8. Vendredi 17 Novembre - Calypso

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~ Afraid - The Neighbourhood ~

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Je ne sais pas quelle heure il est.

Sûrement tard.

Je n'ai pas beaucoup dormi depuis lundi, et je crois que ça se voit.

Mon cerveau est compressé entre deux plaques, qui ne font que se rapprocher.

Dès que mes yeux se ferment, des images affreuses me viennent en tête.

Je ne sais pas qui sait, ni ce qu'il veut, mais la perte de contrôle me ramène beaucoup trop près de mes démons.

Lorsque je regarde en arrière, j'ai du mal à me défaire de visions pendant un long moment.

Mais là, je ne me contente pas de regarder, je saute à pieds joints dans une tornade qui écorche et abîme ma chair déjà à vif.

Je suis prise dans un rouage infernal duquel je n'arrive pas à me défaire.

Le choc du colis m'a causé beaucoup d'inquiétudes, de questions et d'émotions difficiles à cacher.

Ne rien montrer.

Tout cacher.

La première nuit, je voulais tout faire pour trouver des indices.

Rester inactive me démangeait, comme si la paresse créait des fourmis qui du bout de mes membres me dévoraient de l'intérieur.

Mais les fourmis ne se sont pas arrêtées, et elles sont en train de se nourrir de mon cœur maintenant, douloureux dans ma poitrine.

Ma nuit blanche m'a amené au stade de la fatigue.

A cause d'elle, je me suis trop exposée, j'ai été trop vulnérable.

Tout le commissariat a eu vent de mon état.

Ne rien montrer.

Tout cacher.

Chacun de mes collègues m'offrent des sourires compatissant quand je passe cette porte.

Ils ont même fait une cagnotte, pour m'aider à...

...je ne sais trop quoi.

Je n'ai pas besoin d'argent, j'ai besoin de réponses, d'arrestations et de procès.

Ils m'apportent des cafés, me proposent de venir chez eux, comme si j'étais sans abris.

Qu'ils aillent le proposer à ceux qui en ont réellement besoin.

Leur charité est de bon cœur, mais je la reçois comme une balle en pleine poitrine.

Je déteste ça, parce qu'aucun d'eux ne sait ce que c'est, de recevoir une lettre d'un stalker, accompagné d'un doigt.

Et je crois que je les envie un peu, de ne pas connaître ça.

J'envie aussi la moi du passé, ignorante de la douleur et de l'impuissance, qui n'a pas assez profitée.

Perdre le contrôle, sur ce que les autres voient de moi, est mon pire cauchemar depuis mes 14 ans.

Toutes les situations que j'ai affrontées depuis, de mes plus grandes joies à mes plus grandes peines, je les ai affrontées dans la maîtrise.

Certains pourraient dire que je ne vis pas ma vie à fond.

Mais j'ai toujours survécu, depuis le début, je n'ai jamais vraiment profité.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant