~ Grenade - Bruno Mars ~
--
J'ai fini mon speech, et elle me regarde longtemps.
Ses deux billes vertes brûlent d'envie de me croire, analysant la sincérité qui émane de mon corps.
Je comprends qu'elle fait une bataille interne avec elle-même, donc je ne presse pas de réponse.
Mais se bat-elle pour me croire, ou pour ne pas me croire?
Dans ce couloir sombre, je n'aperçois que la lueur de son regard et ses traits tirés.
Nos poitrines se frôlent au rythme de nos respirations, et je crains m'évanouir de désir pour cette déesse de marbre.
-Je comprends, Léandre, annonce-t-elle finalement.
Mon prénom complet claque sur sa langue, et je crois que j'aime beaucoup ça.
Un rictus fier apparaît au coin de sa bouche.
Elle se moque de moi, mais ce n'est pas grave, ça vient d'elle.
-Tu ne vas plus jamais m'appeler autrement? je demande, en connaissant déjà la réponse.
Elle désire visiblement que l'on parle de ce prénom, alors je vais en parler.
Il est vrai que seule ma famille ne m'appelle pas Léo, mais je ne fais pas de mon identité un secret d'état non plus.
Et elle peut m'appeler comme elle le souhaite, pourvu qu'elle me pardonne.
-Jamais, souffle-t-elle.
Du fait de ses talons, notre proximité est encore plus grande, et ma retenue s'évade un peu plus de mon corps chaque secondes.
Je me revois dans ma salle d'autopsie, quasiment plaqué à elle pendant qu'on se soignait, et je rêve de retrouver cette proximité.
Nos visages sont si proches dans ce couloir, que je suis à un centimètre de l'em...
-Petit frère, je te cherchais de partout.
Victor nous fait sursauter tous deux, comme des enfants pris en train de faire une bêtise.
On s'écarte, bien qu'il soit difficile de prendre beaucoup de distance dans ces conditions.
Calypso se décale de plus en plus derrière moi, se cachant avec le désir de se faire oublier.
Mais la tension entre nous ne redescend pas pour autant.
-Je me demandais si vous resterez jusqu'au feu d'artifice, ajoute-t-il, comme si de rien n'était. J'ai une annonce à faire, et je veux que mon petit frère soit présent.
Son appellation sonnait comme une tentative de domination, mais ça ne m'étonne pas.
Il a toujours détesté ma présence, il aurait préféré rester fils unique.
Toute sa vie, il l'a passé à mettre la barre volontairement haut, pour que ma famille me considère comme un bon à rien.
Et ça a marché, parce que je n'ai jamais rien eu pour moi.
Le travail, la stabilité, l'éducation, l'implication dans la vie de famille, je ne gagne sur aucun tableau.
Mais je suis en train de le battre dans UN domaine.
Je tente de mettre Calypso à l'aise en me déployant un peu plus devant elle, agissant comme un brise vu.
Mais je ne sais pas si c'est suspect ou non.
VOUS LISEZ
Affectionately Yours
RomancePsychiatre criminologue, Calypso ne quitte jamais son masque en société, puisqu'il lui permet de garder la tête hors de l'eau. Cependant lorsqu'elle se retrouve victime au cœur d'une affaire glaçante, son assurance menace de se fissurer, pour laisse...
