'il est probablement ma seule chance de sortir de mon mutisme sentimental.

Je dois pouvoir m'exprimer avec lui, y-compris physiquement.

Léandre analyse toujours mon visage, désireux de me laisser prendre mon temps.

-Tu veux entrer? demandai-je timidement.

Un sourire comblé étire son visage alors que ma question a allumé une flamme qui danse derrière ses iris.

J'ouvre la porte, et le tire à l'intérieur en l'attrapant par la main.