28.

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pdv daniel ( PS: il nous manque) 

J'étais sorti ce soir-là simplement pour profiter de la brise nocturne. Monaco à quatre heures du matin avait quelque chose de particulier, une sorte de calme absolu où tout semblait possible, même les conversations qu'on n'avait jamais envisagé avoir. Je ne m'attendais pas à croiser Charles, encore moins dans cet état.

Quand il s'était approché de moi, haletant et le visage tendu, j'avais tout de suite su que quelque chose n'allait pas. C'était comme un cri silencieux, une douleur sourde qu'il tentait de contenir, mais qui transparaissait dans chaque fibre de son être.

« Un peu, ouais », avait-il répondu lorsque je lui avais demandé s'il avait une insomnie. Pourtant, je savais que c'était plus que ça.

Nous étions assis là, côte à côte, sans rien dire pendant un moment. J'observais ses mains, nerveuses, qui tordaient le bas de son tee-shirt. Il était clairement en proie à quelque chose qui le dépassait. Le silence s'étira, seulement ponctué par le bruit lointain des vagues.

« Tu sais, Charles, » dis-je finalement, brisant la tranquillité de la nuit, « tout le monde pense que nous, les pilotes, on ne doute jamais, qu'on est invincibles. Mais c'est loin de la vérité, pas vrai ? »

Il me lança un regard surpris, comme s'il ne s'attendait pas à cette remarque. Je pouvais voir ses yeux briller sous la faible lueur des lampadaires. Puis, il hocha la tête presque imperceptiblement.

« Parfois, on est pris au piège de nos propres choix, de nos propres... sentiments, » continua-t-il d'une voix à peine audible.

Je haussai un sourcil, intrigué. Voilà qui devenait intéressant. Charles n'était pas du genre à parler de ses émotions, du moins pas de cette manière. Je savais que quelque chose de profond se jouait.

« Tu veux en parler ? » l'encourageai-je doucement.

Il soupira, passa une main tremblante dans ses cheveux et regarda à nouveau la mer, comme s'il cherchait des réponses dans les reflets argentés de l'eau. « C'est compliqué, Dan. C'est tellement... bizarre. J'ai l'impression de perdre pied. »

Je pris une grande inspiration. « C'est jamais facile, tu sais. Surtout quand c'est lié à quelqu'un d'autre. »

Il tourna la tête vers moi, l'air abasourdi, et je compris que j'avais touché un point sensible. Peut-être même trop sensible.

« Comment tu sais ça ? » demanda-t-il, les sourcils froncés, sa voix trahissant un mélange de panique et de curiosité.

Je souris en coin. « J'observe, Charles. Et puis, on est tous passés par là, d'une manière ou d'une autre. »

Un silence suivit, puis il reprit, sa voix presque tremblante. « Ce n'est pas censé être comme ça, Dan. Ça ne devrait pas être lui. »

Je restai silencieux, le laissant réfléchir à ses propres mots. Charles avait toujours été le type de gars à suivre les règles, à faire ce qu'on attendait de lui. Je savais que s'ouvrir à une telle possibilité devait être terrifiant pour lui.

« Ce genre de choses n'a jamais de sens, » dis-je enfin. « Et ça ne suit jamais les règles. Mais ça ne veut pas dire que c'est mauvais. »

Il sembla peser mes mots, les digérer. Ses épaules se détendirent légèrement, mais il restait tendu, comme s'il était prêt à s'effondrer à tout moment.

« Merci, Dan, » murmura-t-il finalement.

« N'oublie pas, Charles, » ajoutai-je en posant une main amicale sur son épaule, « tu n'es pas seul dans tout ça. Peu importe ce que c'est, peu importe comment ça évolue, tu trouveras un moyen. »

Il acquiesça, sans me regarder, mais je savais que quelque chose en lui venait de changer. Peut-être un petit pas vers l'acceptation, ou simplement l'idée qu'il avait le droit de se sentir perdu.


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Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant