18.

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PDV Max

La soirée avançait tranquillement, imprégnée de cette atmosphère presque intime qui semblait toujours flotter quand nous étions seuls, loin des regards. Charles et moi avions décidé de fêter sa course dans sa chambre d'hôtel, une bouteille de champagne posée sur la table basse entre nous. Ce n'était pas la première fois qu'on célébrait ensemble, mais ce soir-là, il y avait une proximité nouvelle, presque palpable.Je lui servis un verre, puis un autre pour moi, et on trinqua en silence. Il souriait, ses yeux pétillants de cette lueur de satisfaction que j'avais rarement vue ces derniers temps. Son bonheur était contagieux, et je sentais moi aussi un sourire naître malgré moi."
À nous," murmura-t-il, levant son verre dans un geste presque timide.
"À toi surtout," répondis-je, les yeux rivés aux siens.

On resta assis côte à côte, le champagne aidant à relâcher la tension de la journée. Charles s'était rapproché peu à peu, sa tête reposant contre mon épaule, comme un poids doux et rassurant. Je glissai un bras autour de lui, par réflexe presque, et je sentis son souffle ralentir, se calmer. Son visage était tourné vers moi, si près que je pouvais presque sentir la chaleur de sa peau.À un moment, il se redressa, son regard accrochant le mien. Je vis une hésitation dans ses yeux, comme s'il cherchait à dire quelque chose, à formuler une pensée qu'il gardait pour lui. Peut-être était-ce le champagne, mais je me sentais plus courageux, et dans un élan, j'effleurai doucement son cou du bout des lèvres. Un geste simple, mais qui sembla le surprendre, et je le vis frissonner malgré lui, les yeux légèrement fermés.La proximité entre nous s'intensifia. Charles ne s'éloigna pas ; au contraire, il resta là, son visage si près du mien que je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres. Ses joues prirent une légère teinte rosée, et je vis ses mains trembler un peu lorsqu'il les posa sur ses genoux, comme s'il cherchait à se contenir.Les minutes s'égrenaient dans le silence, mais ce silence ne me dérangeait pas. Je sentais que tout était en équilibre, suspendu. Charles baissa les yeux un instant, un sourire hésitant sur les lèvres, et je sus qu'il ressentait la même chose. Pourtant, au fond de moi, quelque chose m'arrêtait. Alexandra, sa copine, m'apparut en pensée, et je ne pus m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité. C'était subtil, presque imperceptible, mais cette soirée entre nous ne ressemblait plus vraiment à une célébration entre amis.Charles finit par fermer les yeux, épuisé par sa journée. Je le regardai s'endormir lentement, son souffle devenant de plus en plus régulier. Il était là, détendu et paisible, et l'image d'Alexandra revint encore dans mon esprit. Une pointe de réalisme me rappela que Charles et moi étions peut-être en train de franchir une limite floue, sans réellement s'en rendre compte.Je vérifiai l'heure sur mon téléphone, et alors que je faisais un mouvement pour me lever, son bras retomba contre moi, sa main frôlant la mienne. Ce contact me fit hésiter un instant de plus. Mais en voyant son fond d'écran – une photo de lui et Alexandra, riant lors d'une soirée –, je savais qu'il valait mieux lui laisser son espace.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant