Une histoire impossible

Chapitre 37

- « Tu aurais peut-être pu éviter d'étaler notre vie sexuelle ... » grogna Marco à mon oreille, assez bas pour que seule moi l'entende.

- « C'est une blague ? » demanda mon père tandis que ma mère ne parvenait pas à refermer sa bouche qui s'était ouverte en grand suite à ma révélation.

- « Non, papa, ce n'est pas une blague. »

- « Mais vous êtes un malade ? » hurla-t-il à l'intention de mon petit ami.

Marco allait répondre mais je l'en empêchai.

- « Estime toi heureux que je t'ai dit la vérité papa. J'aurais pu tout te cacher. »

- « Jade ... »

- « Non papa, écoute moi. Je t'aime et tu le sais. Je t'ai toujours respecté alors fait la même chose. Respecte-moi. Ce qui veut dire, laisse moi parler sans m'interrompre. Marco n'a pas profité de moi. Il ne s'est pas servi de son statut de prof pour me faire des avances, bien au contraire. Il s'est montré très protecteur avec moi comme j'étais toute seule. Ce fameux soir, il m'a réconforté alors que j'étais en larmes. Il n'a rien tenté. Ce n'est qu'au moment de s'en aller qu'il m'a révélé qu'il voulait quitter le lycée à cause de moi. Et c'est là que ... je lui ai sauté dessus. »

- « Toi ?! » s'exclama ma mère qui venait apparemment de retrouver sa langue.

- « Oui maman, moi. Marco n'a pas abusé de moi. Loin de là ... »

- « Je ne veux pas en entendre plus. Donne moi le numéro de ton petit ami qu'on ait une vraie discussion d'homme à homme. »

Je soupirai.

- « Je vais vous appeler. » dit Marco. « Je prends votre numéro et je vous contacte tout de suite Monsieur. »

Mon père acquiesça, satisfait. Je coupai la communication, ne gardant que ma mère en ligne. Marco composa le numéro de mon père, serein, et s'éloigna un peu pour être au calme.

- « Maman ... »

- « Tu n'as pas à te justifier chérie. Surtout après ce que je viens de voir. »

- « C'est-à-dire ? »

- « Ton prof est absolument à tomber ! »

- « Maman ! »

- « Quoi ? Je dis juste que je comprends pourquoi il t'a attiré physiquement. A part ça, il a l'air d'être un jeune homme très bien. Stable, posé, intelligent. Quel âge a-t-il ? »

- « Il aura 25 ans au mois d'Octobre. »

- « Tout va bien alors ! Vous n'avez pas tant d'écart que ça ! »

-« Non, il est jeune. Maman, j'ai peur ... »

- « De quoi trésor ? »

- « Que papa gâche tout. Je l'aime vraiment maman. »

- « Je ferai en sorte que tout se passe bien. »

- « Merci maman. Je te laisse, Marco revient. Je t'aime. »

- « Moi aussi mon cœur. Je vous embrasse. »

Je souris et raccrochai. Ma mère était géniale. Néanmoins, mon sourire se fana rapidement lorsque Marco revint.

- « Alors ? » demandai-je à mon petit ami, anxieuse.

- « Réglé. »

- « Réglé ? »

- « J'ai expliqué à ton père la situation. Je lui ai dit que je t'aimais et que je comptais faire ma vie avec toi. Il m'a dit que si je lui prouvais que je t'aime vraiment, il accepterait qu'on soit ensemble. »

- « Et comment tu vas lui prouver ? »

- « Viens vivre avec moi jusqu'à leur retour. »

- « Quoi ?! »

- « Jade, je t'aime. » me dit-il en prenant mon visage dans ses mains. « Viens vivre avec moi jusqu'à ce que tes parents reviennent s'il te plaît. »

- « Tu n'as pas peur que ça soit trop tôt ? »

- « Après tout ce qu'on a traversé, je pense qu'on est prêt. »

- « Alors oui. »

- « Oui ? »

- « Oui. »

- « Je peux te donner ça alors. » lança-t-il joyeusement en sortant un écrin de sa poche.

Je retins ma respiration.

- « Je vais t'aimer chaque jour de ma vie Jade. Je t'aimerai peu importe les événements. Alors accepte ce bracelet comme preuve de mon amour. »

- « Je suis tellement heureuse de t'avoir dans ma vie ! » m'exclamai-je en me jetant à son cou.

- « Moi aussi, mais qu'on soit clair chérie, ma proposition ne t'engage à rien. Je veux seulement te prouver que je veux construire ma vie avec toi. »

- « Je sais, mais moi aussi je veux faire ma vie avec toi, alors ta proposition représente bien un engagement de notre part à tous les deux mon amour. »

Marco me sourit et m'embrassa tendrement.

- « On rentre ? » me demanda-t-il avec une moue aguicheuse.

- « Seulement si on fait l'amour sur ma plage. »

Il éclata de rire.

- « Tout ce que tu veux chérie, aujourd'hui c'est ta journée ! »

Il m'embrassa de nouveau, prit fermement ma main dans la sienne, remit ses lunettes sur son nez et nous entraîna vers la voiture. Devant le lycée, je retrouvai Léa et Mathis.

- « Alors les amoureux, qu'est-ce que vous allez faire ? » leur demandai-je.

- « Fêter ça en famille et vous ? » me répondit ma meilleure amie.

- « Faire l'amour sur ma plage. »

Marco se tourna vers moi, choqué, tandis que Léa éclatait de rire avant de me tendre sa main pour que je tape dedans.

- « Vous vous habituerez à force ... » murmura Mathis à mon amoureux.

- « Tu as mis longtemps ? »

- « Quelques mois ... »

- « Oh, ça va ! » intervins-je. « Tout le monde se doute qu'on couche ensemble ! Tu es canon, il n'y a pas une personne dans ce lycée qui peut dire le contraire, alors ils se doutent tous que quand on est ensemble, je te saute dessus ! »

- « On va y aller avant que tout ça ne dégénère. » me dit mon petit ami, ce qui fit rire Léa de nouveau. « Tu me désespères. » ajouta-t-il tandis que nous montions en voiture.

Dès que nous arrivâmes, mon homme prit soin de moi jusqu'à ce que je m'endorme en me disant que c'est avec lui que je voulais passer le reste de ma vie. J'en étais sûre et certaine. C'était lui et ça le serait toujours.