pdv de Charles
Je pouvais encore sentir ses lèvres sur les miennes, brûlantes et réelles. Alors que je courais à travers le paddock, le cœur battant comme un tambour de guerre, la panique m'envahissait. Comment avais-je pu laisser cela arriver ? Moi, Charles Leclerc, toujours certain de mes choix, de mes sentiments, de mes désirs... Je me retrouvais soudain ébranlé, incapable de comprendre ce que cela signifiait.
Mon souffle était saccadé quand je me laissai tomber contre un mur, les mains tremblantes. Le goût de Max était encore présent, et chaque souvenir de cette proximité déchaînait un flot de questions et de peurs. Pendant des années, j'avais été persuadé de qui j'étais, de ce que je ressentais. Mon cœur avait battu et battait pour Alexandra, j'avais eu des relations avec des femmes, et cela n'avait jamais laissé de place au doute.
Pourtant, cet instant avec Max avait tout bouleversé. C'était un mélange de confusion et de désir que je n'avais jamais ressenti auparavant. Mes pensées tourbillonnaient, et la panique commença à s'emparer de moi, remontant comme une vague. Mon estomac se serra brusquement, et avant que je puisse réagir, je me penchai en avant et vomis.
Je restai là, vidé et secoué, les larmes brûlantes sur mes joues, incapable de rassembler mes pensées. Tout semblait vide, silencieux à l'exception de mon propre souffle erratique. J'essuyai ma bouche d'une main tremblante et fermai les yeux, espérant chasser la douleur qui enserrait ma poitrine.
Des pas précipités brisèrent le silence, et je relevai la tête, juste à temps pour voir Max apparaître au bout du couloir. Ses yeux se posèrent sur moi, inquiets et perçants. Il s'avança sans hésiter, sa présence imposante occupant tout l'espace.
"Charles, qu'est-ce qui se passe ?" demanda-t-il, la voix tendue d'inquiétude.
Je voulus détourner le regard, fuir cette confrontation, mais c'était impossible. Il se pencha vers moi, ses yeux parcourant mon visage, cherchant des réponses. Il s'agenouilla à côté de moi, et sans un mot, posa sa main sur mon visage, une chaleur réconfortante qui me fit frissonner. Il enleva les dernières traces de vomi qui restait au tour de mes lèvres avec son doigt avec un douceur qui me fit un bien fou.
"Je... Je ne sais pas," réussis-je à murmurer, le regard fuyant. Les mots semblaient se coincer dans ma gorge. C'était comme si tout en moi voulait crier que ce baiser n'aurait pas dû avoir lieu, mais la sensation qu'il avait laissée rendait le mensonge impossible.
Max me fixa un instant, le silence entre nous lourd de tout ce que nous ne disions pas. Puis, doucement, sans me brusquer, il m'aida à me relever. Sa main glissa jusqu'à ma hanche, me soutenant, et je sentis un mélange de honte et de gratitude m'envahir. Il aurait pu m'en vouloir, me questionner ou même me rejeter. Mais il resta simplement là, à mes côtés, sans poser la moindre question.
"Viens," dit-il d'une voix douce. "Laisse moi te ramener."
Je me laissai guider jusqu'à sa voiture, l'esprit vide et saturé à la fois. L'habitacle était silencieux, et chaque bruit de la route semblait amplifié. Max, sa main posé plus par reflexe qu'autre chose sur ma cuisse, jetait de temps en temps des coups d'œil dans ma direction, ses lèvres pincées comme s'il retenait des paroles. Mais il respecta mon silence.
Arrivés à l'hôtel, il me conduisit jusqu'à ma chambre, m'ouvrant la porte et me laissant entrer avant de s'arrêter sur le seuil. Le regard qu'il posa sur moi était plein de douceur, sans le moindre reproche, et cela fit monter un nœud dans ma gorge.
"Tu veux que je reste un moment ?" demanda-t-il, hésitant.
Je le regardai, pris au piège entre la peur et le soulagement. Sa présence était apaisante, et pourtant, c'était cette même présence qui avait tout chamboulé. Je secouai la tête, les yeux baissés.
"Non... J'ai besoin d'espace, Max. Je dois réfléchir."
Il resta immobile, comme s'il pesait mes mots, puis hocha doucement la tête. "D'accord. Prends le temps qu'il te faut."
Je levai les yeux et croisai son regard une dernière fois. Ses iris clairs, pleins de compréhension, étaient une promesse muette qu'il ne me laisserait pas affronter cela seul. Puis il tourna les talons et partit, refermant la porte doucement derrière lui.
Le silence retomba, mais il n'était plus aussi oppressant. Je m'effondrai sur le lit, le visage tourné vers le plafond. La confusion et la peur m'assaillaient encore, mais au fond de moi, une certitude commençait à se former : cette bataille ne se limiterait pas à un simple baiser. C'était une lutte contre tout ce que je croyais savoir de moi-même.

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Romeo save me ~ Lestappen
RomanceCharles, le prestigieux pilote de la scuderia Ferrari cache en réalité homme au cœur brisé malgré les apparences depuis la mort de son père et son parrain. Mais que va-t-il se passé quand Max, son plus grand rival, va commencer a s'inquiéter pour...