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pdv max

La semaine de course venait de débuter, et l'ambiance dans les paddocks était électrique. J'étais concentré sur ma préparation, mais une certaine tension flottait dans l'air, et elle n'avait rien à voir avec la compétition. Depuis notre dernière rencontre avec Alexandra et Charles, quelque chose me disait que tout n'allait pas.

Je sentais souvent le regard de Charles sur moi, lourd et insistant. À chaque occasion, il semblait vouloir me parler, mais il reculait toujours, comme s'il se retenait. Pourtant, ce matin-là, il ne se contenta pas de rester en retrait.

Je le vis s'approcher, le regard sombre, l'expression tendue. Il ne prit même pas la peine de saluer, me fixant d'un air accusateur.

"Tu passes de plus en plus de temps avec Kelly, non ?" lâcha-t-il d'une voix étrangement froide.

Je fronçai les sourcils, surpris par son ton. "Quoi ?" dis-je, cherchant à comprendre où il voulait en venir.

"Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, Max," continua-t-il en croisant les bras, visiblement sur la défensive. "C'est bien Kelly que tu veux, n'est-ce pas ? Après tout, elle a l'air prête à tout pour toi."

Son accusation me laissa bouche bée. D'un ton sec, je répondis : "Et alors ? Kelly est ma copine, Charles. J'ai le droit de passer du temps avec elle. Qu'est-ce que ça peut te faire, au juste ?"

Il hésita, détournant les yeux une fraction de seconde avant de me fixer à nouveau. "Je sais pas... c'est juste que... tu n'as jamais eu besoin d'autant de temps avec elle avant. J'ai l'impression que tu m'évites."

Je ne pouvais pas croire ce que j'entendais. Charles était-il vraiment... jaloux ? Je me retins de sourire, mais au fond de moi, ses paroles éveillèrent une frustration que je n'avais pas envie de contenir plus longtemps.

"Écoute, Charles," rétorquai-je d'un ton cassant, "tu as Alexandra. Je pensais que c'était tout ce dont tu avais besoin. Pourquoi tu te préoccupes autant de ce que je fais avec Kelly ?"

Il se crispa, ses yeux se remplissant de colère et de douleur. "Parce que je tiens à toi, Max ! Parce que je croyais que je comptais pour toi !"

Ces mots frappèrent fort, comme un coup de poing. Un silence intense s'installa entre nous, aussi lourd que le poids de tout ce que nous n'avions jamais dit. Puis, sans vraiment réfléchir, je réduis la distance qui nous séparait et me penchai vers lui, le regard planté dans le sien.

"Peut-être que tu comptes trop, Charles," murmurai-je d'une voix rauque, avant de poser mes lèvres sur les siennes.

Le contact de nos bouches fut à la fois doux et électrisant, un mélange de sensations qui envahit tout mon être. Au début, il se raidit, surprise, mais je sentis bientôt ses lèvres répondre timidement à mon élan. L'odeur de son parfum, le goût de ses lèvres, tout en lui me fascinait. Je l'attirai plus près, ma main glissant doucement jusqu'à sa nuque, où mes doigts s'enfouirent dans ses cheveux. Un frisson me parcourut quand il s'agrippa à ma chemise, comme s'il avait besoin de ce contact pour ne pas vaciller.

La chaleur entre nous s'intensifia, nos corps se pressant l'un contre l'autre. Chaque mouvement, chaque souffle, amplifiait la passion qui s'était éveillée. Mon cœur battait la chamade, la proximité de Charles faisant naître en moi un désir ardent et inextinguible. Je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi puissant. C'était comme si tout ce que nous avions vécu, chaque regard échangé et chaque moment partagé, convergait vers cet instant.

Cependant, alors que je m'enfonçais plus dans cet échange, je perçus une ombre passer sur son visage. Charles se figea, et la surprise se transforma rapidement en panique. Il rompit brutalement le baiser, se retirant d'un bond, le regard affolé, comme si la réalité venait de le frapper de plein fouet.

"Max... je... je ne peux pas..." balbutia-t-il, secoué.

Avant que je puisse réagir, il fit demi-tour et partit en courant, me laissant seul dans le couloir. Je sentais encore la chaleur de son corps, le goût de ses lèvres sur les miennes, et la réalité de ce qui venait de se passer s'imposa à moi avec une intensité presque douloureuse.

Je n'avais aucune idée de ce que tout cela signifiait pour nous deux, mais une chose était sûre : rien ne serait plus jamais pareil.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant