28. Vendredi 22 Décembre - Valéria

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~ I Wanna Be Yours - Arctic Monkeys ~

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J'ai reçu un appel catastrophe de Calypso quand j'étais encore au travail. Instantanément, j'ai su que quelque chose n'allait pas, je la connais bien et elle n'est pas dans son état normal.

Je ne sais pas exactement ce qui se passe, mais ça m'effraie puisque j'ai simplement eu le temps d'entendre des plaintes et des appels à l'aide, sans qu'elle ne puisse me dire où elle se situait.

J'ai déjà perdu beaucoup trop de temps en essayant de trouver un moyen de la rejoindre.

Faites qu'elle n'ai rien de grave.

Je me rend à l'endroit où est son téléphone grâce à la localisation que nous avions partagé à nos débuts. Lorsque je m'en suis souvenue, j'ai immédiatement sauté dans ma voiture, pour ne pas la laisser trop longtemps dans sa situation.

Notre fréquentation a durée près d'un an, un peu moins, mais c'est jusque là ma meilleure histoire. Ce qui est le plus beau, c'est que même si elle ne souhaitait pas être avec une personne du travail, notre relation n'a pas trop changé.

Un peu moins de contacts physiques peut-être?

On se connait par cœur, jusqu'à nos corps, on se taquine souvent sur notre passé, mais cette histoire renforce nos liens. C'est une personne qui compte toujours beaucoup pour moi, et pour qui je serais capable de beaucoup.

Traverser la ville, en heure de pointe, sous un orage, pour la secourir, inclus.

Alors moi qui suis du genre à m'inquiéter pour mes proches, je dois dire qu'un appel pareil est anxiogène.

Ma jambe bouge légèrement, alors que les bouchons bloquent mon passage, et que seulement une rue nous sépare encore. J'arrive enfin sur le point où se trouve son téléphone, mais je ne vois rien.

Son visage, n'apparaît nulle part sur le trottoir.

Je jette ma voiture, la garant devant une sortie de garage. Mais ce n'est pas le plus important, puisque je ne la vois pas, alors que je suis arrivée à destination.

Je me faufile hors de la voiture, en scannant chaque recoins sombres, chaque portes d'enseigne ou une quelconque sortie de rue plus ou moins éclairée.

L'odeur rance m'étouffe, et l'inquiétude empêche le peu d'oxygène de circuler correctement. Ma plus grande crainte se réalise, celle de retrouver son téléphone, sans elle au bout.

Je remarque seulement maintenant un attroupement, plus loin, sur un trottoir, autour d'une masse allongée. J'ai immédiatement le pressentiment que c'est elle, malgré la visibilité restreinte.

Je suis déjà un peu soulagée de la localiser.

Mes pas se font rapide et pressée alors que je la rejoins sur le trottoir d'en face. Je la trouve enfin, ses magnifiques boucles brunes encadrant son visage endormi.

Elle se tient le ventre, et son visage est déformée par la douleur, même dans son sommeil. Je vois bien qu'elle est inconsciente, et la pression de la foule ne dit pas arranger son confort.

Je fais vite le lien avec ce qu'il s'est passé il y a deux jours, et comprends quel jour on est.

Elle a mal.

Je parviens à me frayer un passage encore plus près et la prends dans mes bras.

-S'il vous plaît, criai-je presque, c'est mon amie, écartez-vous pour lui faire de l'air, elle est entre de bonnes mains.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant