Chapitre 11

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Les trois jours suivants passèrent normalement et bizarrement à la fois. Normalement, car j'étais avec Léa et Mathis, et car Alexandre ne me parlait pas, et bizarrement car Monsieur Ramos était un vrai mystère. En effet, il avait passé ces derniers jours à éviter mon regard. Cet homme était pire qu'un girouette ! Heureusement que les vacances de Noël commençaient le lendemain, car je sentais que j'étais à bout de nerf. Je n'en pouvais plus. Fatiguée de travailler sur un cours de physique qui ferait mourir d'ennui n'importe qui, je décidai d'aller me ressourcer un peu en allant courir. N'étant pas frileuse, je passai un short, un débardeur et une veste à capuche ainsi que mes baskets roses préférées. Je nouai mes cheveux en une tresse haute et pris mon iPod avant de sortir. Je me chauffai rapidement avant de m'élancer. Je pris le chemin des falaises, afin de pouvoir contempler la vue magnifique qui s'offrait à moi. La musique dans mes oreilles devint bien plus entraînante et je ne pus m'empêcher d'accélérer. Près d'une demi-heure après mon départ, je m'arrêtai nette, mon genou me faisant affreusement souffrir. Le souvenir d'une vieille entorse m'apparut, et je sus que c'était lié à ça, car la douleur était la même. Je soupirai. Une très longue marche m'attendait avant de retrouver ma maison. Et, n'ayant pas pris mon téléphone, je ne pouvais appeler personne. De plus, cette route étant très peu fréquentée, il fallait que je sois lucide : j'allais rentrer à pied. En grognant et en boitant, je commençai à rebrousser chemin. Cinq minutes plus tard à peine, j'eus de la chance, car une magnifique voiture de sport s'arrêta à mon niveau. Pitié, pas un gros lourd !


- "Jade ?"


Je sursautai en reconnaissant la belle voix de mon prof de maths. Il me suivait ou quoi ?! Je ne pus m'empêcher de me poser la question ...


- "Monsieur Ramos ! Comment allez-vous ?"

- "Bien. Toi en revanche, ça n'a pas l'air d'être la grande forme." commenta-t-il.

- "Une vieille entorse." expliquai-je.

- "Tu habites loin ?"

- "Environ 4 ou 5 km."

- "Quoi ?!"

- "Oui, c'est un peu loin, mais je ne suis pas du genre à me plaindre."

- "Je n'en doute pas, mais s'il te plaît, laisse moi te ramener."

- "Je ne pense pas que ça soit sur votre route."

- "S'il te plaît, Jade." insista-t-il.

- "Bon, d'accord. Merci beaucoup." dis-je en montant.

- "Je t'en prie, n'importe qui aurait fait comme moi."

- "Sûrement, mais pas avec les mêmes intentions que vous, croyez-moi."

- "C'est-à-dire ?" s'étonna-t-il.

- "Vous n'imaginez même pas combien de garçons m'ont proposé des cadeaux pour obtenir certaines ... choses de ma part. Les mecs sont prêts à tout."

- "Vraiment ?!" s'exclama-t-il.

- "Malheureusement, oui."

- "Je ne pensais pas que des garçons se comportaient encore comme ça à notre époque avec une femme."

- "Si vous saviez tout ce que j'ai pu voir ..."


Comme c'était étrange d'avoir une discussion aussi ... banale avec lui. Après tout ce qu'il m'avait fait ressentir, je ne pensais pas que je serais capable de parler tranquillement avec lui, surtout pas de mes expériences avec les homme

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant