24. Lundi 18 Décembre - Calypso

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~ Forever - Lewis Capaldi ~

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J'installe tous mes documents sur ma table basse.

Depuis mercredi, je continue de bosser sur l'affaire avec Léo, en appelle.

On ne prend plus le risque de se rencontrer, tout d'abord à cause de nos gardes.

Mais aussi parce que j'angoisse à l'idée de reprendre le métro seule.

Je n'en ai parlé à personne, pas même à Léo, qui ne me jugerais pas je le sais...

...mais les mots restent coincés dans ma gorge.

Je dois y travailler, parce que je ne vais pas réussir à me livrer si facilement, du jour au lendemain.

Mais je dois dire que c'est assez démoralisateur.

Sombra me regarde, de ses deux billes rouges à travers la vitre de son terrarium.

Je l'ouvre et prends le reptile dans ma main, pour la première fois depuis quelques jours.

Son espèce fait que je ne dois pas la nourrir souvent, environ toutes les deux semaines seulement, mais quand je le fais, il ne faut surtout pas la manipuler après, pour éviter une indigestion.

Sa petite présence autour de mon cou quand je suis chez moi me manque à chaque fois, et je crois bien que je lui manque aussi, vu la vitesse à laquelle elle prend place dans ma nuque.

Mon animal est très affectueux, pour un serpent, et j'en suis reconnaissante.

Parce qu'une présence vivante dans mon appartement est très importante pour mon équilibre.

Je retourne prendre place sur mon canapé, en caressant sa petite tête noire qui se dresse le long de mon visage.

Mon téléphone vibre sur la table, et je décroche rapidement.

-Salut jolie déesse, introduit Léo. Et son serpent démoniaque. Que fais-tu en ce beau lundi?

J'ai cru comprendre qu'il n'aimait pas beaucoup les serpents, mais il ne m'a jamais rien reproché.

Il a même accepté la présence de Sombra pendant notre collocation, alors qu'elle rampait parfois près de lui.

Sa réaction était d'ailleurs plutôt divertissante.

Léo me regarde à travers l'écran, assis dans une pièce que je crois connaître comme son salon.

Il a un sourire plaqué sur son visage, mais des yeux tristes et fatigués.

On avance pas aussi bien qu'on l'aurait espéré, et j'ai cru comprendre qu'il devait se taper en distanciel la paperasse de son incompétent de remplaçant.

-J'attends du courriel, répondis-je sans grande conviction.

On est lundi, et je crains de recevoir un nouveau pigeon voyageur.

Dans sa dernière lettre, mon stalker m'a dit qu'il essaierait de me voir, mais ma seule sortie a été à cette bibliothèque.

Et je n'ai pas vu grand monde.

A part le pervers.

Mon trait d'humour fait apparaître un léger sourire triste, qui flotte sur les lèvres du légiste.

Il aurait probablement ri aux éclats dans d'autres circonstances, mais lui aussi est tendu par la situation.

-Bon, on s'y met? me demande Léo, après un court silence. Quand on a raccroché hier, j'ai fini la liste de la brigade anti-drogue et j'ai recensé ceux qui traînent beaucoup dans l'open space. Aujourd'hui il faut se charger de la compta.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant