26. Mercredi 20 décembre - Calypso

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~ no tears left to cry - Ariana Grande ~

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Je suis enfermée depuis une dizaine de minutes dans une cabine, refusant que quelqu'un ne me voit dans cet état.

Mes mains arrêtent à peine de trembler, alors que mon cœur ne retrouve pas un rythme cardiaque stable.

J'ai l'habitude que les gens ne m'aiment pas, qu'ils se moquent de moi et qu'ils me critiquent dans mon dos.

Mais cette trahison là est plus dure que les autres.

J'imagine que c'est parce que d'habitude, je le vois venir de très loin, mais que là, je n'ai pas compris à temps.

Maintenant tout est clair.

J'ai passé des années à le détester, sans grande raison, excepté qu'il faisait de mauvaises blagues.

Et c'est lorsque je m'ouvre un peu à lui que j'apprends que depuis le début, c'était mon instinct qui parlait.

Il a la même opinion que les autres sur moi.

Je suis trop chiante, trop fermée, trop bizarre.

De la misogynie et de la prétention.

Je pensais que tu valais mieux Léo.

J'oblige mes pensées à dériver, pour me concentrer à reprendre contenance.

Je sors à peine d'une crise d'angoisse, qui a duré plusieurs minutes dans une cabine de toilettes.

Alors paraître fraîche et pimpante après ça, c'est du travail.

Je remet mes idées en place avant de me décider à sortir lorsque je remarque un détail.

Fait chier.

Mon premier jour de règle, en avance d'une semaine.

C'est génial, quand tout mon ensemble de travail est blanc.

Vraiment génial.

Je fouille dans mon sac à la recherche de ma cup, que je trouve rapidement.

Ça sert toujours.

Lorsque je sors des toilettes, je fais un dernier check de mon apparence, me rinçant le visage, me recoiffant, et remettant ma tenue en place.

La première personne que je croise en ouvrant la porte est Valéria, qui apparaît dans l'open space.

-Salut ma belle, dit-elle en me collant contre elle.

Dis-donc, ça leur prend tous aujourd'hui.

Je la laisse quelques secondes avant de détacher ses bras d'autour de moi.

Elle me regarde, caressant d'une main mes cheveux, ce qui me fait frissonner.

-Je te cherchais, on vient de remonter, ils sont tous dans le bureau de Bertrand et nous attendent pour faire leur annonce.

Mais non? Des informations que je ne connaissais pas en plus, trop bien.

Là, tout de suite, je souhaite juste être en pyjama, en boule dans mon lit, avec une bouillotte, dans l'attente de mes premières crampes.

A la place, je dois être dans un environnement hostile, entourée d'hypocrites parmi lesquels se cache un érotomane qui veut que je lui appartienne.

Mais quelle journée de rêve!

-Ah d'accord, répondis-je avec tout l'enthousiasme que j'arrive à rassembler. Juste avant, est-ce que tu peux regarder si j'ai une tâche?

Valéria comprend et acquiesce, me laissant partir devant pour check.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant