Chapitre 22

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Lorsque le réveil sonna, je me levai tout de suite, fraîche et dispo. Nous partîmes bien plus tôt que d'habitude, car je m'étais préparée en un temps record ce matin. J'avais même eu le temps de lisser mes longs cheveux et de choisir soigneusement une paire de lunettes de soleil à la monture léopard, pas du tout tape à l'œil, bien au contraire. Elles ajoutaient un côté chic mais très mode à la tenue.


- « Oh mon dieu, Jade en jean ! » s'exclama ma meilleure amie en me voyant, ce qui me fit rire.


Il était vrai que ça faisait assez longtemps que je n'avais pas porté un bon vieux jean.


- « Tu te sens bien chérie ? » me demanda-t-elle.

- « Très bien. »

- « Je préfère demander. »

- « Arrête de dire n'importe quoi. » ris-je derechef. « Bon, comment c'était ton week-end avec ton chéri ? »


Elle me raconta qu'ils avaient passé deux jours merveilleux ensemble, comme toujours. Ces deux là étaient vraiment faits l'un pour l'autre, j'en étais convaincue. Nous étions quasiment rendues devant la salle quand Léa releva la tête vers moi.


- « Ça va aller ? »

- « Oui, ne t'inquiète pas. » la rassurai-je.


Elle me sourit, et nous entrâmes. Alors que je passai devant le bureau à toute vitesse, comme je le faisais depuis quelques jours afin de passer inaperçue, le beau Monsieur Ramos me héla. Je jeta un coup d'œil stressé à ma meilleure amie. Qu'est-ce qu'il me voulait encore ?


- « Je voudrais m'excuser pour le comportement inapproprié et inadmissible que j'ai eu à ton égard Jade. Si je me suis comporté comme je l'ai fait par rapport à ton rendez-vous avec Paul c'est parce que c'est mon ami, et que j'ai beaucoup d'estime pour toi. Je ne voulais pas que vous souffriez à cause d'une histoire impossible et surtout interdite. J'espère que tu voudras bien me pardonner. En attendant, j'ai ceci pour toi. »


J'étais tellement sous le choc de ce qu'il venait de dire, que je mis un peu de temps à remarquer qu'il me tendait un bout de papier avec un numéro de téléphone. 


- « C'est celui de Paul. » me précisa-t-il immédiatement. « C'est de sa part. Lui aussi est désolé, et il voudrait te donner rendez-vous une seconde fois pour tout t'expliquer. A toi de voir ça avec lui par message, ou non. Il comprendrait parfaitement que tu ne veuilles pas le revoir. »


Et tout ça avec le sourire. Je retrouvai le prof que j'avais connu à son arrivée : ni ambigu et brûlant avec son regard de braise, ni froid et distant. Il était juste sympa, léger et souriant.


- « Merci beaucoup Monsieur. Vos excuses me touchent énormément, et je ne vous en veux pas du tout. Vous vouliez seulement nous protéger. »


Je lui souris à mon tour et retournai à ma place, où je dus, bien sûr, tout raconter à ma meilleure amie dans les moindres détails. Après cet épisode inattendu, la fin de journée arriva très vite, ce qui m'arrangeait. J'étais pressée de raconter ce qu'il s'était passé aujourd'hui avec Monsieur Ramos à mon cousin. D'autant qu'il partait le lendemain. Je voulais tout lui dire avant son départ donc. Assis dans le canapé, je lui décrivis donc la scène et lui répétai tout, mot pour mot. Il m'écouta attentivement, sans me couper une seule fois, ce qui me changea de Léa. Lorsque j'eus finis, il me donna son avis ainsi que des conseils, qui me seraient peut-être utiles, qui sait.


- « Comporte toi normalement avec lui princesse, pour pas que ça reparte en couilles. Et pour le prof de sport, bah fais ce que tu veux, mais je te conseille quand même d'attendre un peu, car tu ne m'enlèveras pas de la tête que ton prof de maths a agi comme ça pour d'autres raisons que celle qu'il t'a donnée. Une simple relation prof-élève n'est pas si compliquée d'habitude. Il y a autre chose. »


Les paroles de mon cousin tournèrent en boucle dans ma tête toute la soirée et toute la nuit ...




 Le mardi matin, en partant, il me fit jurer de l'appeler pour lui raconter la suite de l'histoire, dans l'hypothèse qu'il y en aurait une, et il me refit part de ses doutes à propos de mon beau prof de maths, ce qui renforça encore plus le sentiment que depuis le début, j'avais eu raison de trouver la relation qu'il y avait entre nous, étrange. Je ne pensai qu'à ça toute la semaine si bien que j'en oubliai de donner une réponse à mon prof de sport ... Heureusement, il ne m'en tint pas rigueur. Au fond, je m'en fichais un peu ... J'étais tellement perturbée par ce que mon cousin m'avait dit, que je ne pensais qu'à mon prof de maths, jours et nuits ... Je ne dormais plus, je ne mangeais plus ... Je ne faisais que de rêver de lui, penser à lui ... Je fus donc plus que soulagée lorsque le week-end arriva. Ma meilleure amie passant la soirée et la nuit chez Mathis, j'en profitai pour aller courir. Je ne pus m'empêcher de retourner sur la falaise. J'adorais cet endroit. C'était un lieu apaisant. Une fois ma musique dans les oreilles, je m'évadai totalement. Ça faisait tellement de bien que je ne vis pas le temps passer. Lorsque je rebroussai chemin, j'aperçus un autre coureur au loin. Il avançait à un rythme très soutenu. Il devait avoir l'habitude. En le détaillant au fur et à mesure qu'il se rapprochait, je constatai qu'il avait en effet la silhouette de quelqu'un de très sportif. Soudain, je reconnus le beau Monsieur Ramos. Je commençai à paniquer. Je n'avais pas tellement envie de le voir ... Même s'il était redevenu le prof génial, sympa et souriant du début, je ne voulais pas le voir encore une fois en dehors du cadre du lycée. Je me posais bien trop de questions sur lui en ce moment pour l'affronter ... Et le week-end était justement l'occasion de faire un break ! D'un autre côté, je ne pouvais pas l'éviter. Je pris donc mon courage à deux mains en attendant le moment où nous allions nous croiser.


- « Jade ! » s'exclama-t-il lorsqu'il arriva à mon niveau, apparemment agréablement surpris.

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant