Romeo save me ~ Lestappen

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pdv max

Le bruit des vagues contre la baie de Monaco était toujours apaisant, mais aujourd'hui, il semblait sourd, lointain. Je n'avais pas réussi à me sortir de la tête l'expression sur le visage de Charles lorsque j'étais parti. Cette peur, cette culpabilité écrasante, mais surtout, ce refus obstiné. Je savais que j'avais poussé trop loin, mais c'était nécessaire. Il fallait qu'il comprenne, qu'il se confronte à cette partie de lui qu'il refusait de voir.

Je me laissai tomber sur le canapé de mon appartement, le regard perdu dans l'horizon. Mon père m'avait appris à ne jamais douter, à ne jamais reculer, mais cette situation... c'était différent. Charles n'était pas un adversaire sur la piste ; il était bien plus que ça. Quelque chose que je ne pouvais pas réduire à une simple victoire ou défaite.

Mon téléphone vibra sur la table basse, me tirant de mes pensées. Je l'attrapai d'un geste rapide, le cœur battant en espérant voir son nom s'afficher. Mais ce n'était qu'un message de Kelly, demandant comment j'allais. Je soupirai, me sentant idiot d'avoir espéré.

Je ne savais même pas pourquoi je restais ici à attendre quelque chose qui ne viendrait peut-être jamais. Je devais me concentrer, me recentrer sur la course, sur ce que je savais faire de mieux. Mais à chaque fois que je fermais les yeux, je revoyais ce moment, ces secondes où Charles avait répondu à mes provocations, où il avait failli tout laisser tomber pour un instant de vérité.

Le souvenir de ses yeux, pleins de confusion et de désir, me hantait. Et même si, sur le moment, ses paroles avaient été comme un coup de poing, je comprenais la peur derrière elles. Cette peur de ne pas être celui qu'il pensait être, de devoir remettre en question tout ce qu'il avait toujours cru. Moi aussi, j'avais eu ce genre de peur, à ma manière. Mais là où moi, je l'avais confrontée, Charles la fuyait encore.

Je pris une grande inspiration, me levant brusquement. Si je restais là, enfermé dans mes pensées, je n'allais rien résoudre. Il fallait que je bouge, que je sorte, que je trouve un moyen d'apaiser ce tourbillon. Je saisis mes clés et sortis, laissant la fraîcheur de la nuit monégasque envelopper ma peau.

Les rues étaient calmes, presque endormies, et je marchais sans but, mes pas m'entraînant instinctivement vers l'appartement de Charles. Je m'arrêtai devant son immeuble, levant les yeux vers les fenêtres. Une lumière était allumée, probablement dans le salon. Je me demandai ce qu'il faisait à cet instant. S'il pensait à moi, s'il regrettait ce qui s'était passé.

Je restai là, immobile, observant l'immeuble, luttant contre l'envie irrationnelle de monter, de frapper à sa porte et de le forcer à me parler, à affronter ce qu'il ressentait vraiment. Mais je savais que ce serait une erreur. Pousser plus loin maintenant, ce serait risquer de le perdre pour de bon.

Je laissai échapper un juron étouffé et me détournai. Laisser du temps à Charles était la seule option raisonnable, même si cela allait à l'encontre de tout ce que je voulais.