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pdv max

je sais que c'était dangereux, que dormir ensemble n'était pas ce qu'on était censé faire avant une course. Mais, ce soir-là, quand Charles m'a laissé dormir contre lui, j'ai senti que tout allait bien, que je n'étais plus seul. Il n'a pas posé de questions, il n'a pas insisté. Il a juste été là, et c'était tout ce dont j'avais besoin.

Ce matin, quand on s'est réveillés, l'atmosphère était différente. Une sorte de complicité s'était installée entre nous, un peu comme si tout était enfin à sa place. On n'a pas parlé de ce qui s'était passé hier soir, on a juste fait ce qu'on avait à faire : se préparer pour la course. Charles a bien compris que je ne voulais pas aborder ça maintenant, qu'on devait se concentrer sur l'essentiel. Alors on a enfilé nos combinaisons, nos casques, et on est allés sur la grille.

Quand les feux se sont éteints, tout a défilé. Charles a pris un départ impeccable et a vite pris la tête. Moi, j'ai dû me battre pour remonter, mon dos me faisant toujours souffrir, mais je me suis concentré. Peu importe la douleur, il fallait que je sois là, prêt à tout. Charles a gardé la pole et l'a transformée en victoire, ce qui m'a rendu heureux, même si j'avais mon propre combat à mener.

J'ai fini deuxième, ce qui n'était pas mal vu l'état de mes muscles, mais je savais que le jour où je serai vraiment prêt, rien ni personne ne me stopperait.

À la fin de la course,il s'est dirigé toilettes pour se nettoyer. Je savais que Charles devait être tout aussi fatigué, mais il avait ce regard qui disait qu'il voulait que tout soit parfait, que tout soit sous contrôle. Je n'étais pas prêt à le laisser seul dans ce moment. Je l'ai suivi.

Il se tenait devant le miroir, essuyant son visage, ses traits fatigués mais satisfaits. Il était beau, malgré tout. Je le regardais dans le reflet, son regard s'étant perdu dans le miroir, comme si lui-même n'arrivait pas à croire qu'il venait de remporter cette victoire.

Je ne pouvais pas m'en empêcher. Je me suis approché lentement de lui, et notre regard s'est croisé. J'ai senti ce frisson parcourir mon corps, une envie irrépressible de briser l'espace entre nous. Il m'a regardé, et un silence lourd s'est installé. Puis, sans plus de raison, sans plus d'hésitation, j'ai posé mes lèvres sur les siennes.

C'était fou. C'était tout ce que je n'avais pas pu admettre jusqu'à ce moment. Et il ne m'a pas repoussé. Il n'a pas reculé. C'était la première fois, et je savais que tout allait changer, que rien ne serait jamais plus comme avant.

Quand je me suis écarté, il a regardé autour de nous, comme s'il s'attendait à ce qu'on soit interrompus. Mais il ne s'est pas précipité pour fuir. "Tu veux venir avec moi à l'hôtel ?"

Ce n'était pas une question. C'était plus une invitation, une offre de continuer ce qu'on avait commencé, sans regarder en arrière. Je savais que la situation était risquée, mais je m'en fichais. Pour une fois, je voulais juste être avec lui.

Je l'ai vu hésiter une seconde, son regard plongé dans le mien, avant qu'il ne hoche la tête. Aucun mot n'a été échangé, mais je savais que, pour lui aussi, quelque chose venait de changer. Et cette fois, on ne s'enfuirait plus. On n'avait plus peur, ni l'un ni l'autre.

On a quitté les toilettes, et Charles a pris ma main pour me guider, comme s'il n'y avait rien de plus naturel. À cet instant, tout semblait possible.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant