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PDV Max

Charles était assis en tailleur sur le canapé, concentré comme jamais, ses doigts courant rapidement sur les touches de sa manette. Il marmonnait quelque chose en français, probablement des jurons à moitié articulés alors que son personnage virtuel venait de perdre une vie pour la énième fois. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en le regardant. Il était captivant, même dans un moment aussi simple que celui-ci.

J'étais censé jouer avec lui, mais en réalité, je n'avais pas touché à ma manette depuis plusieurs minutes. Mon regard était fixé sur lui, sur la façon dont ses cheveux un peu en désordre tombaient sur son front, sur ce sourire rieur qui apparaissait chaque fois qu'il réussissait un coup parfait. Il était magnifique. Et surtout, il était heureux, détendu, ici avec moi.

C'est dans des moments comme celui-ci que je me rendais compte à quel point je tenais à lui. Ce n'était pas seulement son sourire, son rire ou sa beauté. C'était lui, tout entier. La façon dont il occupait l'espace, dont il me faisait me sentir bien juste par sa présence. Et plus le temps passait, plus je savais que je ne voulais pas perdre ça.

Mais à chaque fois que je pensais à ce que nous étions, je me heurtais à une barrière invisible. Cette incertitude sur ce que nous pouvions être. Parce qu'au fond, nous n'étions rien de concret. Pas officiellement en tout cas. Nous étions ensemble dans ces moments volés, mais qu'est-ce que cela signifiait réellement ?

Je pris une profonde inspiration, ma main glissant doucement sur sa cuisse pour attirer son attention.

"Charles..."

Il leva les yeux de son jeu, ses grands yeux bruns pleins d'interrogation. "Oui ?"

"Je pensais à quelque chose," commençai-je, hésitant. Mon cœur battait plus vite, mais je savais que je devais le dire. "Peut-être qu'on pourrait essayer un truc..."

Un sourire apparut sur son visage. "Un truc ? Qu'est-ce que tu mijotes, Verstappen ?"

Je ris doucement, mais mon sérieux revint vite. Je devais trouver les bons mots. "Nous," dis-je finalement, mon regard plongeant dans le sien. "Essayer nous deux. Mais... en secret. Juste toi et moi, sans que personne d'autre n'ait besoin de savoir. Quand on est ensemble, ici ou ailleurs, je veux pouvoir être totalement à toi. Et que tu sois totalement à moi."

Il posa sa manette sur le côté, sa tête légèrement inclinée alors qu'il me scrutait en silence. Ce regard, profond et intense, m'a toujours désarmé. Je me préparais déjà à la possibilité qu'il refuse, qu'il me dise que c'était trop, ou que ce n'était pas le bon moment.

Et puis, il sourit. Un sourire lumineux, sincère, qui balaya toutes mes craintes en un instant. "Max..." murmura-t-il doucement, ses yeux brillant d'une émotion que je n'arrivais pas à déchiffrer. "Tu penses vraiment que je pourrais dire non à ça ? J'en ai envie depuis le début même si j'avais du mal a me l'avouer."

Je restai figé un instant, surpris par la simplicité de sa réponse. Mais quand ses paroles s'enregistrèrent enfin dans mon esprit, mon cœur bondit dans ma poitrine.

"Tu es sérieux ?" demandai-je, juste pour m'assurer que je ne rêvais pas.

Il hocha la tête, son sourire ne quittant pas ses lèvres. "Bien sûr que je suis sérieux. Je veux ça, Max. Je veux nous."

Je ne pouvais plus me retenir. Je l'attirai à moi, posant mon front contre le sien, mes mains encadrant doucement son visage. "Tu sais que je suis fichu maintenant, n'est-ce pas ?" plaisantai-je en riant légèrement.

"Et moi alors ?" répondit-il en riant, ses joues prenant une teinte légèrement rosée.

Je l'embrassai doucement, savourant cet instant, ce moment où tout semblait parfaitement à sa place. Charles se blottit contre moi, ses bras enroulés autour de mon cou, et je sus que rien d'autre n'importait.

Après un long moment, il s'écarta légèrement, ses yeux fixant les miens. "Je suis vraiment content qu'on ait eu cette conversation," dit-il doucement.

"Moi aussi," murmurai-je, caressant tendrement sa joue du bout des doigts.

Nous passâmes le reste de la soirée à parler, à rire, à nous redécouvrir dans ce nouvel espace que nous venions de créer. Le monde extérieur n'existait plus. Il n'y avait que nous, et c'était tout ce dont j'avais besoin.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant