Pdv de PierreLe téléphone vibra sur ma table de chevet, brisant le calme de la nuit. Je fronçai les sourcils en voyant le nom de Max s'afficher sur l'écran. Ce n'était pas son genre d'appeler à une heure aussi tardive, et je sentis immédiatement que quelque chose n'allait pas.
« Allô ? Max ? »
Sa voix était tendue, presque tremblante. « Pierre, je suis chez Charles... Il... il ne va pas bien. J'ai besoin de toi. »
Je ne posai pas de questions. L'urgence dans son ton suffisait à me convaincre. Je sautai hors du lit, enfilai rapidement un sweat, et sortis dans la nuit.
Quand j'arrivai chez Charles, Max m'ouvrit la porte. Son visage était marqué par l'inquiétude et une culpabilité écrasante. Sans un mot, il m'entraîna dans le salon, et ce que je vis me coupa le souffle.
L'appartement de Charles était recouvert de post-it. Des centaines, peut-être plus. Ils tapissaient les murs, la table, même des coins improbables comme les cadres photo et les rebords des fenêtres. Chaque petit papier contenait une pensée, une phrase, un fragment de ce qui se passait dans sa tête.
Je m'approchai pour en lire quelques-uns, et mon cœur se serra.
"Pourquoi je ressens ça pour Max ?"
"Je déteste ce que je suis."
"Je n'ai pas le droit d'aimer comme ça."Max, debout à côté de moi, passa une main nerveuse dans ses cheveux. « Il a écrit tout ça dans la journée.J'ai essayé de le faire dormir, mais... regarde. Je l'ai laissé s'écrouler, Pierre. Je n'ai pas vu à quel point ça allait mal. »
Sa voix se brisa, et je posai une main rassurante sur son épaule.
« Ce n'est pas ta faute, Max. Ce que Charles traverse... ce n'est pas quelque chose que tu peux contrôler. Et ce n'est pas quelque chose dont il faut avoir honte. »
Il hocha la tête, mais je voyais bien qu'il ne se le pardonnait pas.
Une idée germa alors dans mon esprit, une façon de transformer ce chaos en quelque chose d'un peu moins oppressant.
« Max, » dis-je doucement, « et si on l'aidait à voir les choses autrement ? »
Il me regarda, confus.
« Prenons ces post-it, et écrivons par-dessus. Pas pour effacer ce qu'il ressent, mais pour lui rappeler qu'il n'est pas seul. Pour lui montrer que tout ça, ce n'est pas aussi sombre qu'il le pense. »
Max hésita un instant, mais il finit par hocher la tête. « D'accord. Faisons-le. »
Nous prîmes un tas de post-it et des stylos. Sur chaque phrase négative, chaque doute, chaque peur, nous ajoutâmes des pensées positives, des rappels que Charles était aimé, qu'il avait le droit d'être lui-même, que ce qu'il ressentait n'était pas honteux.
"Pourquoi je ressens ça pour Max ?" devint "Parce que Max te voit comme personne d'autre ne le fait."
"Je déteste ce que je suis." devint "Tu es incroyable, Charles, même si tu ne le vois pas encore."
"Je n'ai pas le droit d'aimer comme ça." devint "L'amour n'a pas de règles. Tu mérites d'être heureux."Chaque mot était sincère, chaque message destiné à l'apaiser.
Au fur et à mesure que nous avancions, je ne pouvais m'empêcher de remarquer les regards que Max jetait vers la chambre où dormait Charles. Ses yeux brillaient d'une émotion que je n'avais jamais vue chez lui : une tendresse profonde, un amour qu'il semblait à peine oser reconnaître lui-même.
Quand Max se leva pour aller vérifier si Charles dormait toujours, je me retrouvai seul face aux post-it. Je parcourus les phrases qu'il avait écrites pour Charles, et chacune d'elles transpirait d'une affection débordante.
"Tu n'as pas idée de ce que je ressens quand je te vois sourire."
"Je serais prêt à tout pour que tu sois heureux."
"Même si tu ne m'aimes pas, je resterai à tes côtés."C'était clair comme de l'eau de roche : Max aimait Charles, bien plus qu'il ne voulait se l'avouer. Et, à en juger par ce que Charles avait écrit, il ressentait la même chose. Ils étaient juste trop perdus dans leurs propres combats pour le reconnaître.
Max revint quelques minutes plus tard. « Il dort encore, » murmura-t-il.
« Bien, » répondis-je. « Il en a besoin. »
Nous finîmes de compléter les post-it, et une fois que l'appartement fut recouvert de pensées positives, je m'étirai en baillant.
« Je devrais y aller, » dis-je. « Mais, Max... reste avec lui. Il a besoin de toi plus que tu ne le penses. »
Max acquiesça, mais il regarda l'horloge et grimaça.
« Je dois partir à un entraînement bientôt. Je n'ai pas envie de le laisser seul... »
Il jeta un coup d'œil à la chambre, hésitant. Puis, avec un soupir, il attrapa un papier et un stylo, écrivit un mot rapide et le posa sur la table avec un de ses sweats.
« C'est juste pour qu'il sache que je suis là, » expliqua-t-il, presque gêné.
Je souris, tapotant son épaule. « T'inquiète. Il comprendra. »
Je quittai l'appartement, laissant Max et Charles à leurs tourments, mais non sans une certaine inquiétude. Malgré tout, au fond de moi, j'avais un espoir : celui que, malgré leurs batailles intérieures, ils finiraient par trouver la paix, ensemble

VOUS LISEZ
Romeo save me ~ Lestappen
RomansaCharles, le prestigieux pilote de la scuderia Ferrari cache en réalité homme au cœur brisé malgré les apparences depuis la mort de son père et son parrain. Mais que va-t-il se passé quand Max, son plus grand rival, va commencer a s'inquiéter pour...