Romeo save me ~ Lestappen

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pdv charles

La soirée à Monaco était étrangement paisible. Alexandra et moi avions passé la journée à flâner le long du port, échangeant des conversations légères et riant de petites anecdotes. J'avais besoin de ce calme, de cette normalité, pour me convaincre que tout allait bien. Que tout devait aller bien. Nous avions dîné dans un petit restaurant, et maintenant, elle était blottie contre moi, sa respiration régulière me confirmant qu'elle s'était endormie.

Mais, malgré l'apparent réconfort de ce moment, mon esprit refusait de se calmer. Mes pensées revenaient encore et encore vers Max. La tension de ces derniers jours me pesait, et chaque fois que je croyais l'avoir enterrée, elle revenait, plus vive et plus insidieuse. Je fermai les yeux, tentant de chasser les images, de ne pas laisser le souvenir de ses lèvres sur les miennes m'envahir.

Pourtant, le sommeil finit par m'emporter, mais il ne m'offrit aucun répit. Dans l'obscurité, des images floues se formèrent. Les mains de Max sur ma peau, son souffle brûlant contre ma nuque, le frisson de ses baisers sur mon cou. C'était si réel, si intense que mon corps tout entier réagit, un désir profond et déroutant s'éveillant en moi.

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre, la sueur perlante sur mon front. Alexandra bougea légèrement à côté de moi mais ne se réveilla pas. La culpabilité me submergea d'un coup, aussi violente qu'une vague glaciale. Je me levai précipitamment, courant vers la salle de bains où je fus pris de nausées incontrôlables. Mon corps rejetait littéralement ce que je refusais d'admettre.

Quand je repris mon souffle, je me regardai dans le miroir. Mes yeux, cerclés de fatigue et hantés par ce que j'avais ressenti, me renvoyaient un reflet que je ne reconnaissais pas. « C'est pas toi, Charles », murmurai-je à moi-même, comme une prière désespérée. Mais le doute s'insinuait, plus puissant que jamais.

Incapable de rester dans cet état, j'enfilai rapidement des vêtements de sport et sortis de l'appartement. L'air frais de la nuit m'accueillit et je pris une grande inspiration. Sans réfléchir, je commençai à courir. L'adrénaline, le besoin de fuir ces pensées, tout me poussait à accélérer. Les rues de Monaco étaient silencieuses, désertes, et le bruit de mes pas résonnait dans l'obscurité.

Je courais sans m'arrêter, le souffle court, le cœur battant de la même confusion que quelques heures plus tôt. Soudain, au détour d'une rue, je remarquai une silhouette assise sur un banc, les jambes étendues et un sourire nonchalant accroché aux lèvres. Daniel Ricciardo. Il leva les yeux vers moi, surpris de me voir à cette heure.

« Eh bien, Leclerc, t'as une insomnie ou quoi ? » lança-t-il avec ce ton léger qui le caractérisait.

Je ralentis, essuyant la sueur de mon front, le regard troublé. « Un peu, ouais », répondis-je, tentant un sourire qui n'atteignit pas mes yeux.

Daniel me fixa un moment, l'air plus sérieux que d'habitude. « Viens t'asseoir. Parfois, ça aide de parler. »

Je marquai une hésitation, mais l'épuisement et le besoin de ne pas affronter cette solitude oppressante eurent raison de moi. Je m'assis à côté de lui, le regard perdu vers la mer noire et insondable.