17.

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PDV Charles
Depuis quelques jours, quelque chose avait changé. Max était redevenu proche, presque comme si son éloignement soudain n'avait jamais existé. Cette distance qu'il avait mise entre nous, sans explication, m'avait pesé bien plus que je ne voulais l'admettre. Et maintenant qu'il agissait comme avant, comme s'il n'y avait jamais eu de tension, un poids s'était enfin levé.Nous étions à un nouveau Grand Prix, et, dans le tumulte de la préparation, je le vis m'attendre près de mon garage. Il était là, debout avec un sourire un peu malicieux, l'air serein, comme si de rien n'était. Dès que je fus à sa hauteur, il se rapprocha, passant son bras autour de mes épaules comme il l'avait si souvent fait par le passé. Ce simple geste me détendit immédiatement, et la chaleur de son contact chassa toute la nervosité que j'avais accumulée ces derniers jours.

"Prêt pour aujourd'hui, champion ?" me lança-t-il en me pressant doucement l'épaule.

J'hochai la tête, un sourire sincère aux lèvres. Son énergie positive, sa présence même, me redonnait confiance. Pourtant, une partie de moi n'arrivait pas à oublier cette période d'éloignement. J'avais encore besoin de réponses, et même si j'hésitais, je savais que je devais essayer de lui en parler.Alors, entre deux vérifications de mon équipement, je pris une grande inspiration et me tournai vers lui.

"Max, pourquoi t'as disparu comme ça ? J'ai essayé de comprendre, mais tu m'as jamais vraiment répondu."

Il baissa les yeux un instant, sa main glissant sur mon épaule avant de retomber le long de son corps. Il semblait chercher ses mots, hésitant.

"Je suis désolé, Charles. Vraiment. J'ai... j'ai eu des trucs à régler. C'était compliqué, et j'ai pas voulu te mêler à ça."

Sa réponse était vague, mais son regard était sincère. Un mélange de tristesse et de fatigue passa dans ses yeux, et malgré moi, je n'eus pas le cœur d'insister.

"C'est bon," murmurai-je, bien que cela ne m'éclairait pas vraiment. "Tant que tu vas bien, c'est tout ce qui compte."

Il esquissa un sourire, puis, comme pour rompre la tension, il s'approcha de nouveau, me serrant brièvement dans ses bras. La chaleur de son corps, la pression de ses bras autour de moi, tout cela avait un effet apaisant, mais aussi déroutant. Depuis quelque temps, ces contacts physiques avaient pris une autre signification dans mon esprit. J'aimais cette proximité plus que je ne l'aurais cru. Et maintenant que nous étions de nouveau aussi tactiles, quelque chose en moi s'éveillait, me troublait sans que je puisse vraiment mettre de mots dessus.
"On y va ?" me demanda-t-il en me relâchant légèrement.Je hochai la tête, et il resta près de moi jusqu'à l'appel des équipes. Nous échangeâmes un regard complice avant de nous diriger chacun vers notre voiture. Son sourire me fit du bien, me donna une force supplémentaire.La course se passa plutôt bien. Concentré sur la piste, sur chaque virage et chaque accélération, j'avais réussi à oublier le reste, à me plonger entièrement dans l'instant. Mais à chaque moment où mon esprit s'échappait, c'était vers Max qu'il revenait. Après l'arrivée, il m'attendait, sourire aux lèvres, ses yeux bleus brillants de fierté.

"Bordel, Charlie, t'as été incroyable aujourd'hui," dit-il en me donnant une tape amicale dans le dos.

Je ris, un peu gêné. "Merci. C'est en grande partie grâce à toi, tu sais."

Il secoua la tête, l'air de dire que j'exagérais, mais le sourire qu'il me lança en disait long. Sans réfléchir, je tendis le bras pour le serrer à mon tour, un peu plus longtemps que d'habitude. Ce contact, ce lien, j'en avais besoin. Plus que je ne voulais l'admettre.Alors que nous restions là, l'un face à l'autre, un moment de silence s'installa. J'avais envie de lui dire à quel point il comptait pour moi, combien sa présence rendait tout plus simple, plus supportable. Mais les mots restaient bloqués. Au lieu de cela, je me contentai de lui rendre son sourire, le cœur un peu plus léger.Ce soir-là, avant de quitter le paddock, il se rapprocha une dernière fois.
"On se revoit ce soir pour fêter ça ? Juste nous deux ?"Je ne pouvais qu'acquiescer.
"Avec plaisir," murmurai-je, déjà impatient de passer encore un moment à ses côtés, même sans comprendre pourquoi cela comptait autant.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant