57. Calypso

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~ Empathy - Crystal Castles ~

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Mes yeux s'ouvrent doucement.

Un mal de tête broyant ma vision me rappelle les derniers événements.

Où suis-je?

Je me souviens du parking, de l'agression, de la voiture, des liens, du chloroforme.

Puis plus rien.

Je ne sais pas quand on est, mon kidnappeur aurait pu me garder des semaines endormie que je ne le saurais pas.

Mes pensées reprennent petit à petit place dans mon esprit, me permettant de voir un peu mieux dans la pièce sombre.

Lorsque j'essaie de bouger, mes poignets entravés me font terriblement mal.

Je regarde alors au-dessus de moi, et parviens à voir, dans l'obscurité, mes liens.

Je suis allongée sur un sol gelé et humide, mes bras attachés par des menottes à un anneau dans le mur, au-dessus de ma tête.

Je me redresse pour m'asseoir contre la paroi glaciale, les bras sur le côté, sans parvenir à décoller mes chevilles, entravées par une chaîne.

Ma tête commence à tourner et ma vision se floute par ce simple effort, donc je dois attendre un peu pour détailler ce qui m'entoure.

La pièce autour de moi est très sombre, seulement éclairée d'un petit raie de lumière qui s'infiltre par le haut.

Peut-être une fenêtre calfeutrée.

Non loin de moi, je vois seulement le sol sali par du crépis qui tombe des murs, quelques bouts de bois et de métal posés dans un coin, et une forme que je n'arrive pas à définir, dans un renfoncement obscurci.

On croirait que cette cave est abandonnée, tellement le tout est délabré et vieux.

J'avance un peu sur le sol froid, le plus que me permettent mes liens, afin d'essayer d'identifier la masse dans le coin.

Mes yeux n'arrivent pas à faire le point, peut-être une vieille armoire ou une porte cachée.

En me concentrant, j'ai l'impression d'entendre une sorte de respiration filante.

Je fixe, pour essayer de comprendre si ça peut être une ouverture qui laisse passer de l'air.

Mon sang se glace dans mes veines quand je crois apercevoir un mouvement.

L'ombre bouge.

Une tête apparaît, visible grâce à la faible luminosité du haut de la pièce.

Sur une chaise, mon père approche autant qu'il le peut son visage du mien.

Je recule en réprimant un sursaut de terreur.

Mon père n'est pas à moins d'un ou deux mètres, et ne peut pas approcher à cause des chaînes qui le retiennent sur la chaise.

Mais la vision qui m'est offerte est un véritable choc.

Tristan me regarde d'un œil hostile, tandis que de l'autre côté de son visage, je ne vois qu'un trou béant, recouvert de croûtes et de sang séché.

Je n'imaginais pas ça... comme ça.

Lorsqu'il remarque mon horreur, son visage se tord en un sourire douloureux et effrayant.

Je ne vois pas ses dents, tellement elles sont recouvertes de sang, et son rire se transforme en gloussement étranglée.

Il a ses poignets attachés solidement aux accoudoirs par des chaînes, ainsi que ses chevilles aux pieds de la chaise.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant