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pdv max

Je m'étais répété ce moment des dizaines de fois dans ma tête, imaginant chaque détail de notre confrontation, les mots que je dirais, et la manière dont Charles réagirait. Pourtant, debout devant sa porte, une boule d'appréhension logée dans ma poitrine, je réalisai à quel point la réalité risquait de s'éloigner de ce que j'avais imaginé. L'air de Monaco était lourd, chargé d'une tension presque palpable, comme si la ville entière retenait son souffle.

Je frappai à la porte, hésitant une fraction de seconde avant de me raviser. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit, révélant Charles, les traits tirés et l'air épuisé. Son regard croisa le mien, et pendant un instant, nous restâmes figés, le silence s'étirant entre nous.

"Max... qu'est-ce que tu fais ici ?" demanda-t-il, la voix basse et éteinte.

"On doit parler," répondis-je, ma voix plus ferme que je ne l'avais anticipé. Sans attendre son accord, je passai la porte, sentant son regard peser sur moi alors que je pénétrais dans son appartement.

L'intérieur était en désordre, bien loin de l'ordre impeccable auquel je l'avais habitué. Des vêtements traînaient sur le canapé, des papiers éparpillés sur la table. Charles referma la porte derrière moi et croisa les bras, adoptant une posture défensive.

"Max, je ne sais pas ce que tu veux, mais il n'y a rien à dire," dit-il, sa mâchoire se contractant.

Je m'approchai de lui, déterminé. "Arrête, Charles. Ne fais pas comme si de rien n'était. On ne peut pas juste ignorer ce qui s'est passé entre nous."

Ses yeux brillèrent de colère, et il serra les poings. "Il ne s'est rien passé, Max. Rien qui vaille la peine d'être mentionné. Je ne suis pas attiré par les hommes, tu entends ? Et si je l'étais, ça me... ça me dégoûterait."

Le coup fut dur, comme une lame qui me transperçait. Mais au lieu de me laisser abattre, la douleur m'alimenta. Je refusais de le laisser se cacher derrière ce masque de déni. Je m'approchai encore, réduisant la distance entre nous jusqu'à ce que je puisse sentir la chaleur de son corps.

"Tu mens, Charles," dis-je doucement, mais fermement. "Et je vais te le prouver."

Avant qu'il ne puisse réagir, je levai une main et la posai sur sa joue, le forçant à me regarder droit dans les yeux. Je vis la panique danser dans ses prunelles, le doute et la confusion qu'il essayait de camoufler sous un masque d'indifférence. Lentement, je me penchai vers lui, mes lèvres frôlant la ligne de sa mâchoire.

"Et ça, ça ne te fait rien ?" murmurai-je, laissant mes lèvres effleurer sa peau avec une légèreté calculée. Je sentis son souffle se saccader, son corps se raidir avant de se relâcher légèrement, presque imperceptiblement.

Il ne répondit pas, mais son silence était plus éloquent que n'importe quelle protestation. Je continuai, mes lèvres suivant la courbe de son cou, déposant des baisers doux et provocateurs. Sa respiration devenait de plus en plus erratique, et je savais que, malgré tous ses efforts pour nier, son corps le trahissait.

"Max... arrête," murmura-t-il finalement, sa voix brisée et sans conviction. Mais je pouvais lire le combat intérieur dans ses yeux, la lutte entre son désir et sa peur.

Je relevai la tête, plongeant mon regard dans le sien. "Non, Charles. Pas tant que tu n'auras pas admis la vérité. Pas tant que tu continueras à mentir, à te mentir à toi-même."

Je le vis fermer les yeux, ses mains crispées le long de son corps, comme s'il se battait pour garder le contrôle. La tension dans la pièce était palpable, presque suffocante, et pourtant, je refusais de reculer. Je voulais qu'il comprenne, qu'il accepte enfin ce qu'il ressentait, même si cela devait passer par une confrontation douloureuse.

Je me penchai à nouveau, cette fois déposant un baiser sur la peau juste sous son oreille, là où je savais qu'il était le plus sensible. Un frisson parcourut son corps, et je sentis sa résistance s'effriter peu à peu. Ses doigts s'agrippèrent à ma chemise, comme pour me repousser ou me retenir, je ne savais pas.

"Dis-moi que ça ne te fait rien, et j'arrêterai," chuchotai-je contre sa peau, ma voix tremblant légèrement.

Il ouvrit les yeux, et je vis la détresse qui y brillait, mêlée à quelque chose d'autre, de plus profond, de plus vrai. Ses lèvres tremblaient, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit. Au lieu de ça, il me fixa, son regard hurlant ce que sa bouche refusait d'admettre.

Je le pris alors dans mes bras, sentant son corps se tendre avant de céder. L'étreinte fut brève, mais elle en disait long. Puis, lentement, il s'écarta, le souffle court et les yeux rougis.

"Je... je ne peux pas, Max. Pas maintenant," dit-il, la voix brisée mais honnête.

Je savais que ce n'était pas la victoire que j'avais espérée, mais c'était un début. Pour la première fois, il ne m'avait pas rejeté complètement.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant