Chapitre XXXXVII

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Je descendis de ma voiture comme un fou. Je fus accueilli par une Jade folle de rage, qui levait les paumes en l'air en signe de rejet.


- « Laisse moi ! » se mit-elle à hurler avant même que je ne parle.


Il fallait que j'essaye de la calmer.


- « Non ! Léa m'a parlé hier soir après que vous ayez fait les magasins. Elle m'a dit que tu nous avais vu hier, ma sœur et moi ... »

- « Ta sœur ... »    

- « Oui ma sœur. » lui dis-je calmement.


Voyant qu'elle cessait de résister, je la pris dans mes bras. Bordel ça faisait tellement de bien ! Elle m'avait manqué bien plus que ce que j'avais imaginé. J'étais tellement ... apaisé, que les mots se mirent à sortir de ma bouche avant même d'y avoir pensé.


- « Je t'aime. »


Elle me regarda, les yeux écarquillés.


- « Quoi ... ? »


Je le regardai droit dans les yeux, et répétai :


- « Je t'aime. »

- « Moi aussi je t'aime ... » finit-elle par murmurer.


Elle venait de dire les mots que j'avais besoin d'entendre depuis la toute première fois que je l'avais vue. J'étais fou d'elle. Elle était tout ce dont j'avais besoin de ma vie. Euphorique, je me jetai sur ses lèvres comme un mort de faim.


- « Je peux entrer ? » finis-je par lui demander lorsque je me décollai enfin de sa bouche parfaite.

- « Si tu veux ... »


Je m'emparai de sa main, trop heureux de pouvoir enfin la toucher, et nous rentrâmes chez elle. Je m'assis dans le canapé, la regardant s'éloigner vers sa cuisine. Bordel, elle était tellement sexy avec ses hanches qui se balançaient sensuellement, et ses fesses de déesse. Elle ne s'en rendait même pas compte. Elle revint quelques instants plus tard avec un plateau chargé de boissons. Elle avait l'air ... mal à l'aise. Ma sensation se confirma lorsqu'elle s'assit sur le fauteuil situé en face du canapé. Le plus loin possible de moi en fait. Je n'aimais pas ça. Et je n'étais pas du genre à garder les choses pour moi. Je l'invitai donc à venir s'asseoir sur mes genoux. Malgré son hésitation, elle finit par se réfugier dans mes bras. Bordel, cette fille était mon idéal féminin.


- « Je te dois une explication je pense. » finis-je par dire en soupirant.

- « Oui ... »


Même si c'était très difficile pour moi, elle méritait une explication. Elle méritait de comprendre pourquoi je l'avais fait souffrir de la sorte.


- « Quand on a recouché ensemble le soir de ton anniversaire, j'ai réalisé encore une fois le fantasme qui me torturait depuis le jour où je    t'ai vue. Et puis, le lendemain, je suis rentré chez moi. Et je me suis surpris à penser à toi. Tu me manquais ... C'est là que j'ai compris que tu étais beaucoup plus qu'un fantasme. Sans vraiment te connaître, j'avais développé des sentiments pour toi. Et quand on a passé du temps ensemble, j'ai appris à te découvrir et tu m'as ... envoûté, ensorcelé ... Ta beauté, ton intelligence, ton humour, ta sensibilité ... Je me suis retrouvé piégé par ta personnalité extraordinaire. Mais le lendemain, quand on a été chez le proviseur, je me suis dit que je ne pouvais pas gâcher ma carrière juste pour du cul. Tu étais plus que ça pour moi, mais je pensais que c'était ce que moi j'étais pour toi. Je ne pouvais pas risquer mon boulot juste pour qu'on prenne notre pied. Mais tu me manquais tellement ! Je devenais fou à force de te voir sans pouvoir te parler, te toucher ... Alors quand je t'ai vue sur la falaise, je me suis dit que c'était le moment idéal pour renouer le contact. Et là tu m'as balancé en pleine gueule que j'avais bien pris mon pied avec toi, en sous-entendant que je me fichais complètement de toi. Et tu m'as surtout dit que tu étais vierge. Je ne pouvais pas croire que le souvenir que tu garderais de ta première fois, c'était un mec qui se foutait royalement de toi. Surtout que ce n'est absolument pas le cas ! J'en étais malade. C'est pour ça que lundi j'ai demandé à parler à    Léa. Je voulais savoir comment tu allais. C'est elle qui m'a envoyé un mail aujourd'hui pour me dire ce que vous aviez vu dans le magasin, et je suis venu immédiatement. »


Ma petite tirade ne fut pas accueillie par des mots, comme je l'avais imaginé, mais par des larmes. Elles se mirent à dégouliner le long de ses joues maquillées. Mais pourquoi est-ce qu'elle pleurait ? Est-ce que j'avais dit quelque chose de mal ?


- « Oh, qu'est-ce qu'il y a ? » lui demandai-je en voyant ses larmes redoubler.

- « Rien, c'est juste que j'ai tellement souffert depuis le rendez-vous chez le proviseur ... Et tu viens de me faire comprendre que c'est parce    que je t'aime. Je t'aime tellement ... Je suis ... follement amoureuse ! »


Ses mots me réchauffèrent immédiatement le cœur. Mes sentiments étaient partagés. Elle m'aimait autant que je l'aimais. Mes bras se resserrèrent autour de son corps mince. J'avais besoin de la sentir au plus près de moi.


- « Ne me lâche plus ... » murmura-t-elle contre mon torse.

- « Je n'en ai pas l'intention. Mais là, tu meurs de faim, alors laisse moi te préparer quelque chose. »


Je la déposai délicatement sur le canapé et filai directement dans sa cuisine. Je commençais à bien connaitre le chemin depuis le temps. Je sortis une casserole et mis de l'eau à bouillir. J'allais faire au plus simple : une bonne assiette de pâtes au beurre. Elle mangerait quelque chose de plus élaboré un autre jour. Le temps de la cuisson, je préparai un plateau avec une assiette, des couverts, un verre et une carafe d'eau fraiche. C'était sûrement le repas le plus pitoyable de sa vie, mais tant pis. Lorsque je revins dans le salon, je constatai que Jade n'avait pas bougé du canapé. Elle mangea du bout des dents, laissant une grande partie de son assiette intacte. Elle avait l'air morte de fatigue la pauvre et prête à s'effondrer.


- « Je vais t'emmener te coucher. » chuchotai-je en la prenant dans mes bras.


Elle n'opposa aucune opposition et se laissa guider jusque dans sa chambre. Elle fila immédiatement dans sa salle de bain, tandis que je m'asseyais dans un fauteuil pour l'attendre. Elle refit irruption peu de temps après, démaquillée et vêtue d'une nuisette noire en dentelle, prête à aller se coucher.


- « Tu es sublime. » lâchai-je en la voyant s'étendre dans son lit, sa nuisette sexy remontant dangereusement le long de ses jambes parfaites.


Elle avait les yeux fermés. Je crus qu'elle dormait déjà ... Je l'embrassai délicatement sur le front et me levai.


- « Je vais y aller. » murmurai-je.

- « Reste ... S'il te plaît ... J'embauche à 10h demain comme on n'a pas philo, et toi à 8h. »

- « Tu connais mon emploi du temps ? »

- « Un peu. » marmonna-t-elle.

- « D'accord. Je rentre juste chez moi prendre des affaires et je reviens. »

- « Fais vite ... »

- « Juré. »       


Je sortis de la chambre et dévalai les escaliers, manquant bien évidemment de me casser la gueule. Je remontai ensuite en voiture et conduisis comme un taré jusqu'à chez moi. Dès mon arrivée, je filai dans mon dressing et m'emparai d'un immense sac dans lequel je fourrai des vêtements propres, des sous-vêtements, des chaussures ainsi que mes affaires de toilette. Une fois certain que je n'avais rien oublié, je repartis aussi vite que j'étais arrivé et fus chez Jade en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je la trouvai encore éveillée à mon retour. Je me déshabillai à la hâte et me glissai dans le lit, son corps brûlant serré contre le mien. Ses paupières semblaient de plus en plus lourdes, alors je me mis à caresser doucement ses cheveux en lui répétant que je l'aimais jusqu'à ce qu'elle sombre dans un sommeil profond ...
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Me voilà de retour après une longue absence... promis, je serai plus régulière ! Bonne lecture, des bisous!

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant