42. Lundi 29 Janvier - Léandre

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~ Alibi - Yseult, Pabllo Vittar, Sevdaliza ~

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Je pose mon café sur la table.

J'observe ma salle d'autopsie depuis mon bureau, cloisonnés par une grande baie vitrée.

Je suis venu plus tôt ce matin puisque des pompes funèbres venaient chercher la victime de notre dernière affaire.

La famille était présente, et ça a le don de me déchirer le cœur.

Les voir pleurer sur ce qui était, mais qui n'est plus, gardant éternellement pour dernière image un corps en décomposition.

Je déteste la sacralisation des cadavres, alors que l'âme a quitté l'amas de chair.

Je considère qu'il vaut mieux préserver l'image de l'être aimé.

C'est pourquoi j'aimerais qu'à ma mort, on me réduise en poussière.

Comme cela, la seule chose dont mes proches pourront être sûrs, c'est que mon esprit est libéré de mon corps.

Toujours perdu dans mes pensées, j'entends du bruit dans le couloir, alors je décide de passer une tête.

Chloë embrasse Dahlia pour la distraire, et lui dérober des clefs.

L'opération échoue puisque la jeune fille les éloigne d'elle, désormais hors de portée.

Je souris à la scène que m'offrent mes meilleures amies, toujours aussi divertissantes.

Soudain, Calypso dévale les marches, un grand sac à la main.

Elle salue les deux scientifiques en les bousculant presque, avec de me prendre par la main et de me tirer pour me ramener dans la salle d'autopsie.

La psy affiche un air absolument paniqué, peinant à respirer convenablement, tout en courant partout pour recouvrir les caméras.

Quand elle finit, je lui prends les deux mains, pour qu'elle me fasse face, et l'aide à respirer.

Lorsqu'elle est assez calme, elle ouvre le sac qu'elle avait posé dans un coin, pour en sortir un colis.

Je sais dors et déjà ce qu'il contient, et je crains réellement un organe vital cette fois-ci.

Pourquoi maintenir un même homme en vie, pour lui enlever petits bouts par petits bouts?

Mais je sais que par sadisme, ce colis contiendra une oreille, découpée proprement ou un œil arrachée de sa cavité.

Peut-être même avec le nerf.

-Je ne sais pas quoi faire, avec les autres je veux dire, m'explique Calypso. Je ne les ai pas croisées, mais ça paraîtrait suspect que je ne les appel pas pour un nouveau colis. Et en même temps, s'il y a une lettre, ils ne peuvent pas en avoir connaissance. Mais si le stalker apprend que je l'ai ouverte en tête à tête avec toi, il va devenir fou.

Il est déjà fou.

Je comprends que Calypso est en réelle panique en raison de ce bout de cadavre et surtout que cela est amplifié par son dilemme.

Un dilemme dont je suis au centre.

C'est presque autant important pour elle de garder notre relation secrète pour nos collègues que de ne pas énerver le stalker.

Je l'ai compris, et je le respecte.

Mais on semble bien être dans un cul de sac.

Alors qu'on cherche une solution, elle se fige soudain devant moi.

Affectionately YoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant