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pdv Charles

Je le vois, là, sur le canapé, complètement épuisé. Son visage est marqué par la fatigue, et il se tient le dos comme s'il venait de subir une douleur intense. Je sais qu'il a du mal avec ça, je vois bien que le moindre mouvement le fait grimacer. Mon instinct me pousse à m'approcher de lui, à l'aider. J'ai vu cette douleur dans ses yeux pendant tout l'entraînement, et il est évident qu'il souffre encore.

"Max," dis-je doucement en m'agenouillant à côté de lui. "Ton dos, ça va ?"

Il lève les yeux vers moi, et je vois un léger sourire, mais il est si fatigué qu'il n'y a presque rien de joyeux dans cette expression. "C'est juste... le dos," répond-il, sa voix rauque. Il essaie de minimiser, comme d'habitude. Mais je sais que ce n'est pas juste ça.

Sans attendre plus longtemps, je lui dis : "Tu devrais te détendre un peu. Laisse-moi te masser un peu le dos, ça pourrait soulager la douleur."

Max semble hésiter un instant, mais il acquiesce finalement. Il se redresse légèrement, me laissant l'espace pour m'installer derrière lui. Mon cœur se serre en le voyant ainsi, visiblement épuisé, mais je sais qu'il n'a pas envie de montrer la pleine mesure de sa souffrance. Alors, je commence doucement à masser ses épaules, ses trapèzes, avec toute la délicatesse possible.

Je sens les muscles tendus sous mes doigts, chaque pression semblant libérer un peu de la tension qui l'envahit. À chaque mouvement, il gémit légèrement, un petit son qui me fait me rendre compte à quel point il souffre encore. "Détends-toi, Max," je lui murmure. "Tu dois relâcher cette douleur. Tu ne peux pas partir en course comme ça."

Il hoche la tête, mais il ne répond rien. Je continue mes gestes, m'assurant de ne pas trop appuyer, mais c'est difficile de ne pas m'inquiéter pour lui. Je veux qu'il se sente mieux, qu'il soit prêt pour demain. Et je me rends bien compte que je suis en train de jouer avec le feu. C'est risqué de passer trop de temps avec lui avant une course. On n'a pas le droit de dormir ensemble la veille de la course, ce serait trop risqué. L'équipe serait furieuse s'ils savaient qu'on avait partagé un lit la nuit précédente. Mais je n'arrive pas à partir. Je ne peux pas. La solitude de ma chambre d'hôtel m'oppresse, et l'idée de le laisser ici, seul, me déchire.

Max ferme les yeux, soupire profondément, et son corps se détend légèrement sous mes mains. Je suis presque sûr qu'il est en train de s'endormir, mais je ne veux pas le déranger. Il mérite de se reposer, d'oublier un peu la douleur. Mais je sens bien qu'il n'est pas prêt à dormir seul. Peut-être que lui aussi, comme moi, redoute la solitude ce soir.

Je me penche un peu plus près de lui et, avec un sourire sincère, je lui dis : "Max, je vais rester près de toi. Mais je ne veux pas que tu sois trop fatigué pour demain. Tu sais, ce n'est pas une bonne idée de trop en faire la veille des qualifications. Tu ne peux pas..."

Il m'interrompt, presque d'une voix faible : "Je m'en fiche, Charles. Je... je ne veux pas être seul ce soir." Il ne dit rien de plus, mais il n'a pas besoin de le dire. Ses yeux, à peine ouverts, me supplient de ne pas partir.

Je sais que ce n'est pas la chose la plus raisonnable à faire. Il a besoin de se reposer pour la course, et moi aussi, j'ai besoin de me préparer. Mais je n'arrive pas à lui dire non. "Tu sais que ce n'est pas une bonne idée, Max," je murmure, toujours en massant son dos. "Mais je... je ne veux pas te laisser seul non plus."

Il tourne lentement la tête vers moi, son regard fatigué mais plein de gratitude. Puis, dans un murmure à peine audible, il ajoute : "Reste avec moi, Charles. S'il te plaît."

Je ferme les yeux un instant, laissant échapper un léger soupir. Je sais que je prends un risque. Mais parfois, le cœur décide pour nous. "D'accord," je dis finalement, mon ton plus doux que jamais. ",
mais juste ce soir. Je ne veux pas que tu souffres seul."

Je me retire doucement pour lui laisser un peu d'espace. Max se laisse tomber sur le canapé et, avant même que je puisse m'assoir à côté de lui, il se tourne vers moi et me tend les bras, comme s'il avait besoin de moi près de lui. Sans réfléchir, je m'allonge contre lui, ses bras autour de moi. Il soupire, et je sens son corps se détendre contre le mien. Ses blessures, ses peines, tout ça semble disparaître un instant.

Je ferme les yeux et je me laisse porter par la chaleur de son corps, la douceur de son souffle contre ma peau. Peu à peu, mon esprit s'apaise. Peut-être que la course est demain. Peut-être que tout ça n'est pas une bonne idée. Mais, pour cette nuit, je veux juste le protéger, comme il l'a fait pour moi.

Et pour une fois, je ne pense plus à la solitude. Je ne pense plus à rien. Je me laisse simplement aller à ce moment, en sachant que, demain, tout recommencera. Mais ce soir, c'est juste nous deux

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant