Une histoire impossible

Chapitre 30

Environ trois mois s'étaient écoulés depuis la plus grosse désillusion de ma vie devant le bureau du proviseur de mon lycée et j'étais encore en train de pleurer, roulée en boule dans mon lit. La situation était toujours aussi dur à gérer. Mais je ne pouvais plus rester comme ça. Il fallait que je me prenne en main, et comme toujours lorsque j'allais mal, la première chose qui me vint à l'esprit fut d'aller courir pour me défouler. M'aérer la tête était vital, car c'était la fin des vacances, et je n'étais pas du tout prête à revoir Marco après les quelques jours de répit que j'avais eus. Ne pas le voir ne m'aidait pas à l'oublier pour autant, mais au moins je n'avais pas à supporter ses regards tantôt durs, tantôt inquiets. Je n'en pouvais plus et je stressais comme une folle de devoir l'affronter de nouveau. Je passai rapidement une tenue de sport, enfilai mes baskets, pris de la musique et partis courir. Je respirai le grand air et je sentis ma poitrine se détendre peu à peu. Comment un homme, aussi séduisant soit-il, pouvait-il me mettre dans cet état ? Je courais un peu plus vite que d'habitude, mais j'avais besoin de me défouler. Alors que mon esprit commençait à s'évader, une voiture arriva en sens inverse. Je reconnus Marco derrière le volant ... Mon cœur se déchira de nouveau. A croire qu'il n'était pas assez brisé comme ça. Pourquoi le destin s'acharnait-il sur moi de la sorte ? D'abord Alex qui avait joué avec moi beaucoup trop longtemps, puis mon prof avec lequel j'avais couché avant de me faire de nouveau jeter, ce qui ne m'était jamais arrivé, et je dis bien jamais. J'avais vraiment du faire quelque chose de très mal pour mériter ça ... Mon cerveau retrouva toute sa réactivité quand Marco s'arrêta à côté de moi. Je fis comme si de rien n'était, et continuai à courir. Je me surpris même à accélérer encore le rythme. Mais mon beau prof était rapide. Il m'attrapa par le bras, m'empêchant de partir.

- « Jade ... »

- « Je n'ai rien à vous dire Monsieur. » crachai-je en insistant bien sur le « Monsieur ».

- « S'il te plaît, arrête ... »

- « Non ! » hurlai-je.

- « J'ai besoin de te parler ! » cria-t-il à son tour.

Complètement à bout de nerf, je le coupai.

- « Écoute, tu as pris ton pied, j'ai perdu ma virginité avec toi, tout le monde est content. Je ne veux plus te parler, je ne veux plus te voir à part en cours, alors arrête d'insister comme tu le fais depuis des semaines ! »

Sur ce, je dégageai mon bras et repartis en direction de chez moi en courant à m'en faire exploser les poumons. Des larmes brûlantes ruisselaient sur mes joues sans que je puisse les arrêter. J'avais envie de mourir, tellement je souffrais. Dès que je fus à la maison, je m'enfermai à double tour et je filai prendre une douche glacée, pour me remettre les idées en place. Je ne sortis que lorsque je me mis à grelotter. Je m'enroulai dans une immense serviette, en mis une autre sur ma tête, puis j'allai m'asseoir sur mon lit. Je pris ma tête dans mes mains. Je n'avais jamais autant souffert à cause d'un garçon. A cause de personne. Je ne savais pas comment j'allais faire pour tenir encore jusqu'à la fin de l'année. Ce mec avait pris ma virginité ... Je n'arrivais pas à croire que ça s'était vraiment passé comme ça. Je n'avais jamais réellement pris conscience que ma première fois s'était déroulée avec mon prof de maths ! Il avait pris ma virginité ... En réalité, je la lui avait offerte de bon cœur, mais je l'avais fait car je pensais qu'il était différent et qu'il s'intéressait à moi. Quelle conne ... C'est tremblante, mais pas de froid cette fois, que je filai dans mon dressing, afin de prendre une pyjama bien chaud. J'avais juste envie de me terrer dans mon lit et de ne plus jamais en sortir. Mais j'avais des devoirs à faire. Je pris donc mon courage à deux mains et m'attaquai à un exo de ... maths ! Quelle poisse ...