14.

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Pdv de Max

Je n'aurais jamais pensé que j'attendrais Charles dans ma chambre à une heure si tardive, mais c'était devenu naturel. Chaque fois qu'il se tournait vers moi, que ce soit pour une crise de panique ou une simple envie de parler, je ne pouvais que me sentir privilégié. En entendant frapper à la porte, mon cœur s'emballa. Cette soirée prenait un tour auquel je ne m'attendais pas, mais j'étais là pour lui, prêt à l'écouter et à l'apaiser.

J'ouvris la porte, et Charles se tenait là, visiblement épuisé par sa soirée. Ses yeux reflétaient cette espèce de fatigue mêlée d'une sorte de vulnérabilité que je n'avais jamais vue auparavant. Il portait encore sa tenue de la fête, et il avait l'air un peu perdu, mais il me souriait, ce sourire qui savait faire fondre toutes mes résistances.

"Je suis vraiment content que tu sois venu," dis-je doucement en le laissant entrer.

"Je n'avais pas d'autre endroit où aller," murmura-t-il, et je vis dans son regard qu'il ne plaisantait pas. Il semblait chercher quelque chose chez moi, une sorte de réconfort qui le ramenait à lui-même, loin des bruits et des apparences.

"Tu sais bien que ma porte est toujours ouverte pour toi, Charlie," ajoutai-je, en tentant de garder un ton léger. "Je ne vais pas te laisser seul avec tes pensées quand je peux t'aider."

Il s'assit sur le lit, et, sans réfléchir, je m'assis à côté de lui. L'espace se réduisit entre nous, et même si nous ne nous touchions pas, je sentais sa chaleur. Il posa ses mains sur ses genoux, serrant les poings, comme s'il essayait de se contrôler.

"Max," dit-il, sa voix tremblante, "je suis épuisé de toujours tout contrôler... de prétendre que tout va bien. Et parfois, j'ai l'impression d'être complètement seul là-dedans." Il baissa les yeux, et je pouvais voir qu'il était au bord de l'effondrement. C'était la première fois qu'il me parlait de cette manière, aussi ouvertement.

"Charlie," répondis-je doucement, en posant une main sur son épaule. "Tu n'es pas seul, tu m'as moi, et même si tu penses que tu dois tout gérer seul, je serai là pour t'aider. Peu importe ce que tu ressens, c'est ok, tu sais. T'as pas besoin de porter ce poids tout seul."

Il hocha la tête, mais je pouvais voir qu'il luttait contre ses propres pensées. Il était toujours aussi concentré, cherchant à se contenir, mais l'épuisement émotionnel se lisait sur son visage. Il soupira et se laissa finalement aller, ses épaules se relâchant un peu.

Je restais là, silencieux, simplement prêt à écouter. Et puis, il me regarda, ses yeux cherchant les miens, comme s'il essayait de s'accrocher à quelque chose de réel, de tangible. La tension entre nous était presque palpable ; tout ce que je voulais, c'était lui offrir un refuge.

"Tu m'as vraiment sauvé, Max," dit-il d'une voix presque cassée. "Je ne sais pas comment tu fais, mais à chaque fois, tu arrives à m'apaiser, à faire taire ces voix dans ma tête."

"Parce que je te connais, Charlie. Et je sais à quel point tu as du potentiel. T'es pas seul dans tout ça." Ma voix était douce, mais j'étais tout aussi sérieux. Mon cœur battait de plus en plus vite, sentant le poids de ses mots et de son regard.

Sans le quitter des yeux, je posai ma main sur la sienne. Il ne recula pas, et à cet instant, j'avais l'impression qu'un monde entier s'ouvrait entre nous, rempli de non-dits et de sentiments que ni lui ni moi n'étions prêts à affronter pleinement.

"Merci, vraiment," murmura-t-il en fermant les yeux. Je pouvais voir qu'il relâchait un peu plus, ses épaules tombant alors qu'il laissait échapper un soupir de soulagement. "Avec toi, tout semble... possible, différent."

Je ne savais pas quoi dire. Tout en lui m'attirait, sa vulnérabilité, sa force cachée, même ses moments de doute. Et chaque instant passé à ses côtés me faisait réaliser combien mes sentiments pour lui étaient profonds. Pourtant, je ne pouvais pas franchir cette limite, pas ce soir.

"Charlie," dis-je finalement, ma voix hésitante. "Je suis là pour toi, et tu n'as jamais besoin d'affronter tout ça seul. On est une équipe, et je serai toujours de ton côté." Mes mots étaient simples, mais je savais qu'il les comprenait dans toute leur profondeur.

Il me regarda, et pendant un instant, j'eus l'impression qu'il voulait dire quelque chose de plus, quelque chose d'important, mais il se ravisa. Il finit par poser sa tête sur mon épaule, cherchant visiblement un peu de réconfort physique. Et je laissai mon bras se poser autour de lui, le serrant légèrement contre moi, lui offrant le calme dont il avait besoin.

"Tu veux rester ici cette nuit ?" demandai-je doucement, craignant presque qu'il refuse. "Juste pour dormir et te reposer. T'as pas à retourner là-bas."

Il hocha la tête sans répondre, et un sourire discret apparut sur son visage. Sa vulnérabilité le rendait encore plus attachant, et même si je sentais la tension entre nous, ce moment de douceur et de silence partagé était tout ce dont nous avions besoin. Il s'allongea sur le lit, se glissant sous les couvertures, et je fis de même, m'installant à côté de lui.

Dans la pénombre de la chambre, je le regardais, son visage détendu alors qu'il fermait les yeux. Même si l'envie de l'embrasser, de franchir cette limite, brûlait en moi, je savais qu'il avait simplement besoin de savoir qu'il n'était pas seul. Ce moment d'intimité, sans paroles, sans gestes brusques, était suffisant. Juste être là pour lui, sans rien attendre en retour.

Et avant que le sommeil ne nous gagne, il murmura doucement : "Merci, Max. Merci d'être là."

Je resserrai mon étreinte autour de lui et répondis simplement, ma voix à peine audible : "Toujours, Charlie."

Alors que ses respirations se faisaient plus lentes, je savais que cet instant nous liait plus profondément que je n'aurais jamais pu l'imaginer

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant