25

365 32 5
                                    

pdv charles

Lorsque Max quitta l'appartement, un silence lourd et accablant s'installa dans la pièce. J'entendis la porte se refermer doucement derrière lui, un contraste cruel avec le tumulte qui régnait en moi. Mon cœur battait si fort que je craignais qu'il n'explose, martelant ma poitrine comme un tambour furieux. Je restai immobile, le regard fixé sur l'endroit où Max se tenait quelques instants plus tôt, incapable de bouger, encore moins de respirer normalement.

Je passai une main tremblante sur mon visage, tentant de reprendre le contrôle. Mon corps était encore brûlant là où il m'avait touché, chaque baiser laissé sur ma peau vibrant comme une brûlure délicieuse et insupportable. L'ombre de sa voix résonnait encore dans mes oreilles, ses mots percutants me rappelant ce que j'avais toujours refusé de voir.

"Dis-moi que ça ne te fait rien, et j'arrêterai."

Les frissons qui m'avaient parcouru à cet instant m'effrayèrent plus que je ne voulais l'admettre. Comment avais-je pu me laisser emporter à ce point ? Comment Max avait-il ce pouvoir sur moi, cette capacité à me faire sentir vulnérable, nu de toutes mes certitudes ? L'idée même me terrifiait.

Je m'éloignai du salon, mes jambes tremblantes sous le poids de la réalité. J'atteignis la salle de bains, fermant la porte derrière moi comme pour ériger une barrière entre moi et ce qui venait de se passer. Je me penchai au-dessus du lavabo, le regard fuyant mon propre reflet. Mes pensées tournaient en boucle, chaque image de Max ravivant cette culpabilité étouffante.

Je tournai le robinet et laissai l'eau froide couler entre mes doigts, espérant qu'elle emporterait avec elle la chaleur qui me consumait. Mais même l'eau glacée ne parvint pas à apaiser le feu sous ma peau.

Je pensai à Alexandra. Mon cœur se serra. Qu'est-ce que je faisais ? Chaque geste, chaque pensée qui me liait à Max, me faisait trahir celle que j'avais juré d'aimer. Une vague de honte m'envahit, suffocante, écrasante. Comment pouvais-je lui faire ça ? À elle, et à moi-même ?

Et pourtant, même dans cette tempête de culpabilité, une partie de moi brûlait encore de désir, une partie que je ne pouvais plus nier, même si je voulais de toutes mes forces la rejeter. La confrontation avec Max m'avait laissé à vif, ébranlé par la vérité brutale que j'avais tenté de fuir : ce que je ressentais pour lui n'était pas anodin. C'était réel, et c'était terrifiant.

Je m'écartai du lavabo, essuyant mon visage avec une serviette, les mains toujours tremblantes. Il fallait que je mette de l'ordre dans mes pensées. Je ne pouvais pas continuer à fuir. Il était temps que je me confronte à mes sentiments, que je comprenne pourquoi la simple idée de Max me faisait perdre pied.

Un coup léger à la porte de l'entrée me sortit brusquement de mes pensées. Mon cœur s'arrêta un instant, puis repartit au galop. Je fis quelques pas hésitants vers le salon, l'espoir et la crainte se disputant en moi.

La poignée tourna doucement et la porte s'ouvrit, révélant Alexandra.

"Charles ? Tu es là ?" Sa voix douce et familière résonna dans l'appartement, brisant le silence étouffant.

Je restai figé, luttant pour masquer la tempête qui se jouait en moi. L'image de Max était encore gravée dans mon esprit, brûlante et douloureuse. Mais en voyant Alexandra, la culpabilité m'envahit à nouveau, cette fois-ci encore plus forte et plus accablante.

"Je suis là," répondis-je d'une voix rauque, trop faible pour paraître naturelle.

Elle s'approcha, un sourire tendre aux lèvres, et posa ses affaires sur le canapé avant de venir à ma rencontre. Ses yeux, remplis d'amour et de confiance, me scrutaient avec cette intensité qui me faisait habituellement fondre. Aujourd'hui, cela me poignardait.

"Tout va bien ? Tu as l'air pâle," dit-elle en passant une main douce sur ma joue.

Je fermai les yeux un instant sous son contact, un mélange de réconfort et de tourment me traversant. Je savais que j'étais à la croisée des chemins, que cette culpabilité devait me conduire à une décision, mais je n'étais pas prêt à affronter ce que cela signifiait.

"Oui, je vais bien," mentis-je, me forçant à sourire.

Elle hocha la tête, visiblement satisfaite, et m'embrassa doucement. Ce geste, si familier, me rappela tout ce que je risquais de perdre et le chaos intérieur que je devais maîtriser. Mais, en cet instant, la seule chose que je pouvais faire était de jouer mon rôle, en espérant que cela suffise pour garder mon monde intact un peu plus longtemps.

Romeo save me ~ LestappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant