Romeo save me ~ Lestappen

15.

PDV Charles

Je m'éveillai lentement, bercé par une douce chaleur et un sentiment de sérénité que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. C'était comme si, pour une fois, mon esprit s'était apaisé. Il n'y avait pas d'angoisse ni de tourments, juste ce calme incroyable. Je me retournai doucement et vis Max à mes côtés, encore endormi. Ses traits étaient détendus, presque innocents, et je ne pus m'empêcher de sourire en voyant à quel point il semblait paisible.

Tout me semblait tellement plus simple quand j'étais avec lui. Avec Max, toutes mes peurs et mes doutes disparaissaient. Je savais que ce n'était pas une solution, que je devais apprendre à les affronter seul, mais en ce moment, je savourais juste cette paix qu'il m'apportait. Je sentais que quelque chose avait changé en moi, une nouvelle force ou, peut-être, une nouvelle forme de confiance. Et je savais que c'était grâce à lui, grâce à tout ce qu'il avait fait pour moi.

Mais alors que je m'étirais doucement pour ne pas le réveiller, une pensée s'imposa brusquement à mon esprit, gâchant ce moment. Alexandra. Mon cœur se serra. Il fallait que je la retrouve aujourd'hui, que je lui consacre du temps. Pourtant, en pensant à elle, un étrange sentiment de culpabilité monta en moi. Et je ne savais même pas pourquoi. Max était mon ami, mon soutien... alors pourquoi avais-je cette sensation de trahir quelque chose, quelqu'un ?

Je me levai doucement pour ne pas réveiller Max et allai jusqu'à la fenêtre. La lumière du matin inondait la chambre, et je pris une profonde inspiration, essayant de me concentrer. Ma relation avec Alexandra était belle, elle m'apportait un équilibre différent, un amour sincère et calme. Mais pourquoi, ce matin, j'avais l'impression que quelque chose clochait ? Pourquoi avais-je cette boule dans l'estomac, comme si j'avais fait quelque chose de mal ?

"Charlie ?" La voix endormie de Max derrière moi me fit sursauter.

Je me retournai et vis qu'il s'était redressé dans le lit, un sourire doux sur le visage. Il avait encore les yeux à moitié fermés, ses cheveux en bataille, et je sentis mon cœur se réchauffer à sa vue.

"Bien dormi ?" demanda-t-il, d'une voix douce.

"Oui, merci... vraiment, Max. J'avais besoin de cette nuit de calme," répondis-je, en essayant de sourire pour cacher le trouble qui montait en moi.

Il se leva à son tour et s'étira, jetant un coup d'œil à l'horloge. "Tu dois retourner à ta vie aujourd'hui, non ? Passer un peu de temps avec Alexandra, j'imagine."

J'acquiesçai, soudain mal à l'aise. Il n'avait rien dit de spécial, c'était moi qui me sentais piégé par mes propres pensées, comme si je lui devais quelque chose d'indéfinissable. Alexandra était importante pour moi. Alors pourquoi ressentais-je ce tiraillement ? Pourquoi avais-je l'impression de me mentir à moi-même ?

"Oui, elle m'attend sûrement," dis-je doucement, évitant de croiser son regard. "Je ne lui ai pas vraiment expliqué où j'étais hier soir."

Max me regarda en silence, ses yeux bleus cherchant quelque chose dans mon expression. Il avait toujours ce don de lire en moi, de voir au-delà des mots. Et parfois, ça m'effrayait.

"Charlie," dit-il doucement, sa voix empreinte d'une chaleur rassurante, "tu n'as rien fait de mal. On a passé une nuit entre amis, rien de plus. Tu sais ça, n'est-ce pas ?"

Je hochai la tête, mais mes pensées étaient ailleurs. Je savais qu'il avait raison, qu'il n'y avait rien de mal dans ce qu'on avait partagé, mais alors pourquoi ce malaise restait-il ? Pourquoi avais-je l'impression de cacher quelque chose, même à moi-même ?

"Oui, je le sais," murmurai-je, tentant de me convaincre. "Mais... merci d'avoir été là, vraiment. Je ne sais pas comment je ferais sans toi."

Max me sourit, un sourire sincère, sans jugement. "Tu n'as pas à te justifier, Charlie. On est amis, on s'entraide, c'est tout. Si ça te fait du bien, c'est tout ce qui compte."

Je souris à mon tour, reconnaissant de sa compréhension. Sans même en être conscient, je m'étais approché de lui, et nos regards se croisèrent de nouveau. Il y avait cette tension entre nous, cette complicité qui dépassait l'amitié habituelle. Je sentais mon cœur battre plus fort, mais avant de laisser mes pensées s'emballer davantage, je détournai le regard.

"Je vais... y aller. Alexandra m'attend sûrement déjà," dis-je en reculant doucement vers la porte. "Merci encore, Max. À plus tard, peut-être ?"

Il acquiesça en silence, me laissant partir sans rien dire de plus. Je sortis de la chambre, une étrange sensation de vide m'accompagnant dans le couloir. Tout ce que je savais, c'était que j'étais en train de me perdre dans mes propres émotions. Et je ne savais même pas quoi en penser.

De retour dans ma chambre d'hôtel, je pris une longue douche pour me rafraîchir les idées. Je me concentrai sur Alexandra, sur notre relation, sur ce qu'elle représentait pour moi. Mais le souvenir de la nuit passée avec Max, de sa présence apaisante, restait gravé en moi.

Lorsque je rejoignis Alexandra plus tard dans la journée, je fis de mon mieux pour être présent, pour écouter ses récits et profiter de notre temps ensemble. Mais au fond, cette culpabilité persistait, sourde et inexplicable. Et même si je voulais croire que tout cela n'était qu'une amitié, une connexion forte entre amis, je savais au fond de moi que quelque chose avait changé.