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pdv charles

Je relisais encore et encore le message de Max.

"Parce que je suis inquiet pour toi. Si tu veux, je peux venir veiller à ce que tu dormes correctement."

Une chaleur étrange, douce et réconfortante, monta en moi. Il s'inquiétait. Pas par obligation, pas parce qu'il le devait, mais parce qu'il en avait envie. Cette pensée me bouleversait. Après une hésitation qui me sembla durer une éternité, je tapai une réponse.

"Si tu veux... ça me ferait du bien, je pense."

Presque immédiatement, il répondit : "J'arrive dans 20 minutes."

Mon cœur battait à tout rompre. Je passai les minutes suivantes à ranger machinalement mon appartement, vérifiant que tout était en ordre, bien que je sache que Max n'y prêterait probablement aucune attention. Mais c'était plus fort que moi.

Quand la sonnette retentit, je sursautai légèrement, pris dans ma nervosité. En ouvrant la porte, je trouvai Max, un léger sourire aux lèvres, une aura de calme qui contrastait avec mon état intérieur.

« Salut, » dit-il doucement.

« Salut, » répondis-je, lui ouvrant la porte.

Il entra, posant son sac sur le canapé. « Tu as mangé ? » demanda-t-il.

Je secouai la tête. « Pas vraiment. »

« Parfait, alors on va cuisiner quelque chose, » déclara-t-il avec un ton si naturel que je n'eus pas la force de protester.

Dans la cuisine, la tension qui habitait encore mon esprit commença à se dissiper. Max était dans son élément, et sa tranquillité me permettait, petit à petit, de me détendre. Il semblait tellement à l'aise, tout de suite dans l'action. Il ouvrit les placards, cherchant les ingrédients, me donnant des ordres comme si nous étions déjà en train de préparer un grand festin.

« Charles, tu vas râper ce fromage, non ? » dit-il en me tendant une râpe à fromage.

Je lui lançai un regard amusé mais obéissant. « Je sais pas trop si je suis un expert dans ce domaine, mais je vais essayer. »

Il éclata de rire, et ce rire me toucha plus que je ne l'aurais cru. « T'inquiète, on va y arriver. » Il se tourna vers moi en souriant, son visage éclairé par la lumière douce de la cuisine. « Et après, on se prend une bière, d'accord ? »

« Pourquoi pas, » répondis-je, attrapant le fromage.

Max se mit à couper des légumes, et chaque mouvement de ses mains semblait fluide, précis. Je l'observais, me sentant à la fois calme et... un peu perdu. Il avait une telle manière de rendre tout léger, de transformer un simple dîner en quelque chose de plus.

Quand je terminai de râper le fromage, il se tourna vers moi et me lança un regard complice. « Tu vois ? T'es un chef caché. »

Je souris, un peu gêné. « Si tu le dis... »

« Franchement, t'as un talent caché pour ça. »

Le ton léger se poursuivit, et bientôt, je me surpris à rire franchement à une anecdote qu'il racontait. Le genre de rire qui venait naturellement, sans effort, et cela me fit du bien. Max avait ce don : il savait comment faire disparaître mes murs, au moins pour un moment.

Une fois le dîner terminé, Max se leva et fit signe vers la chambre. « Bon, maintenant il faut que tu dormes. »

Je haussai un sourcil, mal à l'aise. « Tout de suite ? »

Il me lança un regard presque amusé. « Oui, tout de suite. T'as pas dormi correctement depuis combien de temps ? »

Je baissai les yeux, incapable de répondre.

Dans ma chambre, je m'assis au bord du lit, nerveux. Dormir en boxer ne m'avait jamais dérangé auparavant, mais cette fois, avec Max dans l'appartement, une vague d'insécurité monta en moi. Je me glissai rapidement sous la couette, tâchant de cacher mon ventre autant que possible, espérant qu'il ne remarque rien.

Mais, bien sûr, Max remarqua. Il avait un regard bien trop perçant pour que je puisse lui cacher quoi que ce soit.

« Charles, » murmura-t-il doucement en s'approchant du lit, sa voix teintée d'un mélange de sérieux et de douceur. « Pourquoi tu te caches ? »

« Je... » Je ne trouvais rien à dire.

Il s'assit au bord du lit, son regard toujours fixé sur moi. Lentement, sans forcer, il posa une main légère sur mon ventre, à travers la couverture.

« Tu sais que tu es magnifique, n'est-ce pas ? » dit-il, sa voix si sincère que cela me déstabilisa.

Je voulus protester, mais il tira légèrement la couverture, découvrant ma peau, et ses doigts effleurèrent doucement mon ventre. Je frissonnai, non de froid, mais de l'intensité de ce moment.

« Regarde-moi, » demanda-t-il doucement.

Je relevai timidement les yeux vers lui.

« Tu es parfait, Charles. Absolument parfait. » Il fit glisser ses doigts avec une lenteur infinie, remontant jusqu'à mon torse, avant de redescendre le long de mon dos dans une caresse légère.

Je ne savais pas quoi dire, mon cœur battant à un rythme frénétique. Sa sincérité, son calme, tout en lui était désarmant.

« Merci, » murmurai-je finalement, d'une voix à peine audible.

Il me sourit, se redressa et fit un pas en arrière. « Maintenant, dors. Moi, je vais m'installer sur le canapé. »

Mais le sommeil ne venait pas. Je fixais le plafond, mon esprit envahi de pensées, de doutes, d'anxiété. Mon cœur battait trop vite, et ma respiration était courte. Je fermai les yeux, essayant de calmer le chaos dans ma tête, mais rien n'y faisait.

Après ce qui me sembla être des heures, je me levai. Pieds nus, je traversai le couloir jusqu'au salon. Max dormait sur le canapé, une couverture remontée jusqu'à son torse, son visage paisible dans la lumière tamisée.

« Max ? » murmurai-je, hésitant.

Il ouvrit les yeux presque immédiatement, se redressant légèrement. « Ça va ? »

Je secouai la tête, incapable de parler.

« Tu veux rester ici ? » demanda-t-il doucement.

Je hochai la tête.

Il écarta la couverture, m'invitant à le rejoindre. Je m'installai maladroitement à côté de lui, le canapé étroit nous forçant à nous serrer l'un contre l'autre. Max passa un bras autour de mes épaules, un geste naturel, protecteur.

« Tu veux parler ? » murmura-t-il.

« Non, juste... rester là, » répondis-je, ma voix tremblante.

Il hocha la tête, resserrant son étreinte. Peu à peu, sa respiration calme et régulière m'apaisa. Pour la première fois depuis des jours, je sentis mes pensées ralentir.

Et c'est ainsi, entrelacés, que nous finîmes par nous endormir, dans un calme que je n'avais pas connu depuis longtemps

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant