Chapitre XXXVII

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Quand j'ouvris les yeux, la lumière ambiante me fit clairement comprendre qu'il était largement 12h passé. Je m'emparai de mon téléphone pour découvrir avec empressement qu'il était déjà plus de 15h ! J'avais fait la plus longue grasse matinée de ma vie. Je me retournai vers Jade. Elle dormait encore à point fermé. Elle était si belle, même dans son sommeil. Je n'avais jamais vu une femme plus belle qu'elle. J'étais même certain qu'il n'en existait aucune sur Terre. Jade était bien trop belle pour être surpassée. La belle se mit soudain à grogner, se retourna de mon côté et ouvrit enfin ses beaux yeux verts.


- « Coucou ... » marmonna-t-elle.

- « Salut beauté. Bien dormi ? »

- « Pas trop, j'ai été embêtée par un méchant garçon ... »


Le grand sourire qui étira ses lèvres pulpeuses me fit fondre. Elle était tellement belle, tellement adorable ...


- « Tu as faim ? » lui demandai-je.

- « Très. » répondit-elle en se mordant la lèvre.

- « Pas de ça, de nourriture ! » m'exclamai-je en retenant à grand peine un éclat de rire.


Cette fille allait vraiment me tuer. J'avais besoin de repos et de vraie nourriture si elle voulait que je suive le rythme.


- « Plus tard. » lui promis-je en l'embrassant.


Elle me fit sa petite moue boudeuse qui me faisait craquer. Cette fille était beaucoup trop adorable pour mon bien. Lorsqu'elle faisait cette tête d'enfant triste, j'étais prêt à tout pour elle. Je l'embrassai de nouveau et descendis, bien décidé à lui préparer de quoi se nourrir. J'ouvris les placards et pris un peu de tout. Je m'emparai du plus grand plateau que je trouvai et posai le tout dessus. Je crevais de faim bordel. Et Jade aussi visiblement,puisqu'elle se goinfra sitôt le plateau posé sur le lit. Je la regardai, l'air amusé.


- « Tu as faim ? »

- « Je suis affamée ! »


J'aurais pu le deviner tout seul vu la quantité de nourriture qu'elle était en train d'engloutir. Je ne pus m'empêcher de rire. Cette fille, si féminine et délicate d'apparence avait en réalité l'appétit d'un rugbyman. Pour ma part, je mangeai plus raisonnablement tout en regardant la fille de mes rêves se recoucher, enfin repue. Enfin, pensai-je !


- « Je peux faire un commentaire ? » finis-je par lui demander en me retenant de rire.

- « Vas-y. »

- « Tu as mangé comme si tu étais un mec de deux mètres qui pèse 110kg. »

- « Je sais. Je mange trop. Tout le temps. »

- « Comment tu fais pour être aussi belle alors ? Surtout si tu ne manges que des conneries du genre Nutella. »

- « J'ai beaucoup de chance. » rigola-t-elle. « Je ne prends pas. Mais bon, je fais quand même pas mal de sport. »

- « En tout cas, ton corps est un bonheur pour les yeux de tous les hommes. »

- « Et le tien un bonheur pour les yeux de toutes les femmes. »


Je ricanai tout en levant les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'elle me plaisait bordel. Je me jetai soudain sur elle, l'immobilisant de tout mon poids.


- « Enfin ! » s'exclama-t-elle.


Je ris de plus belle. Quelle aguicheuse ! Je la fis rouler et la positionnai à califourchon sur moi. Elle était extrêmement sexy dans cette position.


- « Je suis content d'avoir passé du temps avec toi tu sais. » lui avouai-je.

- « Moi aussi. » me répondit-elle avec un grand sourire. « Assez parlé ! » ajouta-t-elle en m'embrassant avec fougue.


J'allais mourir consumé par tout le désir que j'éprouvais pour elle. Je n'avais jamais ressenti ça de toute ma vie. Nous passâmes tout l'après-midi dans les bras l'un de l'autre. Vers 20h30, pour mon plus grand malheur, nous descendîmes manger. J'allais devoir partir, et elle le savait aussi bien que moi puisqu'elle me posa LA question :


- « On va pas pouvoir passer la nuit ensemble je suppose ? »

- « Ça serait très risqué ... »


La tristesse envahit soudain son joli visage. J'étais à deux doigts de craquer, mais je ne pouvais vraiment pas. Il ne fallait pas que quiconque apprenne pour elle et moi, et plus je tardais à rentrer chez moi, plus je prenais le risque que quelqu'un débarque à l'improviste. Je restai néanmoins manger avec elle et partis une fois la nuit tombée, pour encore plus de sécurité. Il n'y avait personne sur la route. Pas étonnant, il était déjà 22h. Je ne croisai absolument aucune voiture jusqu'à chez moi. Tant mieux. Je filai prendre une douche sitôt arrivé, préparai mes affaires de travail pour le lendemain ainsi que ma tenue, puis j'allai enfin me coucher, complètement exténué par toutes les émotions de ces derniers jours.






Bordel.Ce putain de réveil ne voulait pas fermer sa gueule. J'avais l'impression que je venais juste de fermer les yeux. J'avais passé tellement de nuits pourris à rêver de Jade que j'avais beaucoup de sommeil à rattraper. J'ouvris enfin les yeux. Il était déjà tard.Très tard. J'allais finir à la bourre. Je me levai à la hâte,m'habillant tout en descendant tant bien que mal les escaliers afin de prendre un café. 7h25. Il fallait que je parte. Immédiatement.Je courus chercher mes affaires de cours et me jetai dans ma voiture.Malgré toutes les fois où j'avais hurlé sur les gens qui dérapaient sur mes graviers, je fis un vrai démarrage formule 1.Tant pis, je passerais un petit coup de râteau sur tout ça ce soir en rentrant. Je roulai tellement vite que je finis par arriver au lycée plus tôt que d'habitude. 7h40. Parfait. Je fis un petit passage en salle des profs, croisant pas mal de collègues au passage. La secrétaire de direction fit soudain irruption. Elle scanna la salle du regard avant de finalement poser ses yeux sur moi.


- « Monsieur Ramos, je vous cherchais. J'ai besoin de vous, est-ce que vous pourriez me suivre un petit instant. »


J'étais étonné. Je ne comprenais pas réellement, mais j'acquiesçai. Je lui emboîtai le pas jusqu'aux bureaux de direction.


- « Monsieur Rocher souhaite vous parler. » annonça-t-elle de but en blanc alors que la porte se refermait à peine derrière nous.

- « Pourquoi ? » ne pus-je m'empêcher de lui demander.

- « Je n'en sais rien. Je transmets sûrement les messages Monsieur Ramos. » me répondit-elle avec son absence d'amabilité habituelle.


Je me retins de lui lancer une petite pique mais je me tus. J'attendis que le proviseur vienne ouvrir la porte de son bureau. Je pouvais distinguer deux voix distinctes, sans pouvoir identifier pour autant la seconde. Un coup d'œil à ma montre m'apprit qu'il était 7h50. J'allais finir en retard avec ces conneries. J'allais de nouveau faire appel à la charmante secrétaire lorsque la porte s'ouvrit soudain, laissant apparaître le proviseur.


- « Entrez Monsieur Ramos. » demanda-t-il me serrant la main.


Je hochai la tête, ne répondant rien, et pénétrai dans la bureau. Je fus surpris d'y trouver Alexandre. Qu'est-ce qu'il foutait là celui-ci ? Monsieur Rocher regagna son fauteuil, me faisant signe de prendre un siège à mon tour. Là encore, je m'exécutai sans rien dire. A vrai dire, je ne comprenais pas grand chose à ce qui était en train de se passer. Des coups discrets retentirent soudain à la porte. Bordel mais c'était une fête de voisin ici ?


- « Entrez. » répondit le proviseur.


Oh merde. Elle n'avait mis qu'un pied dans le bureau que je l'avais reconnue. Jade n'était pas le genre de fille à passer inaperçue. Oh bordel. Ma maîtresse, son ex et moi dans la même pièce, cette histoire ne sentait vraiment pas bon ...

Une histoire impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant